Du 31 août au 3 septembre 2009, la base 105 d'Evreux a accueilli le quatrième volet de l'exercice Volfa qui se déroule six fois par an. Cette manoeuvre vise à assurer, aux unités du commandement des forces aériennes (CFA), un entraînement tactique réaliste, dans un environnement interarmées.
Cette quatrième édition était plus particulièrement axée sur la formation et sur l'entraînement des équipages de transport, dans un environnement tactique proche de celui du théâtre afghan, en reproduisant notamment les menaces sol-air auxquelles sont confrontés les pilotes.
Conduit par l'escadron de transport 1/64 «Béarn», l'exercice a rassemblé six avions de transport de type Transall, Hercules et Casa. Volfa offre ainsi l'occasion aux pilotes de réaliser des entraînements à deux ou quatre avions, de types différents. Une dizaine d'avions de chasse, Mirage 2000D et F1 CR, ainsi que plus d'une centaine de parachutistes de l'armée de l'air et de la 11e brigade parachutiste de l'armée de terre ont également pris part à l'exercice.
Au sein d'une zone située entre les bases aériennes d'Evreux, d'Orléans et le terrain de Dreux Senonches, les six avions de transport tactique ont rempli des missions, de jour comme de nuit, de largages de personnel et de matériel ainsi que des "poser d'assaut" sur terrain sommaire. Cet exercice offre l'occasion aux équipages de mettre en pratique les procédures actuellement à l'étude comme le travail sous jumelles de vision nocturne (JVN) ou le largage sans référence visuelle.
De leur côté, les avions de chasse ont réalisé des missions d'appui aérien ( Close Air Support - CAS). Guidés depuis le sol par des contrôleurs aériens avancés (JTAC - Joint Terminal Attack Controller), ils étaient chargés de sécuriser une zone avant le passage des avions de transport, en simulant des missions de bombardement air-sol.
Les troupes au sol assuraient, quant à elles, la protection des avions contre d'éventuelles attaques de type sol-air, particulièrement, pendant les phases d'atterrissage, durant lesquelles les avions sont plus vulnérables. Elles étaient, de plus, chargées de sécuriser et de baliser les zones de largage et de poser d'assaut.
Ces entraînements, rassemblant diverses unités des forces françaises, sont essentiels à la préparation des équipages qui retrouvent dans ces exercices les différents aspects d'un théâtre d'opérations. Depuis 2001, les Transall C160, appuyés par les Hercule C130, effectuent régulièrement des liaisons aériennes entre le détachement «Air» de Douchanbé (Tadjikistan), Kaboul (capitale afghane), et des villes comme Kandahar, Bagram ou Mazar e-Sharif. Ils apportent leur soutien aux forces françaises engagées mais aussi à la FIAS (Force internationale d'assistance et de sécurité) et aux forces de l'Otan opérant sous mandat de l'ONU.
En vue de réduire les risques des missions d'aérotransport, liés notamment aux menaces de type sol-air, les Transall C160 sont équipés de systèmes de protection spécifiques, comme les leurres ou le radar de «détection arrivée missile» (DAM). Depuis 2008, ils utilisent également une nouvelle méthode de parachutage de précision, appelée largage de matériel très grande hauteur à ouverture basse (LMTGH-OB). Développée en 2007, conjointement par l'armée de l'air (l'escadron d'utilisation et d'appui tactique et l'escadron de transport 1/61 «Touraine», Orléans) et l'armée de terre (le 1er régiment du train parachutiste de Toulouse et la section technique), cette technique de pointe est particulièrement adaptée au théâtre afghan. Elle s'affranchit des contraintes terrestres et des menaces sol-air. L'approvisionnement des forces de la coalition, en nourriture, munitions ou matériel technique, est réalisé par voie aérienne à une très haute altitude, de jour comme de nuit. Hors d'atteinte des armes de petits calibres ou des missiles portatifs, les Transall C160 effectuent le largage des charges, dont le poids peut varier de 500 à 1200 kg, dans les lieux retirés, aux accès difficiles et périlleux, où oeuvrent les militaires français intégrés aux unités de formation de l'armée nationale afghane (OMLT - Operationnal Mentoring Liaison Team).
Le LMTGH-OB est une méthode d'aérolargage de palettes par gravité. A une altitude de 7500 m, les colis glissent le long des rails centraux du Transall et basculent depuis la rampe arrière de l'appareil. Après une chute libre de plusieurs milliers de mètres, l'ouverture automatique des parachutes, dans les basses couches (500 m d'altitude), stabilise la charge. Cette ouverture tardive évite aux «colis» de subir les effets du vent. Le niveau de précision à l'atterrissage est alors très performant. Validée depuis juin 2009 sur C130 Hercule, cette méthode de largage, qui nécessite un professionnalisme et un entraînement adapté, suscite l'intérêt d'autres nations.
Texte : Lieutenant Laetitia Relly
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace