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45 ans de patrouilles pour la force océanique stratégique

Mise à jour  : 21/03/2017 - Direction : SIRPA Marine

Le 21 mars 1972, le SNLE Le Redoutable revenait de sa première patrouille de dissuasion, débutée le 28 janvier 1972.

Le capitaine de vaisseau Bernard Louzeau, premier commandant du Redoutable rapporte que « la patrouille s’est déroulée sans aucun souci. Rien à signaler – RAS durant cette première patrouille ponctuée de lancements fictifs. Deux évènements vont néanmoins la marquer : la première opération de l’appendicite et le suivi de l’opération de sauvetage d’un sous-marin soviétique en perdition fin février 1972. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agissait du K-19, contraint de remonter à la surface suite à un incendie à bord. L’armée soviétique avait alors dépêché une flotte importante et les américains venaient « renifler ». J’ai dû habilement manœuvrer pour ne pas me retrouver au milieu de tout ça. »

Quelques mois après cette première patrouille, en novembre, a commencé la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire, gage de crédibilité et d’invulnérabilité. Voilà 45 ans qu’elle n’a jamais été interrompue. Depuis 1972, 491 patrouilles de SNLE se sont enchainées grâce à l’effort de tous les acteurs des forces sous-marines – base opérationnelle de l’Ile longue, centres de transmission de la FOST, grâce aussi au concours de nombreuses unités la marine et au soutien industriel. 365 jours par an, 24h/24, au moins un SNLE est en patrouille afin de protéger la France et les français contre toute agression d’origine étatique contre nos intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et qu’elle qu’en soit la forme.

 

Interview de l’amiral Louzeau

 

Entretien avec Raymond POUR LES 45 ANS DE LA FOST

Raymond était Premier Maître atomicien au sein de l’équipage rouge du Redoutable, [l’équipage qui a effectué la deuxième patrouille, du 3 mai au 28 juin 1972.

-          Quel était votre état d’esprit au moment d’embarquer pour la première patrouille du Redoutable ? Aviez-vous conscience d’accomplir quelque chose d’exceptionnel ?

Bien sûr j'avais, ainsi que mes camarades, le sentiment de démarrer quelque chose d'exceptionnel qui était en fait l'acte de naissance de la FOST, pour laquelle nous travaillions depuis déjà deux ans. Tous, nous étions tendus vers la réussite de cette première patrouille pour laquelle évidemment il y avait zéro retour d’expérience.

Cependant j'étais un peu inquiet… Non pas que je n'aie pas confiance en notre sous-marin et notre équipage mais c'était plus personnel : je me demandais comment j'allais me comporter dans cet univers clos pendant les deux mois que duraient les patrouilles à cette époque.

-          Quelle était votre mission à bord ? Comment s’est passée la patrouille ?

En tant que premier maitre atomicien, j'étais responsable du fonctionnement de tout le matériel électrique de la tranche A, le compartiment machine. Cela allait des deux turboalternateurs de 2MW, au moteur électrique de propulsion de secours, en passant par de nombreux moteurs électriques des différentes servitudes et j'en passe... Tout a bien fonctionné : homme et matériel.

-          Qu’est-ce qui a changé entre cette première patrouille et celles qui se déroulent actuellement ?

Il faut préciser qu'en 1972 nous sommes dans la période dite de "guerre froide" et l'ennemi potentiel est parfaitement identifié. Ensuite ma dernière patrouille remonte à 1988 et j’ai constaté que les progrès technologiques ont permis une amélioration constante des SNLE. Cela a modifié la vie à bord et la manière de travailler sans changer pour autant les fondamentaux du métier de sous-marinier : l’exigence, l’esprit d’équipage, etc.

 

En savoir plus sur la dissuasion => www.colsbleus.fr/articles/7038


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées