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1918 : aux portes de la victoire

Mise à jour  : 09/11/2018

Pendant les trois derniers mois de la Grande Guerre, les Alliés progressent inexorablement face à une défense allemande qui s’essouffle. Les derniers jours, les combats sont acharnés. Les Allemands acceptent les conditions de l’Armistice le 11 novembre. La guerre est finie.

La troisième bataille de Picardie du 8 août 1918 permet d’enfoncer les lignes allemandes. Le 23 août, une offensive générale de cinq armées alliées est lancée. La progression est désormais inexorable. En dépit d’une solide résistance la ligne allemande cède entre Bapaume et la Somme. Alors que les Allemands aménagent dans l’urgence une nouvelle ligne défensive en retrait, le long de l’Escaut et du canal de Saint-Quentin, la 1re armée française progresse sur l’ensemble de son front.

À partir du 12 septembre, au sud-est de Verdun, la 1re armée américaine, renforcée par les avions et les chars français et par le 2e corps d’armée colonial, réduit le saillant de Saint Mihiel, tandis que la 10e armée reprend l’offensive dans le secteur du moulin de Laffaux. Chaque jour ou presque apporte sa liste de villes et villages libérés. Le 26, commence l’offensive générale des Alliés de Lorraine en Belgique. La 4e armée et les Américains attaquent sur la droite du dispositif mis en place par le maréchal Foch. Des noms emblématiques des combats des années précédentes sont repris : la ferme Navarin et la butte de Souain.

Le 5 octobre, Pétain donne l’ordre au général Gouraud d’engager la 4e armée en direction de Vouziers. Les mouvements sont quotidiens. Les armées françaises, britanniques et américaines maintiennent un effort permanent contre des unités allemandes peu recomplétées, mal ravitaillées mais qui résistent. Le 11 octobre, elles se replient de 10 kilomètres pour tenter de se rétablir sur des positions arrière. Elles résistent toujours avec acharnement au nord de Verdun, tentent même de contre-attaquer dans le secteur de Sissonne, mais La Fère et Laon sont libérés.

La résistance allemande se raidit

Le gouvernement de Berlin ayant accepté, via la Suisse et le président américain, d’envisager les modalités d’un armistice, le maréchal Foch confirme au gouvernement les principes qu’il juge indispensables pour interdire à l’Allemagne toute possibilité de reprise d’une action militaire. Craignant qu’elles ne soient refusées, le généralissime autorise Pétain à préparer une offensive majeure en Lorraine qui, à partir du 14 novembre, devrait conduire les armées françaises sur le sol allemand.

Au cours des derniers jours de la guerre, de la Meuse à la mer du Nord, les combats sont particulièrement acharnés, car la résistance allemande se raidit. Les Alliés progressent malgré tout grâce à leur supériorité matérielle, dans les domaines de l’artillerie, des convois automobiles et de l’aéronautique. Le 7 novembre au soir, les délégués allemands se présentent devant les lignes de la 166e division d’infanterie et sont immédiatement dirigés vers Compiègne.

« Fermé pour cause de victoire »

Dans son train arrêté dans la clairière de Rethondes, le maréchal Foch leur lit les conditions d’armistice. Aucune négociation n’est possible, au risque d’une reprise massive des opérations en cas de refus. Le nouveau gouvernement républicain allemand accepte les conditions fixées par les Alliés.

L’armistice est signé le 11 novembre à 6 h 00, pour entrer en application à 11 h 00 : Pétain écrit sous sa signature du communiqué : « Fermé pour cause de victoire ». Pendant ce temps, sur le front d’Orient, la cavalerie française du général Jouinot-Gambetta entre dans Uskub (Skopje), le 29 septembre 1918 sonnant le glas de l’armée bulgare. Le soir-même, l’armistice est signé par la Bulgarie. L’exploitation de l’offensive se poursuit. Les troupes entrent à Belgrade le 1er novembre. Le 13 novembre 1918 marque officiellement la fin de la Grande Guerre sur le continent européen.

L’info en + :

1918-2018 La transmission

1918 marque un tournant dans l’histoire de l’armée française. Tout au long de la Grande Guerre, l’adaptation et l’innovation dans les domaines des équipements, de la doctrine, de l’organisation et de la formation des combattants ont permis de remporter la victoire avec les Alliés.

Dès lors, la figure du Poilu victorieux reste un modèle pour plusieurs générations de combattants, y compris ceux des Opex de 2018, dignes successeurs de leurs aïeuls héroïques. Ils ont hérité de leur attachement à la Patrie, de leur foi en la victoire, de leur sens de l’honneur, de leur courage jusqu’au sacrifice ultime.

Outre les décorations portées par les cravates, 128 inscriptions de bataille relatives à la Grande Guerre figurent sur les drapeaux et étendards de l’armée de Terre. Elles constituent l’une des manifestations les plus éclatantes des titres de gloire acquis par les combattants pendant la Grande Guerre.

Parce que le souvenir des Poilus et des sacrifices consentis en 1914-1918 se transmet encore dans les régiments auprès des jeunes engagés et des jeunes cadres, ce patrimoine constitue l’une des matrices essentielles des traditions militaires et de la culture d’arme. Innovation et adaptation, aguerrissement et rusticité, traditions et forces morales nourrissent toujours l’esprit guerrier d’une armée résolument au contact.

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