Du 11 au 14 janvier 2011, le groupe aéronaval français a participé à Varuna, une série de manœuvres aéronavales menées avec la Marine indienne en mer d’Arabie, au large de Goa.
Le scénario fictif de l’exercice Varuna développe une situation qui nécessite l’engagement de la flotte franco-indienne : une île connaît une grande instabilité politique, jusqu’à la réussite d’un coup d’état militaire. Le nouveau pouvoir restreint l’accès d’un détroit jusqu’alors ouvert à la circulation maritime. La communauté internationale réagit vivement à cette entrave au trafic international, en constituant notamment une force aéromaritime franco-indienne chargée d’intervenir pour rétablir la liberté de situation.
Dans le cadre de ce scénario de crise, les forces française et indienne ont mené divers entraînements : détection sous-marine, lutte contre les bâtiments de surface, combats aériens, défense aérienne... Cet exercice a permis aux deux forces militaires de mettre en œuvre des moyens importants : 12 SEM, 9 Rafale et 2 Hawkeye, opérant depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ont volé aux côtés des Sea Harrier du Viraat, le porte-aéronef indien. Cet entraînement a été l’occasion pour les deux groupes aéronavals de déployer l’ensemble de leurs moyens : les frégates Godavari et Ganga, le sous-marin Shalki et un avion de patrouille maritime Dornier 28 du côté indien, face aux frégates françaises Forbin et Tourville, soutenues par le pétrolier-ravitailleur Meuse.
L’objectif principal de cette manœuvre de coopération consiste à partager les compétences tout en améliorant l’interopérabilité des états-majors et de leurs unités. Le contre-amiral Kérignard, commandant l’opération Agapanthe, considère le développement des coopérations internationales dans cette région comme l’un des objectifs majeurs de sa force : « travailler notre interopérabilité dans le domaine aéromaritime avec l’Inde représente un intérêt majeur puisque nous sommes amenés à évoluer sur les mêmes théâtres d’opérations, tant dans le domaine de la lutte contre la piraterie que dans la lutte anti-terroriste ».
Varuna a également été l’occasion pour un certain nombre de marins de découvrir comment travaillent leurs homologues à bord des bâtiments étrangers. Une dizaine d’officiers français a ainsi embarqué sur des bateaux indiens tandis que le mouvement inverse s’opérait. Ces échanges sont clairement perçus comme une source d’enrichissement mutuel et extrêmement profitable.
Le capitaine de corvette Yashu Aggarwal, pilote de l’aéronavale indienne, a pu profiter d’un de ces échanges et ne cache pas son enthousiasme : « c’est la première fois que j’embarque à bord du Charles de Gaulle. C’est une occasion rare de voir se poser le Harrier sur le porte-avions français, tout comme il est rare de pouvoir travailler au sein de l’état-major du groupe aéronaval français ».
Depuis 2001, la coopération avec l’Inde concrétise la détermination des armées française et indienne à développer leur collaboration. Cette volonté a récemment été réaffirmée par les présidents des deux Nations dans une déclaration commune en décembre 2010.
Sources : EMA
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