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Agapanthe : bilan de la participation du groupe aéronaval à l’opération Pamir

Mise à jour  : 10/01/2011

Du 25 novembre au 25 décembre, les avions du groupe aéronaval ont conduit, depuis le porte-avions Charles de Gaulle, de nombreuses missions au profit des troupes au sol engagées en Afghanistan.

En 31 jours d’opérations, les 9 Rafale, les 12 Super-Etendard modernisés et les 2 Hawkeye embarqués à bord du porte-avions ont conduit plus de 240 missions au profit des unités de combat de la FIAS (force internationale d’assistance à la sécurité) déployées en Afghanistan. Le Charles de Gaulle évoluant au nord de la Mer d’Arabie, ces missions ont été menées à quelque 1000 kms du porte-avions.

Si l’essentiel des missions effectuées par l’aviation embarquée était destiné à l’appui rapproché des troupes au sol (close air suppport ou CAS – 138 missions), les Rafale et Super Etendard modernisés ont aussi conduits dix missions de reconnaissance dont certaines ont constitué une première. En effet, l’opération Agapanthe a permis la première utilisation opérationnelle sur Rafale de la nacelle Reco NG qui permet la transmission instantanée d’images haute-résolution du théâtre vers le porte-avions.

De plus, l’avion de guet aérien Hawkeye (33 missions) a pleinement joué son rôle en matière de contrôle et de fluidité des opérations : avec 150 à 200 appareils de tous type (transport aérien civil, hélicoptère, avions de combat, etc.) circulant en permanence dans le ciel afghan, les capacités du Hawkeye de coordination et de contrôle de tous les appareils évoluant dans une même zone ont été une nouvelle fois particulièrement précieuses.

Enfin, la phase Pamir de l’opération Agapanthe a permis aux marins français de rôder leurs procédures d’interopérabilité avec leurs alliés, notamment américains. Ainsi, deux séances croisées de TAG (touch and go – exercice consistant à approcher le pont du porte-avions en situation d’appontage, à toucher le pont avec les roues et à redécoller aussitôt) ont eu lieu, permettant aux chasseurs américains de s’exercer à l’appontage sur le Charles de Gaulle et aux Rafale et Super-Etendard français de s’entraîner sur le porte-avions américain USS Lincoln.

Cette interopérabilité a trouvé un prolongement concret lors des phases de ravitaillement en vol. Parfaite démonstration de l’intérêt d’une coalition et de la mutualisation des moyens, les chasseurs et bombardiers français ont régulièrement ravitaillé sur des tankers américains et britanniques au-dessus du ciel afghan, voire sur des F18 de l’USS Lincoln équipés pour le ravitaillement en vol.

Encadré : show of presence, show of force, tir de semonce ou délivrance d’armement ?

L’intervention aérienne des chasseurs au-profit des troupes au sol, dans le cadre du soutien aérien rapproché (CAS – close air support), est graduée. De la simple dissuasion à la neutralisation de l’adversaire, en passant par la prise en compte de l’imbrication des insurgés avec les troupes alliées ou la population civile, l’emploi de l’arme aérienne permet d’adapter l’usage de la force à la situation.

Le show of presence consiste en un passage à haute vitesse et altitude relativement haute, pour montrer à l’adversaire la présence d’un appui aérien.

Le show of force (SOF) consiste en un passage à haute vitesse à basse altitude, pour dissuader l’adversaire de poursuivre le combat et lui montrer la résolution du chasseur à engager le feu au besoin. Le SOF peut être accompagné de tir de leurres, inoffensifs mais très dissuasifs.

Ensuite, le tir de semonce consiste à délivrer de l’armement, tir canon, à proximité de la position adverse. Ce tir dissuasif permet d’accroître la pression sur l’adversaire et peut également être employé quand les insurgés sont imbriqués avec des civils.

Le dernier degré de l’intervention consiste en la délivrance d’armement, tirs canon ou bombes, que les chasseurs peuvent réaliser, si la situation l’exige, pour neutraliser l’adversaire. 


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense et des anciens combattants