À bord du porte-avions Charles De Gaulle, les fameux Rafale côtoient les Super Étendard . Mais les avions de combat partagent le pont d’envol du fleuron de la Marine avec les hélicoptères. Ceux de la flottille 35F sont en quelque sorte les anges gardiens des pilotes. En plus des missions de liaison, ils assurent quotidiennement les vols «Pedro».
Portant le nom du pilote ayant effectué en premier ce type de mission, ces vols voient les hélicoptères évoluer au niveau du pont d’envol du porte-avions, à la même vitesse que ce dernier. L’équipage composé de trois personnes, dont un plongeur, se tient paré dans l’éventualité heureusement très rare d’un crash au catapultage ou a l’appontage. Sa mission : récupérer indemne un pilote qui pourrait avoir à s’éjecter dans pareil cas.
«Avec mon équipe, nous revenons tout juste de quatre mois de mission Agapanthe. Deux semaines pour souffler, quelques jours de vol pour retrouver l’ensemble de nos qualifications, et nous voilà repartis pour une opération réelle, sans date de retour déterminée», résume le chef de détachement de la 35.
«J’ai pu passer l’anniversaire de mon fils en famille, mais pour le mien, il va falloir décaler les festivités », regrette Jérôme. Mais la mission est passionnante et le chef de détachement peut compter sur le soutien de ses compatriotes. «Ma famille m’a même rapporté le soutien de notre coiffeur! », confie Jérôme amusé.
«Nos équipes sont super contentes d’appareiller. C’est notre cœur de métier d’être embarqués, on a tous la pêche de partir comme cela, de répondre présents au rendez-vous et de devoir durer à la mer », ajoute-t-il sans concession. Personne dans la flottille n’aurait refusé pareil engagement, et les volontaires pour ce départ au large de la Libye étaient plus nombreux que les effectifs maximum prévus par le commandement.
«La mission en elle-même et notre implication ne sont pas foncièrement différentes d’autres déploiements. Mais les chasseurs ‘vont au carton’. On est content de savoir qu’on aide les pilotes et on est deux fois plus disponibles et deux fois plus opérationnels encore qu’à l’accoutumée ». D’autant plus que pour les familles, cet engagement sur un théâtre d’opérations n’est pas perçu de la même manière qu’un embarquement plus classique.
«Parents, grand-parents, amis… sont plus conscients du danger, notamment en raison de l’impact médiatique de ce conflit. Ils sont clairement plus sensibles»
Mais l’esprit familial qui règne à la 35F prend le relais. «Nous avons la chance de travailler en équipe soudée, avec des jeunes motivés et des plus anciens pour les encadrer. Ce qui domine, c’est la joie d’être à bord pour une opération réelle!». À la 35, l’enthousiasme et l’esprit d’équipage sont de rigueur!
Sources : © Marine nationale
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