Du 14 au 25 septembre, la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC) a réalisé son exercice annuel de synthèse dans les massifs alpins.
Une semaine de préparation, de tirs et de reconnaissance du terrain a été le prélude d’une deuxième semaine de manœuvre aéroterrestre à laquelle la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) s’est associée aux côtés de la 4e BAC. L’exercice Baccarat a mobilisé des moyens importants tant humains que matériels, avec plus de 1 500 hommes, de nombreux engins blindés, des postes de commandement numérisés et plus d’une trentaine d’hélicoptères déployés. Les modes d’action de l’aérocombat ont su s’adapter à un milieu montagneux exigeant, dans un environnement interarmes et face à un ennemi prêt et armé.
Grâce aux hélicoptères de manœuvre, les troupes de montagne se sont affranchies des élongations dues au relief. De nombreuses opérations héliportées ont permis la projection de soldats du 7e bataillons de chasseurs alpins (7e BCA) et 27e bataillons de chasseurs alpins (27e BCA), mais aussi d’équipes spécialisées telles que les commandos montagne ou des experts démineurs du 2e régiment étranger de génie (2e REG) déposés sur des cols difficiles d’accès, où la rapidité d’infiltration et d’action fut un gage d’efficacité.
La capacité de feu des hélicoptères a aussi apporté une plus-value pour emporter la décision. Leur action a été étroitement coordonnée par les centres opérations avec la force de frappe des troupes de montagne pour agir sur l’ennemi. Sur les hauteurs du lac de Serre-Ponçon, le capitaine Etienne du 27e BCA a disposé ses hommes face au sud « On surveille jour et nuit, pour détecter l’ennemi qui arrive par la région Gapençaise, neutraliser les premiers éléments et mettre un coup d’arrêt à sa progression avant de se faire exfiltrer par les airs ».
L’ennemi, personnalisé par le 24e régiment d’infanterie, est armé à un même niveau que les soldats qui leur font face. L’exercice Baccarat a ainsi haussé le niveau d’entraînement des deux brigades sur une forme de combat différente de celles que connaissent actuellement les troupes en opérations extérieures : du combat symétrique de haute intensité face à un ennemi conventionnel.
Combattre en montagne en combinant les moyens aériens et terrestres a aussi été un défi relevé à chaque niveau de commandement. A titre d’exemple, les hélicoptères ont des contraintes météorologiques que n’ont pas les troupes au sol, lesquelles composent avec un relief escarpé. La transmission des ordres du poste de commandement de la 4e BAC jusqu’au soldat posté sur la montagne à plus de 100 km a également été un défi technique.
Le centre opérations du 4e régiment de chasseurs (4e RCh) situé en avant a déployé des moyens numérisés pour faire face à cette élongation de la manœuvre et assurer la coordination entre le niveau brigade et les soldats déployés au sol ou en l’air. Le chef de corps du 4e RCh a ainsi pu diriger sa manœuvre au plus près de la zone de l’ennemi tout en conservant une vision d’ensemble claire et immédiate. La numérisation du commandement évolue sans cesse vers une plus grande intégration et connexion, afin de gagner en efficacité et de surclasser l’adversaire.
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