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Exercice maritime interministériel et international de grande ampleur au large de Caen

Mise à jour  : 01/10/2019 - Direction : SIRPA Marine

Du 17 au 19 septembre 2019, dans le cadre du dispositif ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile) maritime, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a organisé, en coordination avec la préfecture du Calvados, un exercice majeur d’assistance à navire en difficulté (ANED) et de lutte contre une pollution maritime (POLMAR). Baptisé « ANED-POLMAR 2019 », cet exercice s’est déroulé au large de Caen/Ouistreham. Il a mis en scène de nombreux moyens nautiques et aériens, étatiques et privés, français comme européens, engagés afin de parfaire la préparation opérationnelle de tous les acteurs dans les conditions les plus réalistes possibles.

L’exercice ANED-POLMAR 2019 avait quatre objectifs majeurs :
  • entraîner les équipes du CROSS Jobourg, de la préfecture maritime et son centre opérationnel à la gestion de deux opérations maritimes de grande ampleur simultanées (l’assistance à navire en difficulté et la lutte contre une pollution en mer) ;
  • entraîner la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord et la préfecture du Calvados à coordonner leurs actions en mer, l’interface mer/terre puis la gestion à terre des polluants ;
  • renforcer le dialogue avec les États voisins et les organes européens de gestion de crise telle que l’agence européenne de sécurité maritime (AESM) ;
  • entraîner les acteurs publics de la lutte contre une pollution maritime et les professionnels de la pêche à l’utilisation du matériel anti-pollution.

 

Le scénario de l’exercice :

Un porte-conteneur et un pétrolier entrent en collision en Baie de Seine, dans la zone d’opérations du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Jobourg sous la responsabilité de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Après cet abordage accidentel, le porte-conteneur reste manœuvrant et fait route en autonomie vers un port pour réparer. Le pétrolier lui sera fictivement fortement endommagé, nécessitant de conduire :

  • une expertise sur l’état du navire,
  • un remorquage d’urgence pour ramener le bâtiment dans un port refuge pour éviter qu’il ne sombre,
  • le confinement et la récupération par des navires et matériels spécialisés de la pollution engendrée par l’abordage
  • compte tenu de l’expansion de la pollution, la lutte en frange côtière avec l’engagement de pêcheurs locaux pour mettre en œuvre des chaluts de récupération.

 

L’exercice s’est déroulé en plusieurs phases. Le patrouilleur de service public (PSP) Flamant a été envoyé sur zone par le centre des opérations maritimes (COM) afin de confirmer l’état du bâtiment et faire une première analyse de la situation. L’hélicoptère Caïman Marine de la Flottille 33F basé à Maupertus (50) a hélitreuillé l’équipe d’évaluation et d’intervention (EEI) à bord du pétrolier endommagé, le LS Evanne, afin que celle-ci puisse évaluer les dégâts, l’état de la coque, des cuves, et effectuer des prélèvements d’hydrocarbure.

Le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Rhône avait pour mission de confiner la pollution avec un barrage autour du LS Evanne, ainsi que de pomper une partie des soutes.

Un avion de patrouille maritime Falcon 50 était également déclenché pour survoler la zone, évaluer l’étendue de la nappe d’hydrocarbure et guider les moyens nautiques.

Différents experts sont également intervenus comme le centre d’expertises pratiques de lutte anti-pollution (CEPPOL) avec notamment le directeur au sein de l’équipe de gestion de crise pour conseiller au mieux le préfet maritime, et son adjoint ainsi qu’un officier opérations du CEPPOL à bord du BSAM Rhône, désigné On Scene Coordinator.

Sur demande du préfet maritime, le contrat établi entre la Marine nationale et la coopérative britannique oil spill response limited (OSRL) a été activée et a engagé ses aéronefs pour aérolarguer des dispersants afin de fractionner la nappe et faciliter l’absorption du polluant. Le VN Partisan, affrété par l’agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA), a également mis en place un barrage pour confiner la nappe, l’écrémer et pomper le maximum de polluant (environ 1000 m3), avec le concours d’un remorqueur de la société Boluda affrété fictivement par l’armateur suite mise en demeure du préfet maritime.

Avec l’arrivée à quai du VN Partisan pour le débarquement fictif des polluants, la préfecture de département apporte son soutien essentiel à la lutte contre la pollution en mer en assurant la partie aval de la récupération des polluants.

Focus sur les pollutions maritimes récentes :

Collision en Méditerranée (octobre 2018) :

Le 7 octobre 2018, le navire Ulysse s’est encastré dans le porte-conteneurs Virginia. Une pollution, due à une fuite du combustible de propulsion, s’est produite puis étendue sous l’effet des courants marins.

De nombreux moyens de la Marine nationale ont, immédiatement et sans relâche, agi pour lutter contre la pollution maritime et pour assurer la sécurisation des navires et de leur équipage. Sous la direction du préfet maritime, ils ont œuvré avec le concours des autres armées, d’autres administrations et de moyens européens (navires italiens notamment) pour gérer cette situation qui, sans leur action, aurait pu avoir des conséquences écologiques graves.

 

Incendie dans le golfe de Gascogne (mars 2019) :

La nuit du 10 au 11 mars 2019, le bâtiment de commerce Grande America, battant pavillon italien en provenance de Hambourg (Allemagne) et à destination de Casablanca (Maroc), a connu un grave incendie alors qu’il transitait dans le golfe de Gascogne, amenant l’équipage à évacuer le navire.

Grâce à la réactivité du Cross Etel et du centre opérationnel de la Marine à Brest, la coordination des secours s’est faite rapidement sous la responsabilité du préfet maritime, impliquant immédiatement sur zone la frégate britannique HMS Argyll et un avion Falcon 50 de la Marine nationale avant le renfort d’autres moyens.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées