Armée de Terre
Du 18 au 25 novembre, la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) a réalisé son exercice annuel de tir réel dans le massif alpin des Cerces en activant le Grand Champ de tir des Alpes.
Dès la mise en place du poste de commandement et l’arrivée des détachements logistiques de Saint Michel de Maurienne à Valloire, les unités de la 27e BIM, du 511e régiment du train (511e RT) et du 7e régiment du matériel (7e RMAT) ont commencé la manœuvre, avec le déploiement de 500 soldats et de 130 véhicules tactiques.
Engagées sur des tirs entre 2 100 et 2 600 mètres d’altitude, les unités se sont exercées dans des conditions hivernales et escarpées qui demandent d’adapter en permanence la posture offensive ou défensive. « En face de nous, en observant attentivement la crête à 1 900 m d’ici, vous identifierez une position ennemie symbolisée par une cible… » explique le commandant d’unité du 4e régiment de chasseurs (4e RCh). Propos immédiatement confirmés par le tir simultané des trois AMX10RC portant au but avec une précision redoutable.
Juste après ce feu brutal de la cavalerie, les mortiers 120m des artilleurs du 93e régiment artillerie de montagne (93e RAM) ont couvert l’approche des fantassins du 13e bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) et des sapeurs du 2e régiment étranger de génie (2e REG), en tirant à plusieurs kilomètres de distance sur les lignes arrières de l’ennemi.
Ce feu indirect, masqué par un pan de montagne, a été d’une grande plus-value, indétectable et millimétré. Les artilleurs ont désorganisé l’ennemi et permis aux sapeurs et aux chasseurs alpins de se déployer, ces derniers progressant rapidement avec leurs Griffons. Instant solennel, car ce sont les premiers pas du Griffon en montagne. L’enthousiasme des chasseurs alpins était communicatif « On est vraiment satisfait de l’engin. Il est très maniable sur les pistes raides, nous avons pu progresser sans difficultés. Nous l’avons aussi trouvé rustique bien que doté des dernières technologies, ce qui est essentiel pour nous en montagne ! ».
Si les différents détachements ont pu intégrer leurs feux avec autant d’efficacité, c’est notamment grâce à la liaison permanente assurée par les transmetteurs de la 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne (27e CCTM) mais aussi à la numérisation de l’espace de bataille, qui est devenue la norme au sein des postes de commandement de l’armée de Terre. L’aperçu en temps réel du combat qui se déroule sur le terrain engendre une prise de décisions rapide et coordonnée entre tous les acteurs. Scorpion n’est plus “l’armée du futur”, mais bien celle d’aujourd’hui et monte en puissance avec la 27e BIM qui se positionne en fer de lance.
« Une telle manœuvre a été réalisable grâce au soutien du groupement tactique logistique » appuie enfin le commandant Jean-Pierre, responsable de la logistique de l’exercice pour la 27e BIM. « Ils ont assuré la maintenance des matériels, l’acheminement des munitions et une cohérence logistique globale».
L’armée de Terre se caractérise par sa capacité à s’engager dans tous les compartiments du terrain. Pour cela, elle met en œuvre des moyens spécialisés, mis en œuvre par de unités avec des savoir-faire spécifiques. Le combat en montagne s’entend comme la capacité à mener des opérations dans les terrains au relief tourmenté où la mobilité est très contrainte et où il est très souvent nécessaire de manœuvrer à pied avec des détachements rapidement en situation d’isolement.
La verticalité est au cœur de cette expertise. Il s’agit de s’affranchir des contraintes d’un terrain difficile qu’il faut dominer avant d’affronter un adversaire. Terrain enneigé ou non. Rustiques et entraînés, les soldats de montagne de la 27e BIM se préparent ainsi sans concession aux chocs à venir.
Des technologies modernes sont également utilisées par le 7e RMAT comme une imprimante 3D pour réaliser de petites pièces telles qu’un rail Picatinny de mitrailleuse MAG58.
La montagne est un milieu naturel que les soldats de la 27e BIM préservent. Au cours de l’exercice, le ramassage et l’évacuation de tous les déchets de tir et d’emballage des munitions est à la charge des unités. Une campagne de nettoyage sera ensuite prévue en juin à la fonte des neiges. Aucun marquage ou balisage permanent n’existe sur le Grand Champ de tir des Alpes, ceci allant jusqu’à l’utilisation exclusive de ciblerie bois sur piquets et/ou de ciblerie basculante.
Aucun tir n’est effectué sur les lacs de la zone d’exercice et les soldats de montagne sont sensibilisés à la protection de la faune. Des consignes strictes seront données aux militaires pour la préservation du milieu et une restitution irréprochable des sites. L'armée de Terre s'engage dans la protection de l'environnement et la mise en valeur des espaces naturels qu'elle occupe. Cette mission n'est pas une contrainte mais une opportunité permettant de protéger nos espaces mais aussi d'améliorer notre préparation opérationnelle.
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