Florence Parly, ministre des Armées s’est rendue à Rennes jeudi 3 octobre pour inaugurer le premier bâtiment du Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) et la Cyberdéfense Factory, espace inédit en France, piloté par la Direction générale de l’armement (DGA), ouvert à tous les acteurs du domaine cyber pour faire émerger de nouvelles technologies. Au programme également : présentation d’un nouveau cadre contractuel défini par la DGA et signature d’une convention avec la société d’investissement ACE Management destinée à accélérer le financement de sociétés à fort potentiel dans le domaine cyber. Des avancées concrètes qui incarnent la montée en puissance des capacités cyber du ministère des Armées conformément à l’engagement inscrit dans la loi de programmation militaire 2019-2025.
Initiée et pilotée par la DGA, la Cyberdéfense Factory est un lieu unique en France où les startups, les PME et les universitaires pourront travailler au contact des experts de la DGA et des opérationnels des armées sur les sujets de cybersécurité. « Un lieu de partage des compétences mais aussi de partage des données » a déclaré la ministre Florence Parly. Objectif : accélérer le développement de cybersolutions innovantes au profit du COMCYBER. Au cœur de ce plateau collaboratif, la DGA mettra à disposition un gisement de données appelé Datalake. Le principe est le suivant : tous les acteurs pourront accéder à ces données d’intérêt cyber pour tester des solutions innovantes et développer de nouveaux algorithmes. Le COMCYBER apportera de son côté sa connaissance de l’environnement opérationnel. Ce lieu d’échanges et de partage est une antenne de l’Innovation Défense Lab de l’agence de l’innovation de défense.
Selon la ministre des Armées « La Cyberdéfense Factory n’a pas seulement vocation à capter les innovations du secteur civil. Car nous nous inscrivons dans cette démarche à double sens, un échange de bons procédés : notre objectif est aussi que les entreprises bénéficient de l’expertise dont nous disposons en interne. Et c’est par ces échanges que nous favoriserons les innovations duales, utiles tant pour la société civile que pour le monde militaire. C’est ainsi que nos startups et nos PME pourront non seulement survivre, grandir mais aussi devenir des acteurs incontournables du marché européen, ou même du marché mondial ».
La DGA, qui accélère la mise en place d’outils agiles et spécifiques aux besoins du COMCYBER, a profité de cette occasion pour présenter un accord-cadre innovant qui vient d’être notifié à un groupement d’industriels (Airbus, Atos-Bull, Sopra-Steria et Thales). Ce nouveau cadre contractuel permettra de développer des logiciels de lutte informatique défensive en moins de 6 mois. Le marché prévoit la possibilité d’intégrer de nouvelles fonctionnalités, selon une méthode de développement incrémental (inspirée de la méthode SCRUM). La DGA s’appuie ainsi sur le savoir-faire éprouvé de ces acteurs en matière de cyberdéfense. Le premier bon de commande vient d’être notifié au groupement industriel pour le développement d’un outil de détection d'attaque cyber sur le système d'exploitation Linux.
En plus de l’inauguration de la Cyberdéfense Factory, c’est tout l’écosystème étatique et industriel qui s’est mobilisé autour de la ministre des Armées pour la lutte contre les cybermenaces. « Un outil redoutable de planification et de conduite des opérations dans le cyberspace » a été inauguré ce même jour par le COMCYBER. Il accueillera 400 cybercombattantes et cybercombattants dans un nouveau bâtiment de 11 000m2
Les industriels français ont également été intégrés à la stratégie nationale de cyberdéfense lors de cette journée. Une convention de partenariat a été signée entre le ministère des Armées et la société ACE Management. Baptisé Brienne III, ce fonds de 80 millions d’euros facilitera l’accompagnement et le développement des entreprises françaises du domainede la cybersécurité. Il bénéficiera des expertises techniques du ministère de Armées (DGA – DGSE – COMCYBER) et de l’ANSSI.
Pour Florence Parly « Ce fonds doit nous permettre de faire émerger de nouveaux acteurs du cyber et de consolider les existants pour les projeter à l’international. Ensemble, le fonds d’investissement et la Factory porteront cette ambition, l’une des plus belles et des plus enthousiasmantes, d’être une couveuse d’entreprises et de favoriser la création de startups ».