Le programme SLAM-F, placé sous la maîtrise d’ouvrage de la DGA, doit permettre de remplacer à terme l’ensemble des moyens actuels de guerre des mines (chasseurs de mines tripartites, bâtiments remorqueurs de sonars, bâtiments bases de plongeurs démineurs). Le programme SLAM-F contribuera à sécuriser la mise en œuvre des unités stratégiques de la Marine nationale (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), porte-avions) et à protéger l’accès aux ports français. Il pourra également soutenir le déploiement d’une force d’action navale, sécuriser l’évacuation de ressortissants par la mer, participer à la prévention de crises ou intervenir dans un environnement contesté.
Ce premier volet du programme SLAM-F, dénommé MMCM, est le résultat d’une coopération franco-britannique et s’inscrit dans le cadre de l’accord militaire de Lancaster House (2010). Le contrat de conception, de développement et de réalisation des prototypes (un par pays) a été signé en mars 2015 entre Thales et l’OCCAR pour le compte des deux pays.
L’architecture de principe d’un système MMCM est composée de deux drones de surface (USV), l’un équipé d’un sonar remorqué et l’autre d’un robot télé-opéré (ROV), et deux drones sous-marins (AUV), chargés de détecter, classifier et localiser les mines. Le robot télé-opéré (ROV) permet d’identifier et de neutraliser les mines. Sous-traitant de Thales, la société Études et constructions aéronautiques (ECA) réalise les drones sous-marins équipés de sonars Thales.
Les atouts de ce nouveau système sont multiples : une plus grande discrétion des opérations de déminage, une limitation de la présence humaine à proximité de la menace, une profondeur d’intervention triplée (jusqu’à 300 mètres de fond) et une meilleure qualité d’images grâce au sonar de nouvelle génération embarqué sur les drones sous-marins. Le système peut être mis en œuvre soit à partir de la terre, soit à partir d’un bâtiment de guerre des mines.
Le prototype de système de drones anti-mines navales permettra à la Marine nationale d’effectuer des évaluations et de s’approprier d’une nouvelle capacité. À l’issue, il sera retrofité pour devenir un des quatre premiers systèmes opérationnels qui seront livrés à la Marine d’ici à 2024. La commande portant sur le retrofit du prototype et sur l’acquisition des trois autres systèmes a été passée par l’OCCAR à Thales le 16 novembre 2020 pour le compte de la DGA.