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Retour sur la saison 2016 des meetings de l'air

Mise à jour  : 27/06/2016 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Creil, Istres et Avord: ces trois bases aériennes ont eu le privilège d'accueillir cette année les meetings de l'air du 28 mai au 19 juin 2016. Organisés par la Fondation des œuvres sociales de l’air (FOSA) et soutenus par l’armée de l’air, ces trois meetings de l’air ont réuni plusieurs milliers de visiteurs, civils ou militaires, passionnés d'aviation ou amateurs de grand spectacle. Ces rassemblements populaires ont célébré l'aéronautique autour de valeurs solidaires ; l'intégralité des bénéfices étant reversé aux actions sociales menées par la FOSA. 

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La BA 110 de Creil accueille le meeting du Centenaire et commémore Verdun

La base aérienne (BA) 110 de Creil a accueilli, dimanche 29 mai 2016, le meeting du Centenaire. Dernière manifestation sur le site de la BA avant la fermeture de la plate-forme aéronautique, cette journée a été ponctuée de moments forts, pour le plus grand plaisir des visiteurs. Retour sur cette journée historique et focus sur Dorine Bourneton, première femme paraplégique et pilote de voltige au monde.

Il n’est même pas 10h00, mais des centaines de personnes se pressent déjà devant l’Airbus A310 de l’escadron de transport (ET) 3/60 «Estérel». Fleuron de la flotte basée à Creil, cet aéronef participe pour la première fois à un meeting. Petits et grands peuvent même en observer le réacteur, ouvert pour l’occasion. À quelques mètres de là, ce sont des dizaines d’autres avions et leurs équipages qui attendent les fans d’aéronautique. Mirage, Rafale, Alphajet, Casa, mais aussi Falcon, Xingu, MD 312 à côté d’avions espagnols, allemands ou belges. Les avions à la pointe de la technologie côtoient des aéronefs plus anciens. Tous ont été rassemblés pour marquer le caractère très exceptionnel de ce Meeting du Centenaire. La fête aéronautique organisée sur la BA 110 a, en effet, rendu hommage aux pilotes et poilus de la Première Guerre mondiale. En présence du général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air, face à un Bleriot XI, un Fokker Triplan, un Typhon et un Rafale, cette cérémonie commémorait les cent ans de la bataille de Verdun, qui a coûté la vie à plus de 300 000 personnes.

Les drapeaux des escadrilles BR 7 et BR 35, qui se sont particulièrement illustrées lors des combats, étaient notamment exposés. Après le traditionnel dépôt de gerbes par le CEMAA accompagné des autorités civiles et militaires, La Marseillaise a résonné sur tout le site, interprétée par le chœur des collégiens du conservatoire de Creil. 

Une fête aéronautique ouverte à tous 

Après cet instant consacré à la mémoire, l’événement aéronautique a commencé. Au programme : exposition statique, rencontre avec les ambassadeurs, mais aussi stands avec accès aux simulateurs de vol pour les plus jeunes, ou encore un espace d’initiation commando. Sur tout le site de la BA 110, les curieux ont pu approcher des aviateurs. Face au stand du recrutement de l’École de l’air, les aspirants Quentin et Adrien accueillent les jeunes auxquels ils présentent l’enseignement dispensé à Salon-de-Provence. Pour eux, c’est un véritable honneur : «Ça nous fait extrêmement plaisir de rencontrer des jeunes qui ont la passion des avions, de chasse, de transport ou des hélicoptères», explique Quentin. «Nous avons l’impression de nous revoir nous-mêmes, avant notre engagement, ajoute Adrien. C’est vraiment intéressant de venir aujourd’hui et de faire rêver les plus jeunes.» 

Tout au long de la journée, les aviateurs se sont prêtés au jeu, pour présenter au mieux le monde aéronautique. Puis, et ce malgré une météo peu clémente, le spectacle aérien a débuté. Comme un seul homme, les centaines de visiteurs ont levé les yeux aux ciel pour admirer un Tigre de l’armée de terre, qui effectuait un looping avec brio. Quelques instants après, c’était au tour de la patrouille Ramex Delta d’exécuter une présentation qui a enchanté plus d’un visiteur. Volant à seulement 70 mètres du sol et à plus de 1 000 km/h, les deux Mirage 2000N ont effectué un show of force exceptionnel. Les Ramex Delta effectuaient là une de leurs dernières prestations car ils cesseront leurs démonstrations à la fin de l’été 2016. 

Pour les passionnés d’aviation venus nombreux, ce meeting est l’occasion de profiter d’un dispositif exceptionnel. En effet, pour Victor, 22 ans, habitué des manifestations aériennes, la base de Creil a tout mis en œuvre pour que ce meeting du Centenaire soit une vraie réussite: «Il y a ici un dispositif inédit et c’est vraiment impressionnant !», explique le jeune homme, élève pilote de ligne, pilote de voltige et réserviste dans l’armée de l’air. «Et puis il y a aussi l’esprit meeting aérien : on peut rencontrer les ambassadeurs et partager les liens aéronautiques. Ça fait rêver d’être ici, je me dis que j’aimerais bien, moi aussi, pouvoir voler comme ça !» 

L’ultime meeting 

Cette fête aéronautique avait une résonance particulière pour la base de Creil, puisque «la plate-forme aéronautique fermera le 31 août 2016», a rappelé le colonel Cyril Carcy, commandant la base aérienne. Une plate-forme sur laquelle près de 2 850 aviateurs travaillent quotidiennement. La réussite de cette journée, malgré une météo peu favorable aux vols, pouvait se lire sur les visages radieux des visiteurs quittant peu à peu le site de la BA 110 en fin d’après-midi. 

Signature d’une convention de BIA pendant le meeting de Creil

Ce meeting a été l’occasion pour le général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air, et monsieur Jean-Emile Rouaux, président de la fédération française de vol à voile, de signer un partenariat. Cette convention vise à favoriser la mise en œuvre d’actions de découverte du vol en planeur préparant au brevet d’initiation aéronautique (BIA).

Dorine Bourneton, portrait d’un exemple de détermination

Il y a un an, en 2015, elle devenait la première femme paraplégique au monde pilote de voltige. Grâce à une volonté de fer et un soutien inébranlable de son équipe, cette pilote d’exception a su aller jusqu’au bout de son rêve. Nous l’avons rencontrée à l’occasion du meeting de Creil, le 29 mai 2016.

«J’ai ressenti des sensations uniques, un sentiment de plénitude, un bien-être et un bonheur absolus.» Voilà comment Dorine décrit son premier vol à bord d’un avion de voltige. Dès la première boucle, c’est le coup de cœur: «À ce moment-là, je me suis dit que je voulais apprendre à faire pareil, tant c’était une discipline fantastique !», se souvient la pilote. Nous sommes alors au début de l’année 2014.

Persévérer face aux obstacles 

Deux ans après, Dorine Bourneton, alors âgée de 42 ans, étonne et impressionne par son parcours, sur lequel de nombreux obstacles sont venus se dresser. La première difficulté est technique, puisqu’il s’agit d’équiper un avion de voltige de commandes manuelles pour permettre à une paraplégique de les gérer. Le mouvement des pieds est remplacé par celui d’un «malonier», contraction des mots manche  et palonnier. «Techniquement, c’est d’une simplicité extrême, mais il fallait y penser. Toutefois, c’est un peu compliqué à mettre en œuvre», explique Dorine. À force de persévérance, elle arrive à maîtriser les gestes, souvent antagonistes. «Au sol, il faut répéter encore et encore jusqu'à ce que les gestes deviennent automatiques», ajoute-t-elle.

Ensuite, il y a la difficulté physique qui, ajoutée à l’appréhension, a souvent fait douter la pilote. En effet, la voltige exige une certaine force physique. Dorine a dû s’astreindre à un entraînement de fer. «Dans la voltige, il faut contracter les muscles pour bien tenir en place sur son siège et aussi pour éviter de s’évanouir. Sauf que moi, je n’ai plus de muscle dans les jambes, alors je suis obligée de compenser par des exercices de musculation au niveau du haut du corps, explique Dorine. Ou alors, je peux aussi porter des bas de contention, qui sont absolument affreux !», dit-elle avec une pointe d’humour. 

Voler, un exploit collectif

Présente au meeting de Creil pour se produire à nouveau devant une foule de spectateurs, elle fait part de sa joie et tient à remercier celles et ceux sans qui cet exploit n’aurait pas été possible. «C’était une aventure collective d’en arriver là, explique-t-elle. Je peux voler grâce aux autres, et être ici aujourd’hui, c’est ma façon de les remercier.» Devenue paraplégique à l’âge de seize ans, suite à un accident d’avion, elle continue à garder espoir. «En rééducation, j’avais tapissé les murs de ma chambre de posters d’avions», se souvient-elle, avant de poursuivre, les larmes aux yeux : «C’est fou ! J’ai l’impression que c’était hier !» 

Depuis, Dorine a bénéficié d’une aide exceptionnelle, celle de l’armée de l’air. «J’ai pu devenir pilote de voltige grâce au feu vert du précédent chef d’état-major, le général Denis Mercier, qui a fait en sorte qu’on m’accorde une dérogation médicale. Sans cela, jamais je n’aurais pu voler seule.»

Danser dans le ciel 

«La voltige c’est comme une danse, et j’en répète la chorégraphie au sol, avant de m’élancer dans les airs», explique Dorine, le visage illuminé. Sans pouvoir s’entraîner tous les jours, cette chance étant réservée aux seuls pilotes militaires, elle exerce son art dans les aéro-clubs et clubs de voltige. «Une fois par semaine, puis tous les jours pendant les stages », précise-t-elle. Une fois qu’elle a la tête dans les nuages, tout le reste s’évanouit. «Même la douleur ! Je me souviens, au meeting de Châteauroux en 2015, je me suis retourné un ongle au moment de fermer la verrière. Mais j’étais tellement concentrée que je n’ai pas ressenti la moindre douleur en vol.»

Retrouvez-là sur les différents meetings aériens

Au meeting de Creil, une météo maussade a empêché Dorine de présenter sa chorégraphie. Mais grande dame, elle reste disponible pour bavarder avec le public et délivrer un message : « Il faut toujours croire en ses rêves. Être enthousiaste. Ne jamais abandonner. C’est ma devise, « Never give up ».  Et puis il faut savoir bien s’entourer. C’est comme cela, dans les épreuves, que les liens se forgent. À force, on a le sentiment de faire partie d’une même famille, explique-t-elle. Aujourd’hui, j’ai vraiment l’impression de faire partie de cette grande famille de l’aéronautique », conclut-elle avec un sourire.

Toujours la tête et le cœur tournés vers le ciel, Dorine Bourneton se rêve parfois en pilote de chasse, en observant les Ramex Delta au meeting de Creil. Mais la voltige reste son premier amour.

Retrouvez-la sur son site.

Textes rédigés par Marie Broyer.

Meeting de l’air: Istres fête trois centenaires

Les 4 et 5 juin 2016, la base aérienne 125 d’Istres a accueilli l’un des trois meetings de l’air organisés par la Fondation des œuvres sociales de l’air. Au programme : ciel bleu, bonne humeur et spectacle aérien.

Pour le deuxième meeting de l’air de la saison, la base aérienne d’Istres a fait carton plein :  50 000 personnes et près d’une soixantaine d’aéronefs étaient au rendez-vous. La couleur était annoncée dès l’ouverture. Larguée depuis un Nord Atlas, l’équipe militaire de parachutisme de l’armée de l’air, qui arborait les couleurs des drapeaux américains et français, de Dassault et de la ville d’Istres, a impressionné le public. C’est au son des hymnes nationaux qu’un drapeau a été remis au général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), et à madame Monique Quesada, consul général des États-Unis à Marseille. «La fraternité d’armes entres nos deux pays, et tout particulièrement entre nos deux armées de l’air, est le thème central de ce meeting, a déclaré le général André Lanata. Depuis un siècle, nous partageons avec nos frères d’armes et aviateurs américains, une liste interminable de combats communs qui se prolonge aujourd’hui sur tous les théâtres d’opérations où nous combattons encore côte à côte le même ennemi au Mali, au Niger, au Tchad, en Irak, en Syrie et dans tous les cieux du monde.»

2016, une année de célébrations à Istres

Sous un soleil radieux, la base a célébré un triple centenaire. Anniversaires de la présence d’aviateurs sur le camp d’aviation et de l’escadrille 2/4 «La Fayette» obligent, des appareils américains ont fait le déplacement. Le public a notamment pu admirer un F16 et un F18, aux couleurs des armées suisse et belge. Pour l'occasion, l'US Air Force a aussi dépêché un bombardier B1-B Lancer, et dérouté samedi l'un de ses énormes B-52H, qui rentrait d'une mission, pour saluer le public à basse altitude.

Côté voilures tournantes, les Colibri de la patrouille espagnole Aspa ont fait le show dans le ciel istréen. Au sol, le public pouvait visiter l'un des plus gros avions du monde, l'Antonov AN-124. Mirage, Rafale, Alphajet, Casa, mais aussi Nord Atlas étaient réunis à côté d’avions espagnols, suisses ou belges pour marquer le caractère très exceptionnel de ce meeting. Tout au long de la journée, les aviateurs se sont prêtés au jeu, pour présenter au mieux leurs métiers. Des centaines de curieux et passionnés d’aviation se sont déplacés pour assister au spectacle.

Accompagnée de son mari et de ses deux jeunes enfants, Wassila, découvrait la base aérienne pour la première fois. «Nous habitons à Istres depuis quelques années et nous avions envie de découvrir cette base. À chaque démonstration aérienne, nous avons eu des frissons. Nous garderons un très beau souvenir de cette manifestation.»

À quelques pas du tarmac, le hangar Mercure, futur cœur du pôle aéronautique d'Istres, était ouvert pour la première fois au public. Cet espace de 20 000 m² qui abritait une exposition statique a permis au public de s’accorder un moment de fraîcheur.

Une première mondiale

Le troisième anniversaire touche la société Dassault Aviation. «Cette longue histoire commune avec les ailes militaires françaises est une histoire d’avions, mais surtout une histoire d’hommes volontaires et engagés, à l’image du fondateur de la maison Dassault», a déclaré le CEMAA. Samedi 04 juin le nEUROn a survolé Istres pour la première fois devant le grand public, escorté par un Rafale et un Falcon 8X. Le dimanche, les passionnés ont pu l’apercevoir au sol dans le hangar Mercure.

Pour Corentin, Florian et Erwan, trois copains, ce meeting est une première : «Nous sommes bluffés par le plateau aérien. Il n’y a presque pas de temps morts et les démonstrations aériennes sont grandioses. Tout a été réfléchi et organisé en amont, c’est top. Le passage du nEUROn, c’est l’apothéose. C’est pour moi la grande star du meeting.»

Des équipages satisfaits. «Nous avions des conditions météorologiques exceptionnelles et un public au rendez-vous», commente le capitaine Gaby, présentateur des Ramex Delta. Et des spectateurs qui en redemandent. Mission réussie.

Retrouvez ci-dessous une galerie de portraits d'aviateurs mobilisés durant le meeting:

Hélène, fauconnière
«À cette période de l’année, beaucoup de rapaces sont présents sur la zone. Nous serons donc présents les deux jours durant du meeting, prêts à intervenir avec nos véhicules sur le terrain. À bord, nous avons des moyens pyrotechniques et acoustiques, utilisés essentiellement entre deux évolutions aériennes. Si nous constatons une concentration trop importante d’oiseaux, nous pourrons demander à la tour d’interrompre les vols le temps d’intervenir.»

Capitaine Pascal, chef de l’escadron de sécurité incendie et sauvetage
«Plus de 70 pompiers militaires sont mobilisés pour le meeting. Notre mission sur ces deux jours est orientée autour de la protection incendie dans sa globalité. À la fois pour la base aérienne, pour l’espace du meeting mais également pour les abords immédiats en coordination avec les pompiers civils. Ensuite, nous assurons aussi la protection incendie aéronautique, tout en maintenant la sécurité nucléaire.»

Sergent-chef Benoît, système et support de télécommunication
«Avec mes collègues, nous avons mis en place l’ensemble des moyens techniques réseaux afin que les utilisateurs aient accès à Internet et Intradef sur la zone et au poste de commandement du meeting, installés pour l’occasion. Au total, cela représente une quinzaine de postes. Les unités de l’escadre aérienne de commandement et de conduite projetable ont tiré la fibre tactique. Le plus difficile dans ce projet ce sont les élongations géographiques entre les postes.»

Aviateur de 1re classe Céline, photographe
«Pour mon premier meeting, je suis excitée. Je suis arrivée il y a à peine un an et je découvre encore beaucoup de choses. Depuis le début de la semaine, le rythme de travail est intense et cela correspond entièrement à ma personnalité. Tous les jours, différents avions se posent sur la plateforme, c’est assez impressionnant! Mais l’événement ne se termine pas là pour nous. La semaine prochaine nous commençons une autre étape: le traitement des images. Et même si la fatigue s’installe, nous avons la chance d’avoir un métier passion, des événements comme celui-ci nous permettent de nous exprimer pleinement.»   

Textes rédigés par la LTT Julie Beck

Le meeting de l’air d'Avord clôture la saison 2016

La saison 2016 des meetings de l’air s’est terminée en apothéose, samedi 18 et dimanche 19 juin 2016, sur la base aérienne 702 d’Avord.

Grâce à une météo clémente, près de 35 000 visiteurs ont pu assister à un spectacle aérien exceptionnel et découvrir les missions de l’armée de l’air dans le cœur même de la base aérienne 702. «Un meeting de l’air ne se résume pas aux seules démonstrations dynamiques, explique le général Gilles Lemoine, directeur des meetings de l’air. Nous proposons aux visiteurs de vivre une expérience complète sur une base aérienne grâce à un forum des métiers de l'aéronautique civile et militaire, une exposition statique d'aéronefs civils et militaires, un espace simulation, ainsi qu’un village social.»  

Le temps d’un week-end, le public berrichon a ainsi pu aller à la rencontre directe des aviateurs et s’essayer aux rudiments du pilotage, grâce aux nombreux simulateurs de vol déployés pour l’occasion. Sur les aires dédiées aux expositions statiques, l’A400M Atlas, dernier arrivé dans le monde du transport tactique militaire, faisait partie des appareils les plus visités, tout comme l’Awacs E-3A de l’Otan stationné en temps normal sur la base allemande de Geilenkirchen. Les visiteurs se sont également pressés vers l’espace dédié au «Normandie-Niémen» où figuraient un Rafale, un Mirage F1 et un Yak 3 peints aux couleurs de cette prestigieuse unité de la Seconde Guerre mondiale.

En vol, le meeting d’Avord a bénéficié d’un plateau aérien de premier ordre. L’ensemble des ambassadeurs de l’armée de l’air étaient bien entendu présents, emmenés par la Patrouille de France, le Rafale Solo Display, l’équipe de voltige de l’armée de l’air, la patrouille Ramex Delta et l’équipe de présentation parachutiste de l’armée de l’air. De nombreux avions étrangers étaient également au programme, tels que la patrouille italienne des Frecce Tricolori, les Royal Falcons jordaniens ou le présentateur espagnol de l’Eurofighter. Le public berrichon a aussi pu admirer les performances des avions stationnés en temps normal à Avord grâce aux démonstrations en vol d’un E-3F et de la patrouille Kamomil, composée d’avions Xingu de l’école d’aviation de transport.

«Nous avons choisi de retracer 104 ans d’histoire d’aviation à Avord par la présence de 104 aéronefs, détaille le colonel Fabien Kuzniak, commandant la base aérienne 702. Trois dates clés étaient mises en exergue. L’année 1916 tout d’abord, avec la présence d’une école d’aviation majeure sur le terrain d’Avord, formant 3000 pilotes par an. L’année 1966 ensuite, avec la première prise d’alerte nucléaire à Avord par un Mirage IV. Enfin, 2016 où le quotidien de la base est rythmé par une activité opérationnelle intense et une ouverture à l’international.»

«Un événement d’une telle ampleur se prépare sur plusieurs mois, ajoute le colonel Kuzniak. Il a fallu coordonner l’action de plusieurs groupes de travail. Grâce aux compétences et à la qualité du personnel de la base, je n’ai eu qu’à accorder les partitions jouées par chacun, un peu à la manière d’un chef d’orchestre.»  

Paroles de spotters!

«Spotter». Ce mot d’origine anglo-saxonne désigne aujourd’hui un passionné d’aéronautique photographiant et répertoriant les avions et leurs caractéristiques. À l’origine, les spotters étaient chargés de recueillir du renseignement en observant les matériels ennemis lors de la Seconde Guerre mondiale. Désormais, leur mission s’est mue en passion. Cette année, près de 200 spotters étaient présents lors de chaque meeting de l’air, notamment à Avord les 18 et 19 juin 2016. Rencontre. 

Nicole Baud et Bernard Grange

Bernard est aussi exubérant que Nicole est discrète. Lui a le verbe haut et le rire communicatif, elle a la voix douce et calme. Bernard et Nicole forment un couple bien connu de la communauté des spotters français et partagent depuis une décennie une même passion pour la photographie aéronautique. Ancien médecin, Bernard devient dans les années 1970 spécialiste des missions de rapatriement sanitaire aéroporté. Il tisse alors des liens forts avec les équipages qui le mènent partout en Europe pour venir en aide aux malades et blessés français.

Bernard découvre le monde des spotters en juin 2005. Avec son premier appareil photo numérique en bandoulière, il se rend au salon aéronautique du Bourget et y croise Nicole, une amie d’enfance. Depuis, les deux photographes amateurs ne se quittent plus et participent chaque année à une dizaine de meetings aériens militaires et civils, en France et à l’étranger. Le couple fédère aujourd’hui une large communauté rassemblée notamment sur les réseaux sociaux via des groupes appelés «SpotAir» ou «Aérobook».  «Nous sommes passionnés d’aéronautique et de prise de vue, mais nous privilégions avant tout la convivialité, explique Bernard. Nos membres adhérent à cet état d’esprit et doivent obligatoirement être parrainés par un membre de la communauté.» Avec deux photos primées au concours des spotters du meeting d’Avord, le couple repart comblé, déjà tourné vers de nouveaux cieux. 

Ludovic Pavadé

Ludovic Pavadé a gardé de sa Réunion natale un léger accent créole, agissant comme une invitation au voyage et au dépaysement. Aujourd’hui installé en région parisienne, Ludovic fait partie de la jeune garde des spotters. Enfant, Ludovic était déjà passionné d’aéronautique, passant des journées entières à observer les avions décoller depuis l’aéroport «Roland Garros» de Saint-Denis. «J’adore tous les types d’aéronefs, mais j’avoue avoir un faible pour les avions de chasse. Pendant longtemps, j’ai admiré les photos d’avions dans les magazines sans imaginer un instant que je pourrais à mon tour passer derrière l’objectif !» Ludovic débute la photographie aérienne en 2007 quand sa femme lui offre une place pour participer au meeting de l’air de Mont-de-Marsan en tant que spotter. Depuis, il ne manquerait pour rien au monde un meeting sur une base aérienne. «Je rêvais de devenir pilote de chasse, mais c’était impossible en raison de ma vue, confie Ludovic. Grâce aux photos, je vis ce rêve par procuration, en ayant l’impression de voler aux côtés des pilotes.» 

Textes rédigés par le CNE Karim Djemai

Lauréats des concours spotters

À l'occasion de chaque meeting de l'air, la fondation des oeuvres sociales de l'air (FOSA) accueille environ 200 spotters. Un jury décerne à chaque occasion plusieurs récompenses. Retrouvez ici le palmarès 2016:

Meeting de l'air de Creil:

Meeting de l'air d'Istres:

Meeting de l'air d'Avord:


Sources : © Armée de l'air
Droits : © Armée de l'air