Partenaire du salon Milipol qui s'est tenu porte de Versailles du 18 au 21 octobre 2011, la direction générale de l’armement (DGA) inscrit son action dans le domaine de la sécurité. Une implication essentielle ; explications d’Arnaud de la Lance, chef du bureau des questions interministérielles et de sécurité à la DGA.
On connaît la DGA pour ses activités dans le domaine de l’armement, mais quel est son rôle et sa mission dans la sécurité ?
La sécurité dépend principalement du ministère de l’Intérieur (police, gendarmerie et sécurité civile) qui s’appuie en tant que de besoin dans ces missions sur les capacités opérationnelles des autres ministères et en particulier du ministère de la Défense lorsque les capacités des forces civiles sont insuffisantes. Il est important de souligner que, depuis 2008, le Livre blanc de la Défense est devenu le Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale. Et, il ne s’agit pas que d’une question de termes ! La Défense et la sécurité sont de plus en plus liées. Les secteurs concernés sont nombreux : protection des sites et des zones sensibles, sécurité de grands évènements, protection du citoyen, gestion des catastrophes naturelles ou des épidémies, surveillance de zones de trafics illicites (par exemple, les zones d’orpaillage en Guyane) et bien sûr, la lutte contre le terrorisme.
Nous participons à l’équipement des forces de sécurité pour plusieurs raisons : mutualiser et valoriser nos investissements en R&D et nos acquisitions ce qui favorise notre industrie de défense (BITD). Cette mise en commun des informations, recherches et matériels entre les ministères permet également une meilleure interopérabilité pendant les exercices et interventions communs.
Quels sont les sujets sur lesquels la DGA travaille en termes de sécurité ?
Notre bureau des questions interministérielles et de sécurité est composé de cinq personnes, qui travaillent à 100 % pour développer les synergies entre la défense et la sécurité. Mais plus d’une centaine d’hommes et de femmes de la DGA sont impliqués, de près ou de loin : ingénieurs, techniciens, chercheurs, médecins et psychologues, qui travaillent sur :
- les protections contre les explosifs
- les risques NRBC
- la sécurisation des systèmes d’information (cyberdéfense…)
- la recherche d’informations (traitement du langage…)
- la conception de capteurs et les systèmes de surveillance (drones, biométrie, détection de comportements anormaux…).
Dans ces domaines, la DGA s’appuie sur ses moyens d’évaluation et d’expertise des matériels avant achat. Par exemple, des études sur la détection des explosifs ont été lancées depuis 2007, impliquant l’armée de terre, l’unité de management Terre de la DGA, le centre DGA Techniques terrestres, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et le secrétariat de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). La DGA a piloté le développement et l’évaluation d’un démonstrateur réalisé par la société SODERN permettant de repérer des explosifs et autres substances à risque par interrogation neutronique masse, utile à la fois au monde civil et au monde militaire, bien sûr !
Quelle est votre implication dans les recherches et travaux développés en France et en Europe ?
Dans le domaine de la recherche et du développement, nous nous sommes fortement impliqués au coté du ministère de l’Intérieur dans le volet sécurité du septième programme-cadre de recherche et de développement (PCRD) européen, qui s’achèvera en 2013, dans la préparation du futur programme européen de recherche (Common Strategic Framework CSF 2020) et dans le programme national « concept, systèmes et outils pour la sécurité globale » de l’agence nationale de la recherche. Dans le cadre de ces partenariats, nous contribuons avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche aux programmes de travail : après avoir fixé ensemble les thèmes prioritaires à étudier, nos experts participent à l’évaluation des projets et nous animons le réseau des organismes concernés (laboratoires académiques, EPIC, PME, grands groupes industriels), afin que chaque acteur du projet puisse accéder aux informations nécessaires.
Enfin, la DGA est liée à la plupart des entités qui touchent aux domaines de la défense et de la sécurité : l’industrie de défense et toutes les directions générales des ministères : directions générales de la police nationale, de la gendarmerie nationale, de la sécurité civile et de gestion de crise, de la santé, de l’aviation civile, des transports… Cela se caractérise par de nombreux échanges sur l’appréciation des menaces et des vulnérabilités, des partages de ressources, des expertises, de la recherche… C’est le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale qui coordonne toutes les actions communes.
Depuis 2004 et en raison de l’évolution des risques et des menaces des dernières années, la DGA s’est ouverte à la sécurité. Aujourd’hui, même s’il est difficile de donner des chiffres précis, on estime qu’ 1 % des activités de la DGA sont liées à la sécurité, soit environ 2Md€ ce qui représente un investissement étatique considérable dans ce domaine).