Les logiciels Jaguar et Eagle de l’entreprise Evitech sont des systèmes aux caractéristiques uniques sur le marché de la surveillance de sites sensibles. Intégrés dans les nouveaux équipements conçus par la PME, la valise VDS 200 et le boîtier durci VRDB 400, ils analysent les flux vidéo et alertent automatiquement en cas de problème.
Une vue de rapace et une rapidité de félin, voilà deux des caractéristiques des logiciels d’Evitech conçus pour scruter automatiquement les flux vidéo des caméras de surveillance. Ils sont capables notamment de détecter en temps réel trois des dangers majeurs du domaine de la sécurité et de la protection de sites sensibles :
- les intrusions de personnes ;
- les départs de feux ;
- les fuites de canalisations aériennes (hydrocarbures).
Chacun de ces produits de vidéosurveillance peut être programmé pour des fonctions dédiées (sens de circulation, mouvement suspect, dépassement d’un nombre de personnes donné, absence d’arrêt à un check-point, dépôt d’objets…), d’où leur surnom de « couteaux suisses » de la détection. Leur principale différence ? « Jaguar est destiné au monde civil, alors qu’Eagle est plus spécifiquement conçu pour le monde militaire », explique Laurent Assouly, directeur marketing d’Evitech. Eagle a été créé à partir des spécifications de la DGA, pour offrir les meilleures conditions de surveillance de ZMS, de localisation de cible avec anticipation de position, et d’asservissement d’effecteurs. « Par exemple, sa faculté de positionner une cible toutes les images (soit 25 images par seconde) lui permet de géolocaliser un intrus à un mètre près, tandis que Jaguar ne les transmet ˝que˝ toutes les secondes. »
Les deux logiciels sont capables de détecter toute anomalie, quelles que soient les conditions climatiques : nuit, brouillard, tempête de sable… « Ce qui rend cette veille vidéo ˝intelligente˝, c’est la capacité des logiciels à détecter puis alerter automatiquement les dangers. » Les algorithmes utilisés, extrêmement puissants, fonctionnent en dissociant notamment le fond de la scène (par exemple, les arbres, les feuilles, les murs d’enceinte, mais aussi le mouvement régulier de l’eau), et les silhouettes qui s’y déplacent et s’y superposent. « Imaginons que je veuille que mon système me signale toute forme humaine en mouvement le long d’une barrière. Il suffit de configurer le moteur d’alarme ! » Pour ce qui est des départs de feux ou des fuites de canalisations (type pipelines), les logiciels s’appuient sur les données de caméras thermiques. « Cette capacité de détecter les fuites est unique sur le marché », précise Laurent Assouly.
Les utilisateurs peuvent réaliser des combinaisons très variées de conditions d'alarmes, tout en filtrant les fausses alertes. Les informations précises d'alarmes sont disponibles pour chaque flux ou enregistrement vidéo (date, heure, zone concernée, cible en cause, enregistrement des faits observés, tout en apportant si nécessaire rehaussement et stabilisation de l'image), pour apporter tous les éléments d'information nécessaires à la levée de doute ou à la constitution d'une preuve lors d’un litige (un procès pour effraction, par exemple).
Pour pouvoir utiliser Jaguar et Eagle lors d’opérations mobiles, a été mise au point la valise VDS 200 de vidéosurveillance intelligente. « Par exemple, pour sécuriser un bâtiment lors d’un séjour de personnalités, ou pour assurer la surveillance pendant une enquête, ou encore veiller sur des stocks de matériels… » Elle contient un ordinateur portable, le logiciel et toute la connectique et les branchements nécessaires pour la relier aux caméras. Elle est le fruit d’un travail en collaboration avec l’Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) pour définir le besoin, son développement a bénéficié d’un financement du CG’92 dans le cadre du projet FUI MOBISIC. L’utilisateur est alerté directement sur l’écran de son ordinateur.
Le boîtier étanche de détection vidéo VRDB 400 permet d’être alerté à distance de la zone sécurisée. Il embarque le logiciel Jaguar, et son format très compact (30 cm x 21 cm x 10 cm pour moins de 4 kg) permet des déplacements rapides et discrets. Ayant passé les dernières phases de test, il est désormais commercialisable. « Notre objectif était de pouvoir le déployer partout : en ville sur un poteau, en bord de voie de chemin de fer, sur une grue sur un chantier... Si l’on dispose d’une connexion ADSL, on peut être de l’autre côté de la planète par rapport à la zone surveillée ! Il faut cependant avoir bien sûr des capacités d’intervention à proximité, en cas de danger, afin de défendre la zone surveillée s’il y a intrusion », ajoute le directeur marketing. Les sites visés sont ceux à criticité élevée, comme ceux de la défense, les centrales, les sites de production d’énergie ou les centres de recherche, mais aussi les Musées, Prisons, Sites Industriels traitant des métaux, et les déchetteries.
« Rapides, fiables, avec un fort taux de détection et très peu de fausses alarmes, ces logiciels et leurs boîtiers répondent aux demandes actuelles, » précise Jacques Blanc-Talon, chargé d'affaire sécurité-interopérabilité et systèmes d’information à la DGA. Le logiciel Eagle était déjà le fruit d’un travail de collaboration avec la DGA entre 2003 et 2006. Jaguar a été conçu en 2007, pour répondre à une demande plus large. La DGA a également participé au projet VDS200 par une contribution au fonds unique interministériel (FUI) qui subventionne des projets R&D collaboratifs labellisés par un pôle de compétitivité. Jacques Blanc-Talon conclut : « Le fait que les produits Evitech aient été présentés au salon Milipol témoigne des avancées significatives de la France en matière de sécurité. »