Général Wattecamps : 3 ans de passion à la tête des RH de l’armée de Terre

« Gagner la bataille des effectifs » : recruter 46000 soldats en 3 ans

« Lorsque j’ai pris mon poste en 2015, le général d’armée Jean-Pierre BOSSER, chef d’état-major de l’armée de Terre, me confiait la mission de construire les ressources humaines d’Au Contact. Mission exaltante mais ô combien difficile : recruter, former, acculturer 46000 soldats en 3 ans.

Cette « bataille des effectifs » a été remportée grâce à l’implication de tous : chaine recrutement, régiment, écoles. Nous pouvons être collectivement fiers de cet exploit. Nous sommes l’une des rares armées d’Europe à tenir ces ambitieux objectifs. La bataille des effectifs doit être cependant gagnée chaque année : en 2018, nous recrutons encore 14 000 soldats. Nos efforts portent aussi sur la fidélisation de nos soldats. Alors qu’autour de nous la guerre des talents fait rage, sur fond de reprise économique, il nous faut développer notre attractivité en cultivant une image et une promesse employeur fortes. »

« Un homme, un projet », par une RH agile, forte d’une réelle subsidiarité

"le soldat est notre exigence". La devise de la DRHAT résume mon ambition pour les RH de l’armée de Terre : une gestion RH humaine porteuse de considération, une RH personnalisée pour chaque soldat.

En 3 ans, nous avons profondément fait bouger les lignes de la gestion RH pour optimiser notre richesse humaine. Un seul mot d’ordre : « un homme le bon projet », adapté à ses talents et ses envies.

La clef pour bâtir cette RH agile aura été de renforcer la subsidiarité de chaque échelon RH, le plus à même de personnaliser les parcours. Le chef de corps est le premier RH de son régiment ! Nous avons aussi cherché à lever de nombreuses barrières en gestion : fin de la barrière CQTS (certificat de qualification technique supérieur) à onze ans, fin de la limite des services à cinq ans pour les premières classes, accélération de l’accès au brevet supérieur de technicien de l'armée de Terre (BSTAT), ouverture du concours école de Guerre aux officiers sous contrat (OSC).

Une RH agile est une RH déconcentrée, avec un échelon central et toute une communauté RH en appui du chef au contact. Elle s’appuie bien évidemment sur le meilleur du digital qui doit en enrichir chaque étape du parcours RH : du coaching lors du recrutement par l’appli « s’engager.fr », jusqu’à l’information RH ciblée reçue par mail contact, en passant par la numérisation de l’espace de formation ou les massive open online course (MOOC). »

« Une RH à hauteur d’homme », empreinte de considération

« Les hommes et femmes de l’armée de Terre sont exceptionnels, leur taux de projection en opération sur le territoire national ou à l’étranger le démontre avec force. Ils méritent toute notre considération, à la hauteur de leur formidable engagement.

Ceci passe évidemment par la mise en adéquation des responsabilités prises avec les compétences détenues et le grade, donc la rémunération. Sur ce sujet, il nous faut faire fi des tabous : nous avons progressé mais les écarts avec la fonction publique demeurent importants. Cette responsabilité est partagée avec la DRH ministérielle. Ce point appelle toute notre vigilance pour préserver une fonction militaire attractive.

J’ai, par ailleurs, été profondément marqué par le drame Louvois, un vrai traumatisme collectif. Toute mon action a porté sur la mise en qualité des données RH-soldes avec le service du commissariat des armées (SCA). Louvois est désormais sous contrôle mais nous devons rester à son chevet. Source-solde se prépare et appelle toute notre vigilance, nous avons le devoir de ne pas nous y engager tant que nous n’aurons pas toutes les garanties de la fiabilité du logiciel. »

« Fier de notre jeunesse »

« Je termine ces quelques années au service de la France, confiant et fier de notre jeunesse : celle que j’ai recrutée, formée en tant que DRH ou commandée en opérations au sein des troupes de montagne. Elle est notre force pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain, qui ne manqueront pas.

Je pars heureux et fier d’avoir fait un métier formidable, un métier qui exige de nous et de nos familles une implication totale mais un métier d’aventure, de dépassement de soi et de passion, que l’on quitte à regret. Je souhaite à ceux qui me succèdent « bon courage et bonne chance dans l’action ! »