Voeux à l'EMAA

Mesdames, Messieurs,

Mon cher Joël,

Je tiens à te remercier très sincèrement et très chaleureusement pour ces voeux que tu viens de prononcer à mon égard, au nom de tous les hommes et les femmes de l'armée de l'air.

Cette rencontre, traditionnelle et bien sympathique, est bien sûr, pour moi, une première en tant que chef d'état-major. Je n'en ressens que davantage de plaisir, mêlée de fierté, venant d'hommes et de femmes dont j'apprécie la qualité et le dévouement.

A mon tour, je t'adresse, ainsi qu'à l'ensemble du personnel ici représenté, mes meilleurs voeux, pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers. Puisse 2010 vous apporter les joies et les satisfactions que vous méritez, tant au plan professionnel qu'au plan familial, et à l'équilibre indispensable entre les deux.

A l'heure des bilans d'une année qui vient de s'achever, il m'est particulièrement agréable et je le fais sans complaisance, de vous témoigner ma satisfaction devant l'ampleur des travaux réalisés.

Je veux vous remercier pour votre remarquable capacité à porter les réformes qui préparent l'avenir, sans jamais faillir à l'actions que le présent commande.

Vous avez toutes et tous, quelles que soient votre spécialité, votre fonction, apporté votre pierre à l'édifice, conjuguant effort, rythme exigeant, et contraintes inhérentes à notre métier, en particulier en région parisienne.

Ne nous y trompons pas. Si l'armée de l'Air obtient des résultats concrets flatteurs en opérations, comme j'ai pu le constater encore récemment sur le théâtre afghan à l'occasion des fêtes de Noël, rien ne serait possible sans l'engagement constant de chacune, de chacun.

De tous ceux qui oeuvrent dans l'ombre, au sein des états-majors, des directions, inspections, commandements, pour que l'armée de l'Air réponde présente aux contrats opérationnels qui lui sont fixées, tout en préparant son avenir.

Je vous rends hommage à vous tous, dont je connais l'abnégation, le dévouement, l'intelligence, pour résoudre ces équations dites impossibles, pour faire comprendre nos justes besoins, pour imaginer des solutions souvent innovantes, sans tabou, sans parti pris, mais avec conviction et persuasion.

Ce n'est pas un hasard si aujourd'hui l'armée de l'Air compte parmi les meilleures du monde, elle vous le doit grandement. Mais, vous le savez, nous ne devons pas, nous ne pouvons pas relâcher nos efforts, moins que jamais. En 2010, les défis seront de taille, n'en doutons pas.

La modernisation de la composante aéroportée de la dissuasion doit se poursuivre. La MSO de l'ASMPA sur le Rafale à l'été marquera une étape essentielle pour notre défense, elle constitue un objectif majeur qui doit tous nous mobiliser.

Pour ce qui concerne notre engagement en Afghanistan, qui fait appel à l'ensemble des compétences de l'armée de l'Air, y compris depuis 2009 celles des avions pilotés à distance, les « drones », nous devons continuer inlassablement à proposer aux décideurs toute la gamme d'actions que permet la 3ème dimension,

• même avec des Transall vieillissants, soutenus par la volonté et la compétence de nos mécaniciens,

• même si nous n'avons aujourd'hui que deux drones opérationnels,

• même et surtout si nous n'avons pas le droit à l'erreur lorsque nous devons faire parler les armes pour protéger les forces terrestres.

Nous sommes, en fait, condamnés à la rigueur, à l'adaptation, à l'excellence. C'est ce que nous attendons des femmes et des hommes que nous engageons sur le terrain, c'est ce qu'ils sont en droit d'exiger de nous !

2010, c'est aussi une « étape » importante dans notre participation pleine et entière à l'OTAN. Certes, d'ores et déjà nous travaillons en Afghanistan sous l'égide de l'OTAN, l'armée de l'Air a pris plusieurs fois la direction de la NRF Air, et aujourd'hui même, sous la bannière de l'OTAN, nos M2000 de l'EC 1/12 assurent la PO de DA au profit des pays Baltes, pour « Air Baltic 2010 », depuis la base lituanienne de Šiauliai.

Mais, en 2010, ce sont 250 aviateurs qui rejoindront les structures otaniennes, y compris des officiers généraux. En 2010, il nous faudra définir le rôle que nous voulons voir jouer à notre CNOA, dans les structures de C2 Air de l'Alliance, et sans doute prendre position dans l'épineux débat de la défense anti-missile.

Ces deux sujets dépassent d'ailleurs le cadre de l'armée de l'Air.

En 2010, il nous faudra aussi choisir la voie d'une politique ambitieuse en matière de drone, sans accepter de rupture dans les capacités fragiles mais ô combien utiles que nous détenons aujourd'hui. Ce sera aussi l'année décisive pour l'A400M, l'export du Rafale, la mise en service du SAMP/T et de bien d'autres dossiers, moins visibles, mais tout aussi importants.

En 2010, l'armée de l'Air apportera une pierre fondatrice à la défense européenne en créant, avec nos homologues allemands, hollandais, belges, le commandement du transport aérien européen qui, j'en suis certain, attirera d'autres pays.

Au plan interarmées, de concert avec l'aéronavale, nous créerons à SDI une unité de formation commune sur Rafale.

Bien sûr, les réformes se poursuivront avec, en perspective dès le 1er janvier 2011, la généralisation des BdD, et depuis le 1er janvier la création du SCA, qui doit beaucoup, sans fausse modestie, à notre SAGF et à nos commissaires de l'Air.

La réforme, c'est aussi la fermeture de la BA 132 de Colmar, la poursuite des travaux de préparation des fermetures des bases de Taverny, Brétigny (avec le transfert de la SIMMAD vers Bordeaux), de Metz, Cambrai, Reims, Nice.

Je me rendrai d'ailleurs sur chacune de ces bases durant le premier semestre, pour veiller au bon déroulement des opérations, et surtout à la prise en compte de leur dimension humaine.

C'est là le point essentiel. Pour paraphraser St-Ex, « il n'est d'armée de l'Air que d'hommes (et de femmes)» ! C'est mon constat quotidien, d'Al Dhafra à Douchambé, où j'étais le week-end dernier, de Nouméa à la Réunion, de Cambrai à Solenzara.

C'est le voeu que je formule pour notre armée de l'Air en 2010 : qu'elle suscite, chez celles et ceux qui en constituent l'essence, la même motivation, le même sens de la mission, la même solidarité qui a fait notre force jusqu'à ce jour.

Ces femmes et ces hommes, avec notre SIRPA, nous nous emploierons à les mettre en valeur par des initiatives que vous découvrirez rapidement.

Et puis, en cette année qui marque le 70ème anniversaire des batailles de France et d'Angleterre, je souhaite susciter chez les plus jeunes le devoir de mémoire vis-à-vis de nos anciens, qui se sont battus dans les cieux, au sein de l'armée de l'Air, pour notre liberté.

Dans ce sens, je raviverai lundi prochain la flamme sous l'Arc de Triomphe, lors d'une cérémonie hautement symbolique, que je souhaite perpétuer chaque année.

Pour conclure, qu'en sera-t-il de 2010, à quoi s'attendre, quelle mauvaise nouvelle, quelle pandémie ? Je ne sais pas !

Je laisse les prophètes et autres astrologues à leurs vaticinations. Une chose est certaine : ils ne se tromperont pas plus qu'en 2009 !

En ce qui me concerne, je me contenterai de parier « gagnant » sur les femmes et sur les hommes que j'ai l'honneur de commander. Sans plus tarder, je vous invite à trinquer à leur santé et à l'armée de l'Air.

Bonne et heureuse année à tous.