Une délégation d’une vingtaine de membres de la Commission armée Jeunesse conduit par son secrétaire général, le Capitaine de vaisseau Vincent Liot de Norbecourt a eu le privilège d’être reçue le mercredi 1er mars 2017 sur la base aérienne 113 de l’armée de l’air à Saint-Dizier, appelée à accueillir la moitié de la flotte Rafale française en 2018.
« Une fois pris dans l'événement, les hommes ne s'en effraient plus. Seul l’inconnu épouvante les hommes ».
C’est par cette citation de Saint-Exupéry, dont la base aérienne de Saint-Dizier inaugurée en 1951 a pris le nom en 1956, que le LCL Fix, représentant le commandant Michel à la tête de la base de défense Saint-Dizier/Chaumont, a souhaité commencer la journée pour ce qu’elle dit de l’état d’esprit qui anime les 2000 personnes qui travaillent quotidiennement à assurer les missions dévolues aux 50 Rafale Air (biplace) et aux trois Rafale Marine (monoplace) actuellement opérationnels sur site.
Et ces missions sont aussi diverses que les potentialités offertes par le système d’armes Rafale que le LCL Lintant, commandant de l’escadron de soutien technique aéronautique 15.004 « Haute-Marne » en charge de la maintenance des appareils, a fait découvrir en fin de matinée à la délégation. L’avion développé par Dassault, par sa capacité à fusionner l’ensemble des données provenant des différents systèmes embarqués incluant la liaison de données L16, est ainsi capable d’assurer avec efficacité toutes les missions qui sont dévolues à une armée de l’air moderne: reconnaissance, surveillance, intimidation, défense aérienne, frappe air-sol, dissuasion nucléaire. Fiable, polyvalent et interopérable, la flexibilité du Rafale lui permet également de switcher entre plusieurs types de missions durant un même vol. Grâce à sa semi-furtivité et à l’ensemble des dispositifs d’autoprotection fournis notamment par SPECTRA développé par Thalès et MBDA, sa survivabilité est également optimale. Trois jeunes mécaniciens spécialisés, représentant les 600 personnels affectés à cette mission ont également pu répondre aux questions de la délégation.
Si 500 militaires de la base sont engagés en permanence sur les différents terrains d’opération de l’armée française (aujourd’hui principalement en Jordanie dans le cadre de Chamal), la base assure également des missions opérationnelles depuis Saint-Dizier. Ainsi, en janvier 2013, au début de l’opération Serval, le plus long raid aérien de l’armée française est parti de Haute-Marne pour frapper 24 cibles au Nord Mali. La base assure en outre quotidiennement la protection de l’espace aérien national. Enfin et surtout l’ensemble de la base est dimensionnée par sa place centrale dans la mission de dissuasion nucléaire de la France avec la mise en service opérationnelle depuis juillet 2010 du couple Rafale - missile ASMPA. La présence d’un groupe spécialisé de dépollution et d’un escadron de défense sol/air (Barrois) contribue, dans ce cadre, à la sécurisation du site hautement sensible de 600 ha.
La BA 113 joue également un rôle décisif dans la formation des pilotes via l’escadron de Transformation Rafale 03.004 Aquitaine commandé par le LCL Hazet qui a accueilli la délégation en début d’après-midi avec le major Le Men en charge du CSR (Centre Simulation Rafale). Ce dernier a notamment pu expliquer à la délégation l’utilité et les conditions d’utilisation des quatre simulateurs actuellement en fonctionnement. Au final, 26 officiers moniteurs pilotes et 26 sous-officiers moniteurs simulateurs ont ici la responsabilité, sur environ 14 mois, de convertir des pilotes expérimentés ou de former de jeunes pilotes au polyvalent Rafale, avant qu’ils ne repartent se perfectionner dans des escadrons opérationnels pendant deux à trois ans. L’escadron a, dans ce cadre, également en charge la formation des pilotes des armées clientes des Rafales ; entre 2016 et 2019, 26 pilotes qataris seront ainsi accueillis. Au total, 50 pilotes par an passent dans cet escadron avec une montée en charge prévisible à 70 en 2017. Enfin un pilote de l’escadron a pour mission spécifique de promouvoir le Rafale à travers le monde en participant aux meetings et salons aériens.
Pour répondre à ces diverses missions, les pompiers, les météorologues et les agents de contrôle aérien jouent un rôle décisif. La délégation a ainsi pu en fin d’après-midi découvrir ces différents métiers. Clou d’une journée passionnante mais passablement pluvieuse, et malgré un fort vent de travers – le seul capable de perturber le Rafale -, la délégation a même eu la possibilité de voir décoller et atterrir plusieurs Rafale depuis la tour de contrôle !
Pour finir, il convient de rappeler le rôle joué par la BA 113 dans son environnement immédiat. Premier employeur de Haute-Marne, le régiment a en ce sens une lourde responsabilité sociale. A ce titre, en introduction au repas plateau partagé à midi au mess des officiers, le commandant Michel, a évoqué les multiples engagements de ses hommes (parrainages de classes par des unités, partenariats avec des lycées, FMIR/ PMI-PDN, JDC, portes ouvertes …) et rappelé que son régiment a obtenu en 2016 le prix « sport » de la CAJ grâce à l’action « Scolarando 2015 »!