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Dans la peau du chef de l’équipe de protection à Kaboul

Mise à jour  : 30/04/2013

L’adjudant-chef Jérôme est en mission en Afghanistan depuis le mois de janvier 2013. Formateur à l’escadron des commandos de l’air (EFCA) stationné sur la base aérienne 102 de Dijon, il assure actuellement la protection rapprochée du général de brigade aérienne Philippe Adam, commandant des forces françaises en Afghanistan (FFA)

«  Le général Adam est la plus haute autorité militaire française présente sur le théâtre afghan. ». Pour l’adjudant-chef Jérôme, la protection d’une autorité est un métier qui ne laisse pas de place à l’amateurisme. Ancien sportif de haut niveau, sa passion pour les sports de combat l’a amené aujourd’hui à exercer la profession de garde du corps.

23 avril 2013, 7h30, le départ pour une mission se prépare. Jérôme explique : « Il n’existe pas vraiment de mission type. Même si le trajet est identique, l’approche est toujours différente parce que la situation sécuritaire évolue sans cesse. La préparation de la mission est donc une étape indispensable. » Lors du briefing, il donne les consignes à ses équipiers qui doivent connaître tous les détails de la mission comme la place de chaque voiture ou les mots code en cas de problème. L’adjudant-chef énonce ensuite le programme de la mission : « Aujourd’hui, nous partons d’abord pour le camp de Warehouse. Ensuite, nous nous rendrons dans la Green Zone. C’est l’un des quartiers à la fois les plus sécurisés et les plus dangereux de Kaboul, c’est ici qu’il y a le plus d’attentats. Il faut donc aller vite quand nous nous déplaçons».

Le trajet aller entre l’aéroport international de Kaboul (KAIA) et le camp de Warehouse s’effectue sans problème. Arrivés dans le centre de Kaboul, la circulation devient beaucoup plus dense. A ce moment, l’adjudant-chef Jérôme expose le danger potentiel de la situation : « Il faut donc toujours être vigilant parce que, malgré les dispositifs de sécurité mis en place, à tout moment, un suicide bomber peut s’approcher de notre convoi. Si nous nous arrêtons, un piéton peut aussi fixer une charge magnétique sur le véhicule. »

« On éclate ! Je passe en tête ! » En une fraction de seconde, les trois véhicules qui se suivaient jusqu’alors, se dispersent, changent de place et bloquent immédiatement la circulation : « je peux modifier le dispositif pour plus de sécurité… c’est d’ailleurs ce que je viens de faire ! » Souligne-t-il.

Arrivés à l’ambassade, le général s’entretient avec l’ambassadeur. Pendant ce temps, l’adjudant-chef Jérôme explique que « devenir un bouclier pour quelqu’un, c’est beaucoup de travail. Il faut aller contre sa nature et ça finit par devenir un acte réflexe ». Il ajoute aussi que la protection d’une autorité est un travail d’équipe qui nécessite de l’entrainement y compris avec le général Adam : « être une personne protégée est quelque chose qui s’apprend. Il faut savoir se placer. Il faut que le général sache à l’avance ce que nous allons faire pour lui. C’est donc un vrai travail d’équipe ».

« Face à un danger, tout homme normalement constitué se met à l’abri … sauf les gardes du corps » 


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense