Armée de Terre
Depuis le 4 juillet 2002, le 511e régiment du train s’est vu attribuer la spécificité « montagne ». En effet, en dépit de son installation dans le Val de Saône, à 300 km des Alpes, le régiment d’Auxonne appartient au deuxième cercle des unités de montagne. Il a, de ce fait, été reconnu comme possédant les capacités spécifiques des formations logistiques pour un engagement en zone montagneuse.
Le régiment doit ainsi pouvoir soutenir la 27e brigade d’infanterie de montagne en action autonome, ce qui suppose l’entretien de compétences spécifiques au milieu montagnard. Face à cet environnement exigeant où l’improvisation ne saurait être de mise, l’effort est porté en amont de l’application des compétences logistiques des tringlots, sur l’apprentissage des savoir-faire et du savoir-être de base du soldat de montagne.
Au-delà du stage d’aguerrissement, les hommes du 511 se doivent de suivre des instructions spécifiques et de maintenir leur niveau de qualification en continu. Ainsi, les sessions de formation au brevet de skieur militaire enchaînent instructions sur les avalanches, nuits en igloo, séances de ski technique et longs dénivelés en ski de combat.
Une étoile bleue au 511 représentant l’humilité du montagnard récompense ceux qui se sont particulièrement distingués en montagne pendant leur séjour dans les rangs du 511e régiment du train. Les titulaires de l’étoile s’engagent à guider, conseiller, aider et si besoin est, porter secours à tout isolé ou détachement qu’ils seront amenés à rencontrer en montagne, quelles que soient les circonstances.
Le régiment sert sous la devise “Passe toujours”, caractérisant la force de l’engagement et la détermination de l’unité pour accomplir les missions qui lui sont confiées. Déployé quasiment tous les ans par des détachements en mission sur l’ensemble des théâtres d’opérations, le régiment connaît un fort engagement opérationnel dès les années 1980 : Somalie, Rwanda, guerre des Balkans, Kosovo, République de Côte d’Ivoire, Afghanistan, Liban, Lituanie, Tchad, Mali… Le 511e RT a été partout. Sa forte capacité à savoir se déployer rapidement (depuis sa désignation en tant que force d‘action rapide aujourd’hui relevée) montre sa grande préparation et maîtrise opérationnelle. Il est l’un des régiments du train les plus touchés avec 19 personnel décédés en opération depuis sa création en 1944 dont 3 en 2016 au Mali sur le théâtre Barkhane.
Le 15 juin 1788, un jeune lieutenant en second, chétif, au teint blafard et au visage fermé fait son entrée au régiment d’artillerie de la Fère. Il sera connu quelques années plus tard comme Napoléon Bonaparte, l’empereur des Français. Rapidement repéré par ses supérieurs pour son intelligence et ses capacités militaires, les journées de Napoléon sont consacrées à l’étude des mathématiques, des lettres, de la balistique, au service des canons et bombardes et de la poliorcétique (art de mener un siège militaire). D’origine corse et pauvre, il part en permissions chez lui en septembre 1789. Il reviendra 15 mois plus tard avec son petit frère Louis alors âgé de 13 ans afin de le prendre sous son aile, s’assurer de son éducation et soulager leur mère. Une chambre au 511e régiment du train appelée « chambre Bonaparte » abrite une reconstitution de celle que ce dernier occupait au 18e siècle.
La « ceinture rouge » est l’un des effets de la tenue des « troupes d’Afrique ». Cette pièce d’équipement était destinée, à l’origine, à protéger une partie du corps des brusques changements de températures entre le jour brûlant et la nuit glaciale. Créé au Maroc en 1944, par le regroupement de deux compagnies, le groupe transport 511, remplit de facto l’attribution de la ceinture rouge ainsi que des trois chevrons.
Le port de la ceinture est réservé aux sous-officiers et aux militaires du rang lors des cérémonies. L’exclusion des officiers rappelle que ceux-ci étaient issus des troupes métropolitaines lors de la création du GT 511. Le liseré rouge, discret rappel de la ceinture rouge, est porté sous le fourreau d’épaule droit quand la ceinture rouge n’est pas revêtue. Aujourd’hui, partie intégrante de la tenue et des mœurs, la ceinture rouge est un des signes visuels et traditionnels d’appartenance au 511e régiment du train.
La ceinture rouge d’honneur est un signe de reconnaissance et d’estime spécifiques au régiment. Elle est créée par le lieutenant-colonel Roux, chef de corps de 1989 à 1991, pour récompenser des autorités civiles ou militaires ayant contribué à propager l’image de marque du régiment, suscité un éclat ou un relief particulier qui permis de faire aboutir des dossiers à l’issue initialement incertaine ou apporté leur concours ou leur soutien lors des moments difficiles de la vie du régiment.
Le club des lieutenants du 511e régiment du train porte le nom de la Calotte depuis 1702. A l’origine, quelques jeunes officiers étaient réunis chez M. de Torsac et se moquaient du ridicule des courtisans. Le maître de maison en proie à une violente migraine, due à quelques excès liquoreux, se plaignait d’avoir la tête en prison dans une « calotte de plomb » qui le rendait fou. Tel est paraît-il, le point de départ de la Calotte.
Les jeunes officiers décidèrent donc récompenser ceux qui, volontaires ou non, se feraient remarquer par leur ridicule ou leurs bêtises. L’association, dont la devise est « C’est régner que de savoir rire !» commença à délivrer des brevets qui n’épargnèrent personne. Voltaire, par exemple, fût breveté et, dans son mémoire sur la Satyre, publié en 1739, il parle avec beaucoup d’humour du régiment de la Calotte qui l’a élu « Grosse caisse, détaché au service du roi de Prusse en qualité de trompette ». Lorsque Napoléon Bonaparte servait au régiment, il fût chargé de rédiger la constitution de la Calotte. La Calotte écrit également un journal : le « Cause Toujours ». Ce journal est un journal rédigé pour les officiers du régiment sur l’ensemble des « glorieux faits » commis par les officiers supérieurs du régiment. Rédigé avec humour et piquant, il reste une institution bien gardée.
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