À la fin de la première guerre mondiale, l’armée française n’a plus le même visage qu’en 1914 et ressemble davantage aux modèles d’armées actuels. En effet, si les équipements terrestres et aériens ont énormément évolué durant la Grande Guerre, leurs principes d’emploi ont presque tous été définis entre 1915 et 1918. Ainsi, pendant quatre ans, de 1914 à 1918, l’armée française innove dans de nombreux domaines comme la doctrine, l’organisation, la formation ou encore les équipements. Présent chez le combattant d’aujourd’hui, l’esprit d’innovation l’était donc déjà chez le Poilu d’hier. Retour sur ces avancées charnières pour l’armée de Terre.
- Mise en place d’un processus complet d’analyse des opérations pour en tirer les enseignements au fur et à mesure.
- Multiplication des documents d’emploi provisoires, au fur et à mesure des retours d’expériences, progressivement diffusés jusqu’au niveau des compagnies.
- Intégration complète de la réflexion doctrinale au sein du Grand Quartier Général et auprès des généraux commandants les Groupes d’armées.
- Valorisation du rôle des échelons subordonnés (officiers subalternes et sous-officiers) qui reçoivent une nouvelle marge d’autonomie dans l’action.
- Spécialisation des Poilus, en particulier dans l’infanterie (grenadier, mitrailleur, voltigeur, etc.) et dans les armes nouvelles. La puissance de feu d’une compagnie d’infanterie est multipliée par quatre entre 1914 et 1918.
- Passage à une structure de rythme ternaire pour maintenir le nombre de divisions d’infanterie, véritable pion de manœuvre dans les opérations.
- Création de nombreuses nouvelles unités spécialisées dans les armes d’appui et de soutien.
- Création de stages d’adaptation obligatoires à l’occasion de chaque changement de grade et de responsabilités.
- Création de stages de spécialité pour toutes les nouvelles fonctions nées au cours de la guerre (radio, photos aériennes, etc.).
- Multiplication des séjours collectifs en camp de manœuvre, avec entraînements concrets sur les sites reconstitués des prochaines offensives.
- Prise en compte systématique du combat interarmes (infanterie, artillerie, génie, appuis spécialisés et 3e dimension).
- Modernisation de l’armement d’infanterie existant (mitrailleuses, grenades, etc.) dont les dotations dans les unités augmentent dans des proportions considérables.
- Développement des armements lourds, diversité des calibres de l’artillerie du 37 au 420 mn, spécialisation dans l’aéronautique en fonction de la mission (reconnaissance, observation, chasse, bombardement).
- Création de l'artillerie d’assaut en 1917 puis des bataillons de chars légers, le “char de la victoire” en 1918.
- Dotations accrues en matériels de communication, en particulier de radios extrêmement modernes (liaisons air/sol, liaisons entre unités sur le front, etc.).
L’innovation représente un compartiment de terrain très ouvert où l’armée de Terre se structure avec 2 nouveaux piliers « innovation » et « transformation numérique » créés à l’été.
Pour rester en tête, l’armée de Terre est résolue à adapter ses outils et ses méthodes dans tous ses domaines d’activité, de la ressource humaine au maintien en condition opérationnelle, de la doctrine aux équipements, de l’entraînement aux engagements.
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