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CRR-Fr/CRR-E

Mise à jour  : 02/05/2018

CRR-Fr/CRR-E : Esprits de corps

Aujourd’hui, la coopération et l’entraînement interalliés se jouent à tous les échelons. Affirmant son rôle majeur dans les principaux déploiements, l’armée de Terre dispose ou participe à des états-majors multinationaux de haut niveau capables de commander les opérations les plus diverses sous de multiples bannières.

Le Corps de réaction rapide France (CRR-Fr), créé en 2005, regroupe près de 500 militaires français et alliés. C’est la plus haute structure de commandement projetable des armées. Au total, 15 nations cohabitent dans la plus ancienne caserne de France. « Nous sommes d’abord un état-major français, explique le général de corps d’armée Thierry Corbet, commandant le CRR-Fr. En revanche, nous répondons à des standards de l’Otan nous permettant de prendre la tête d’une coalition pouvant aller jusqu’à 60 000 hommes. Ces opérations peuvent être déclenchées par l’Alliance, l’Union européenne, en coalition ou bien simplement par la France. »

Déployés à deux reprises dans le cadre de l’Union européenne au Tchad et de l’Otan en Afghanistan, les Lillois s’entraînent tout au long de l’année en prévision des futurs engagements. « La clé du succès réside dans l’application d’un processus de travail commun, affirme le colonel Bertrand, chef de la cellule entraînement. Cette expertise, notamment des doctrines de l’Otan, profite directement à l’armée de Terre. À chaque exercice nous intégrons des états-majors de brigade. Grâce à ces entraînements, nous préparons les postes de commandement français à leurs futurs déploiements, y compris en environnement multinational. »

Enjeux internationaux

Au CRR-Fr, certaines spécificités nationales sont appliquées pour la préparation des militaires. « L’aptitude opérationnelle individuelle est sous la responsabilité de chaque pays, précise le général belge Michel Pihard, chef de la division opérations. Pour la partie collective, elle est rythmée par les cycles de certification imposés par l’Otan. » Quotidiennement, l’état-major lillois répond à de multiples sollicitations françaises et étrangères. « La programmation se fait en transparence entre le CRR-Fr et le commandement des forces terrestres, ainsi que les états-majors de l’armée de Terre et des armées, explique le lieutenant-colonel Nicolas, chef de la section coopération bilatérale du CFT. Nous intégrons les impératifs fixés par l’Otan et les demandes des nations intégrées au CRR-Fr. Contrairement au Corps européen dont la planification échappe à l’armée de Terre, nous sommes chargés, avec les divisions, de désigner les brigades françaises pour participer aux exercices annuels du CRR-Fr. »

L’exercice Citadel Guibert qui s’est déroulé en mars dernier a réuni près de 2 000 militaires à Mourmelon. Pour la première fois, le CRR-Fr avait la charge d’évaluer la 1re division française et d’entraîner une division américaine. « Notre état-major multinational nous permet de "jouer" en première division avec les grandes nations alliées, déclare le chef d’état-major du CRR-Fr, le général Laurent Kolodziej. Mais pour se maintenir à ce niveau, il n’y pas de secret : l’entraînement, toujours l’entraînement. »

Le CRR-E, laboratoire de l’Europe de la Défense

Le Corps de réaction rapide européen (CRR-E) est aujourd’hui le seul état-major sous commandement multinational. Tous les deux ans, un officier général d’une des cinq nations-cadres (France, Allemagne, Belgique, Espagne et Luxembourg) en prend la tête. Hors déploiement opérationnel, la politique d’entraînement est directement définie par le CRR-E. « La programmation se fait en fonction des objectifs, explique le commandant belge Van den Bosch. Nos deux prochaines années seront tournées vers la certification NRF dont nous prendrons l’alerte en 2020. Pour atteindre cet objectif, la cellule organise une planification en fonction des étapes fixées par l’Otan. À nous de planifier des objectifs individuels et collectif, entre ces rendez-vous. »

Pour le lieutenant Augustin, chef de peloton à la compagnie de poste de commandement, s’entraîner dans cet environnement particulier est une aubaine. « Mon commandant d’unité est espagnol, les autres pelotons sont allemands, polonais et espagnols ! Quand je franchis le portail chaque matin j’ai l’impression de passer une frontière. C’est tout l’intérêt de s’entraîner avec d’autres nations. Nous apprenons à nous comprendre et à travailler pour un objectif unique : réussir la mission. »

Le CEMAT en parle * :

« Je suis très fier de commander l'armée de Terre française. Je considère aujourd'hui, environ vingt ans après la professionnalisation, qu'elle est arrivée à l'âge de la maturité. […] Maturité de nos relations avec nos partenaires. Tous les contacts que j'ai avec mes homologues me confirment que l'armée de Terre est reconnue comme un partenaire de très grande qualité, particulièrement fiable. Je mentionne à cet égard la certification au printemps dernier du corps de réaction rapide-France (CRR-FR), qui témoigne d'un très haut niveau d'exigence, conforme aux normes OTAN les plus dures. »

* mardi 17 octobre 2017 - Projet de loi de finances pour 2018 - Audition du général Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'armée de Terre devant la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.


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