Le 2 décembre, le patrouilleur Fulmar a retrouvé son port base de Saint-Pierre, dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, après trois mois d’arrêt technique délocalisé à Québec, au Canada.
Cette durée, exceptionnelle par sa longueur, s’explique par l’ampleur des travaux prévus en 2021 : visites totales du moteur de propulsion après 40 000 heures de fonctionnement et de la ligne d’arbre, nécessitant un passage sur dock flottant, menées de front avec une réfection complète de toute une tranche du navire.
Le Service de soutien de la flotte (SSF), le chantier Océan et les renforts du Service logistique de la Marine (SLM) venus de Brest ont été, en plus de l’équipage, les acteurs majeurs de ce défi technique.
La « cale fret », comprenant le bureau machine et divers locaux de stockage (matériel de rechange, munitions, matériel antipollution selon la mission, etc.), était dans les années 1990 la cale à poisson du chalutier Jonathan, avant que celui-ci ne devienne le Fulmar. Bois et isolant y étaient omniprésents et nécessitaient un retrait total.
Pendant douze semaines de travaux, il n’est resté à l’intérieur du navire que la coque à nu, donnant l’impression d’être sur un chantier de construction neuve. Les ouvriers se sont succédés en semaine et en week-end pour refaire isolations, planchers, cloisons, électricité, réseaux et tuyauteries. Un espace totalement neuf et conforme aux normes de sécurité incendie a été créé.
Lors de la dernière semaine d’arrêt technique, la propulsion a été testée sur le fleuve Saint-Laurent. Il s’agit d’un environnement exceptionnel où l’équipage a dû répondre à un nouveau défi : redoubler d’attention pour assurer une sécurité nautique maximale alors même que le bon fonctionnement des installations n’était pas encore totalement assuré. Par -7° C et sous les premières neiges, les performances relevées ont été à la hauteur des attentes.
Le succès de cette mission tient aussi en très grande partie à l’implication de l’équipage dont la régénération n’a pas été oubliée. Toutes les familles ont pu venir de Saint-Pierre à Québec pendant une à deux semaines. De l’autorité organique ALFAN au personnel de l’hôtel où logeait l’équipage, en passant par la mission de défense ou le consulat général de France à Québec, la mobilisation de tous les acteurs du soutien a permis de leur fournir un accueil de très grande qualité.
Le patrouilleur Fulmar va désormais poursuivre sa remontée en puissance lors de sorties d’entraînement individuel ou mutuel dans l’archipel où il reste le seul moyen hauturier en mesure de tenir une alerte SAR (search and rescue – recherche et sauvetage) permanente.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées