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Au profit du plus grand nombre

Mise à jour  : 15/07/2019

Les engagements de demain sont empreints d’incertitude, tant sur le format de la force adverse ou le type de combat à mener.  Pour répondre à ces inconnues, seule la préparation opérationnelle donne aux unités la capacité d’agir et de durer sur le terrain quel que soit l’environnement. C’est le sens premier des cycles de formation à l’aguerrissement proposés dans les forces terrestres.

Carcassonne, terrain d’entraînement de Villemaury. Pour finaliser la formation technique de spécialité et marquer l’entrée dans le régiment, les jeunes engagés du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (3e RPIMa), doivent suivre trois semaines de stage commando. Au programme : marches, tir, combats, corps à corps et pistes d’audace. 

« Les marsouins parachutistes ont déjà plusieurs mois de formation derrière eux, explique l’adjudant Nicolas, chef de section et responsable du stage. Les trois semaines d’aguerrissement permettent de passer un cap technique et psychologique supplémentaire. La formation porte sur un apprentissage technique pointu, mais aussi des capacités de résistance et de résilience importantes. Ils apprennent à se dépasser, à combattre dans un temps plus long avec des processus particuliers, ce qu’on appelle l’esprit commando. » En place depuis plus de vingt ans, ce stage d’aguerrissement est une « institution » au régiment. Pour permettre sa réalisation, une cellule commando de six personnes prépare les programmes et encadre les stagiaires tout au long de l’année. « Nous avons en moyenne 15 formations par an, affirme l’adjudant Jérôme, instructeur à la cellule commando du 3e RPIMa. Nous les adaptons en fonction de la saison, des stagiaires, mais le fond reste le même : du combat de nuit, des techniques de franchissement, peu de sommeil et l’incertitude des prochaines activités. » La dernière semaine est consacrée à une restitution finale lors d’une marche d’une centaine de kilomètres. Au bout de la route ont lieu la remise de la fourragère et le brevet d’aguerrissement tant attendu. 

Maillage national

Reconnus pour la plus-value dans la préparation opérationnelle du combattant, les stages d’aguerrissement visent aujourd’hui l’ensemble des unités de l’armée de Terre. Pour répondre à ce besoin, le commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes (COME2CIA), sous l’impulsion du commandement des forces terrestres (CFT), développe un maillage des structures d’entraînements spécifiques.

En 2020, toutes les brigades seront dotées d’un espace d’entraînement et d’aguerrissement au combat (EEAC). En cours de réalisation, ils seront en mesure d’accueillir le volume d’une section au moins pendant une à deux semaines. À Fréjus, le centre d’instruction et d’entraînement au combat amphibie du 21e régiment d’infanterie de marine (21e RIMa) est le premier espace mis à la disposition de la 6e brigade légère blindée (6e BLB). Disposant depuis de nombreuses années d’une piste d’audace de type mangrove, il bénéficie d’une façade maritime pour offrir un éventail complet d’activités nautiques. « Nous avons adapté notre planification en fonction des besoins de la 6e BLB, explique l’adjudant Teddy, chef du centre. Une fois sur place, nous assurons la sécurité, mais les unités gèrent leur propre instruction. Le 21e RIMa ne perd rien à ce passage de témoin : il continue de bénéficier de créneaux bloqués pour utiliser ses infrastructures tout en ayant l’appui d’un échelon supérieur et de ses moyens pour entretenir et développer cet espace d’entraînement. »

Des centres d’initiation commando

En parallèle de la montée en puissance des EEAC et pour appuyer la préparation opérationnelle des forces terrestres, le CFT a acté la création de deux centres d’initiation commando (CIC) à Penthièvre et Épinal. Si le centre breton dispose de toutes les infrastructures nécessaires, celui du fort des Adelphes est en cours de finalisation mais accueille déjà les premières unités. « Nous avons récupéré le site en 2015 et nous serons pleinement opérationnels dès l’année prochaine, souligne le colonel Cyril Leprêtre, chef de corps du 1er régiment de tirailleurs (1er RTir). À la fin de cette année, nous disposerons de deux pistes d’audace individuelles, d’un parcours naturel valorisé et d’une piste KC 20. La piste collective complétera l’offre quelques mois plus tard. C’est un effort important pour le régiment, mais le retour sur investissement est bénéfique pour tous mes soldats. En liaison avec le COME2CIA nous disposerons de créneaux bloqués pour notre instruction spécifique. C’est l’occasion de dynamiser la formation commando au sein du 1er RTir et d’accroître notre niveau de préparation opérationnelle. » 


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