Le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC), créé le 1er juillet 2016, est l’organisme référent de la doctrine d’emploi de l’armée de Terre. Il se compose de plusieurs écoles dont l’école supérieure des officiers de réserve spécialistes d’état-major (ESORSEM). Nous avons rencontré le général Pascal FACON, directeur du CDEC qui en trois questions, décrypte les objectifs et pré-requis de cette filière.
Le cours supérieur a pour objectif de former des officiers aptes à occuper des postes de chefs de cellule ou de section dans les états-majors opérationnels de niveau brigade ou division, mais également au sein de la chaine OTIAD. Ces futurs diplômés sont formés grâce à des cours théoriques et des exercices de mise en application pratique. Un examen exigeant, organisé en juin, a permis de sélectionner les lauréats qui ont suivi le stage d’août et dont la promotion vient d’être baptisée le 25 août dernier.
Ce stage s’inscrit dans le long terme : devenir ORSEM est un choix que l’on fait jeune, et qui demande de la constance : le cours supérieur n’est en effet que la troisième et dernière étape d’un parcours rigoureux, aligné sur les formations d’active, et qui s’étend sur plusieurs années. Au bilan, il s’agit bien de disposer d’un vivier d’officiers bien formés et prêts à servir. Par ce biais, le cours supérieur participe au renforcement de la résilience de la nation en stimulant la cohésion nationale.
Il est difficile de décrire un profil type, tant les ORSEM diffèrent par leur origine, leur parcours académique, leur activité dans le civil,… Par contre, je retiens deux traits dominants qu’ils possèdent en commun : l’expérience et le sens de l’engagement.
L’expérience car nos 35 stagiaires français cumulent 98 OPEX ou MISSINT, soit presque 3 par stagiaire en moyenne. C’est également vrai pour nos camarades étrangers, 4 stagiaires ayant effectué 9 OPEX, majoritairement en Afghanistan ou en Irak. L’expérience encore car ils sont, dans leurs emplois de réserviste, des officiers traitants ou des rédacteurs confirmés, à qui l’on peut déjà confier des responsabilités de chefs de cellule.
L’engagement surtout car leur investissement est constant et important. Leur accès au diplôme d’état-major représente des années d’efforts, de travail, avec le soutien de leur famille ou de leurs proches, pris sur leur temps personnel. En synthèse, ils sont animés par un très fort sentiment d’appartenance à la communauté militaire et une très forte volonté de s’engager au service du pays.
J’ai commencé par leur rappeler que leur volonté d’agir se situait dans un contexte sécuritaire complexe et lourd de menaces d’une ampleur inégalée. Dans ce cadre, et au-delà des connaissances techniques et tactiques qu’ils ont acquises et développées, ils ont su collectivement entretenir un savoir-faire empreint du souci du bien commun et de sens de l’intérêt général, à l’instar de leur parrain.
De manière plus globale, ils viennent de rejoindre la grande famille des ORSEM et des cadres d’état-major, une élite dont les racines sont plus que séculaires. Ils auront à cœur de cultiver cet héritage en cultivant les vertus de leurs anciens. Ils s’attacheront à rayonner par leurs qualités et leurs valeurs, et à servir avec générosité et compétence.
Je les ai également encouragé à être fiers et heureux de ce qu’ils ont accompli à l’École militaire, à être confiants dans leur capacité à remplir les missions qui leur seront confiées, et de placer au-dessus de tout le sens du bien commun.
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