A compter de mi-novembre, les armées conduisent la mission Agapanthe 2010. Quatre bâtiments de surface et un sous-marin basés à Toulon, rassemblés au sein du groupe aéronaval (GAN) constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, participent à cette mission. Ce groupe aéronaval prend l’appellation de Task force 473 (TF 473).
2. Récapitulatif des forces engagées
Agapanthe est une projection de puissance régulière. Ce déploiement est la 5e campagne Agapanthe depuis 2001. Le premier, décidé au lendemain des attentats du 11 septembre a duré sept mois durant lesquels le porte-avions a parcouru une distance équivalente à trois fois le tour de la terre. Il s’agissait pour le groupe aéronaval, dans le cadre de la coalition, de participer :
- à l’appui au sol des troupes de la coalition qui opèrent en Afghanistan,
- au contrôle maritime, par une surveillance de la navigation en mer d’Arabie, dans le respect du droit international.
Les avions du Charles de Gaulle ont alors été, avec les Mirage IV français, les seuls avions de combat non américains à effectuer des missions de reconnaissance et d’appui sur la totalité du territoire afghan. A partir de mars, ils ont été épaulés par les Mirage 2000 de l’armée de l’Air. Toutes les opérations aériennes lancées à partir du porte-avions l’ont été en coopération avec les groupes aéronavals américains du Théodore Roosevelt et John C. Stennis.
Lors de ce déploiement, le porte-avions a été aussi engagé dans des actions de coopérations avec les forces armées de Singapour, des Emirats arabes unis et d’Arabie saoudite.
Après cette première, dans un dispositif devenu classique pour ce type d’opérations, le Charles de Gaulle et son escorte ont été déployés en 2004, 2006 et 2007 en Mer d’Arabie pour conduire sans discontinuer leurs opérations, alors que des navires logistiques effectuent des norias de ravitaillement entre des points d’appui sûrs et la force navale à la mer.
Base aérienne flottante libre de ses mouvements, le Charles de Gaulle dispose d’une grande autonomie de maintenance pour ses propres installations et celles de ses aéronefs. En plus de l’appui qu’il va ainsi fournir aux opérations militaires de la FIAS en Afghanistan grâce aux avions embarqués à bord du porte-avions, le groupe aéronaval a également mené des exercices avec plusieurs états de la péninsule arabe, et la marine indienne.
La campagne Agapanthe 2010 dans le nord de l’océan Indien permettra au GAN :
De plus, l’intégration du GAN dans des dispositifs multinationaux et sa participation à des exercices bi et multilatéraux permet d’éprouver l’interopérabilité des moyens français et de développer des savoir-faire communs avec nos partenaires et alliés.
La campagne Agapanthe sera ainsi ponctuée par des entraînements avec les forces armées saoudiennes pour l’exercice White Shark, les forces aéronavales américaines déployées en océan Indien, les forces armées indiennes pour l’exercice Varuna et les forces armées émiriennes pour l’exercice Big Fox.
Le commandement opérationnel de la TF 473 est exercé par le chef d’état major des armées (CEMA), comme pour toutes les forces opérationnelles françaises. Le contrôle opérationnel est exercé par les commandants des zones maritimes traversées, respectivement le commandant de la zone maritime Méditerranée (CECMED) et le commandant de la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN / COMFOR EAU).
Pendant la campagne Agapanthe 2010, le GAN renforcera les moyens engagés dans la lutte contre la piraterie. Il apportera notamment des capacités aériennes, de surveillance et de coordination des moyens aériens.
En moyenne, une trentaine de bâtiments d’une quinzaine de pays et des avions de patrouille maritime participent aux opérations de lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Ils sont engagés dans des opérations multinationales, Atalante de l’Union européenne, Ocean Shield de l’OTAN, ou la TF 151, ou ils sont engagés dans un cadre national.
Vers le dossier consacré à l'opération Alatante (site des opérations)
Vers le web-documentaire "Lutter contre la piraterie" (site des opérations)
A la fin de l'année 2010 (fin-novembre, décembre), le GAN sera engagé en soutien des opérations aériennes en Afghanistan. Depuis l’océan Indien, il pourra engager ses aéronefs dans le ciel afghan, en complément des aéronefs de la coalition.
Depuis 2001, la France apporte un soutien aérien aux opérations de la coalition dans les domaines de l’appui des troupes au sol, du renseignement, du transport et du ravitaillement. Le détachement chasse de Kandahar a été mis en place à l’automne 2007. Avant cette date, les avions d’armes français opéraient depuis Douchanbé au Tadjikistan et depuis le PA Charles de Gaulle lors de ses déploiements en océan Indien.
La mission des avions de combat est d’apporter un appui aérien aux troupes afghanes et à celles de la coalition déployées au sol sur l’ensemble du théâtre afghan.
Le redéploiement du détachement à Kandahar a renforcé l’efficacité des avions de combat en limitant les temps de transit pour se rendre sur les zones d’opération.
Actuellement, le détachement aérien à Kandahar compte 6 avions de combat (3 Mirage 2000 et 3 Mirage F1CR). Il est armé par environ 180 militaires de l’armée de l’Air. Ils réalisent en moyenne 2 sorties par jour.
Pendant le déploiement du GAN, le dispositif d’appui aérien français sera multiplié par 4,5 avec les avions de combat embarqués sur le PA (12 Super Etendard Modernisé et 10 Rafale F3) et complété par les deux E2C Hawkeye qui renforceront les capacités de surveillance et de coordination des opérations aériennes de la coalition.
Vers le dossier de la zone maritime de l'océan Indien (site de l'EMA)
Vers le dossier des Forces armées en zone sud de l'océan Indien (site de l'EMA)
Vers le dossier des Forces françaises stationnées à Djibouti (site de l'EMA)
5 bâtiments de la Marine nationale dont 1 sous-marin d’attaque participent à cette mission de quatre mois. Plus de 25 aéronefs sont mis en œuvre par la TF 473.
Depuis le 13 octobre 2010, le groupe aéronaval est composé des bâtiments suivants :
Vers la fiche technique des bâtiments de surface (site de la Marine nationale)
Vers la fiche technique du SNA Amethyste (site de la Marine nationale)
Vers la fiche technique des aéronefs (site de la Marine nationale)
Le groupe aéronaval est le vecteur essentiel des missions de projection menées par la marine. Il participe également à la dissuasion nucléaire par la capacité d’emport du missile aéroporté (ASMP-A) par le Rafale Marine F3. Le groupe aérien embarqué du porte-avions peut comporter jusqu’à quarante aéronefs : avions Rafale, Hawkeye, Super-Étendard et Dauphin. Sa composition est déterminée en fonction de la mission du groupe et de l’environnement tactique dans lequel il évolue, comprenant dans certains cas des hélicoptères de l’armée de l’air (missions CSAR, par exemple) ou de l’aviation légère de l’armée de terre (missions logistiques, par exemple). Le groupe aéronaval, comme toute force navale, peut recevoir si nécessaire le soutien direct d’avions de patrouille maritime Atlantique 2 à long rayon d’action et opérant depuis une base à terre.
En plus du porte-avions, un groupe aéronaval est composé de 3 types de bâtiments : les frégates, les bâtiments de soutien (qui effectuent des missions bien spécifiques) et le sous-marin nucléaire d’attaque.
Acteurs essentiels d’une marine hauturière, les frégates contribuent à la maîtrise du milieu aéro-maritime, garantissant la liberté d’action sur mer ou à partir de la mer. Elles sont spécialisées par type de menace et ont pour vocation première l’escorte de forces (groupe aéronaval, groupe amphibie, sous-marins et le cas échéant navires de commerce).
Les neuf frégates de lutte anti-sous-marine que compte la marine nationale ont pour mission principale la protection de la force océanique stratégique et du groupe aéronaval contre la menace sous-marine. Elles disposent toutes de sonars remorqués et d’hélicoptères. Elles sont également dotées d’importantes capacités de lutte anti-navire et d’autodéfense antiaérienne.
Les frégates antiaériennes sont destinées à assurer la protection des forces maritimes ou d’une zone littorale, contre les missiles et la menace aérienne. Elles disposent à cette fin de missiles Tartar ou AS30 et d’hélicoptères de lutte anti-navire de type Panther. Elles peuvent également assurer le commandement et la coordination des opérations aériennes menées à partir de la mer.
Les bâtiments de soutien sont les garants de la permanence à la mer des forces navales dans leur zone de déploiement, quel que soit l’éloignement de leur base.
La force d’action navale possède quatre bâtiments de ravitaillement.
Ces bâtiments peuvent être intégrés aux groupes tactiques pour ravitailler les bâtiments en combustibles, munitions, vivres et rechanges tout au long de la mission.
Les sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire remplissent des missions essentielles dans le cadre des stratégies de prévention, de projection et de protection. Ils sont aptes aux déploiements lointains et de longues durées, aux missions de renseignement et aux interventions contre des menaces navales. Ils jouent ainsi un rôle indispensable dans la protection du groupe aéronaval face à la menace sous-marine, comme l'ont mis en évidence les opérations Trident ou Héraclès.
Le programme du groupe aéronaval comprend notamment les activités suivantes :
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense