Stage de survie en jungle guyanaise

Du 1er au 14 mai 2010, le centre de formation à la survie et au sauvetage (CFSS), implanté sur la base aérienne de Cazaux, organise un stage de survie en milieu équatorial au profit du personnel navigant de la Défense. Dix-neuf stagiaires (seize de l'armée de l'air, deux de la marine et un de l'armée de terre) sont arrivés vendredi 30 avril sur la base aérienne de Rochambeau, en Guyane, en pleine saison des pluies. Une température de 30 degrés, un taux d'humidité frôlant les 100% et de violentes pluies quotidiennes constitueront l'environnement de ces apprentis survivants durant toute la durée du stage.

Ce dernier se déroule en trois phases. Dans un premier temps, une instruction théorique, animée par quatre instructeurs du CFSS, a présenté aux stagiaires les rudiments de la survie dans une zone dont l'environnement est considéré «inhospitalier». Au programme, trois jours de cours sur la psychologie de la survie en passant par ses grands principes, les procédures d'abandon de bord et de récupération, la présentation du paquetage de survie… La deuxième phase, dite «d'acclimatation», consiste à mettre en situation les équipages dans la jungle afin qu'ils s'accoutument aux conditions de vie équatoriales. Un Puma de l'escadron d'hélicoptère d'Outre-mer « Cayenne » les a déposés à proximité de la zone sur laquelle ils ont vécu trois jours et deux nuits. Durant la journée, les instructeurs du centre de formation ont animé des ateliers pratiques. La première priorité est de se protéger en construisant un abris avec les ressources de la forêt qui s'avère être une véritable mine d'or pour le confort des survivants. Ils apprennent ensuite à se signaler aux secours, à s'hydrater et à se nourrir. Enfin, après un court passage par la base aérienne de Rochambeau, les stagiaires terminent la formation par une véritable situation de survie en jungle. Durant cette dernière étape de quatre jours et trois nuits, les survivants seront seuls (chasse monoplace), en binôme (chasse biplace) ou en groupe (transport et hélicoptère) vêtus de leur tenue de vol et seulement équipés du paquetage de survie présent dans les aéronefs. Cette phase constitue un réel aboutissement. Ils devront restituer l'ensemble des connaissances acquises lors des derniers jours, mais également tout au long de leur carrière militaire.

Même si les craintes de chacun se sont atténuées lors de la phase d'acclimatation, l'isolement dans un milieu inconnu reste la principale appréhension du personnel navigant. Une équipe médicale est d'ailleurs pleinement intégrée à l'encadrement de tous les stages organisés par le CFSS. « C'est la deuxième fois que je participe à la survie équatoriale, explique le commandant Jérôme Bancarel, médecin principal à Cazaux. Accompagné d'une infirmière, il dispense ses précieux conseils tout au long du séjour et peut intervenir en cas de problème. « Si les équipages respectent les consignes enseignées par les différents instructeurs, il y a peu de chance pour qu'ils aient un problème. Et à la fin de la formation, ils sont généralement enchantés de s'être véritablement surpassés.»

Reportage: Lieutenant Marianne Jeune