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Michel Drucker au micro d'Air Actualités

Mise à jour  : 12/10/2010 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

C'est lors de son retour d'Afghanistan, dans un avion ravitailleur C135 FR de l'armée de l'air, le 25 décembre 2009, que Michel Drucker répond aux questions du magazine Air Actualités. Retour sur son expérience unique : un Noël avec les hommes et les femmes du détachement français de Kandahar, au sud de l'Afghanistan.

Quelles ont été vos premières impressions en arrivant en Afghanistan ?

Ce qui saute aux yeux lorsque l'on arrive en Afghanistan, c'est la beauté des paysages. Mais ce qui m'a marqué à Kandahar, c'est la concentration d'avions en tout genre. On sent tout de suite que l'on est dans un pays en guerre : la poussière, le trafic aérien, la multitude de bâtiments et de tentes, tous les militaires étrangers… La base américaine est très bien organisée avec les zones de vie et les zones opérationnelles. La deuxième chose qui m'a sauté aux yeux lorsque je suis arrivé, c'est la cohésion qui règne au sein de détachement français. J'ai remarqué cette solidarité, propre à l'armée, davantage palpable sur ce détachement en opération, car il doit affronter une guerre très particulière. Sur place, on se rend compte de la complexité de cette guérilla. Si les vétérans revenaient observer ce théâtre d'opérations aujourd'hui, ils ne reconnaîtraient rien. Il existe tellement de nouvelles technologies. La première chose que j'ai vue lorsque je suis arrivé à l'aéroport de Kandahar, c'est un avion sans pilote décoller. Il s'agissait d'un drone étranger. Il partait pour un vol de près de quatorze heures, piloté depuis le sol. La seule fois où j'ai vu un drone, c'était au salon du Bourget, à Paris. C'était impressionnant d'en voir un décoller en vrai.

Pourquoi avez-vous pris la décision de venir fêter Noël sur le théâtre ?

Effectivement, ce n'est pas banal. Ma famille a très bien compris ma démarche. Ils savent que j'ai beaucoup de passions, outre la télévision ; la passion de tout ce qui vole et des armées dans ce cas précis. J'avais envie de passer ce moment particulier auprès des femmes et des hommes d'exception. Dénués d'égo, pour moi, ce sont eux les vraies vedettes. Ils ne sont pourtant pas devant les caméras. J'ai découvert, au cours de cette soirée, un milieu où l'on se serre les coudes, où l'on est solidaire. Je n'oublierai jamais ce Noël. Comme toutes les vedettes qui sont allées à la rencontre des aviateurs sur le terrain, il y aura un avant et un après. Ce type d'expériences est unique et marque profondément. De plus, pour la majorité des Français, l'Afghanistan c'est loin et ça fait peur. Lorsque nous avons survolé le pays en avion, j'ai revu toutes les images que l'on voit en boucle au journal télévisé. Je voulais mettre ces hommes en avant, montrer leur travail et rappeler aux Français ce que nous faisons là-bas.

Qu'est ce qui vous a le plus marqué lors de votre séjour ?

Toutes ces femmes et tous ces hommes dont on ne parle jamais, qui ne représentent que 1% de la population et qui défendent la France au quotidien. J'ai été impressionné par la dignité et la modestie des aviateurs. Dans le milieu des stars que je fréquente, la modestie est rarement présente. J'ai vraiment été étonné par leur discrétion et par leur sobriété. Pour les fêtes de fin d'année, ils sont loin de leurs familles et de leurs amis. Malgré tout ils sont fiers d'être là pour représenter leur pays. Les mères du détachement gardaient le sourire malgré la distance avec leurs époux et enfants. J'ai remarqué au cours du réveillon cet esprit de corps, le détachement était une vraie famille de remplacement. On se comprend, on se soutient. Ce sentiment est souvent inexistant dans le show-biz. J'ai retrouvé au sein du détachement français le bon esprit, qu'il existe aussi dans le sport. Cette soirée a été très émouvante. Les mots du général Palomeros ont été très touchants. Nous avons observé une minute de silence pour les aviateurs disparus ou blessés et leurs familles. Puis, j'ai pris la pose pour des photographies avec chacun des aviateurs. Ils étaient tous fiers de me présenter leurs spécialités, leurs missions. C'était un moment d'exception !

Vous avez choisi de réaliser une émission sur l'armée de l'air. Pour quelles raisons ?

Cette émission, je voulais la tourner depuis longtemps. Je suis le seul de ma famille à avoir fait mon service militaire. J'ai été très heureux à l'armée. Je lui dois tout. Aujourd'hui, je suis pilote d'hélicoptère dans le civil mais aussi colonel de réserve citoyenne dans l'armée de l'air. J'habite près de Salon-de-Provence et j'ai déjà eu l'occasion d'effectuer un vol en Alphajet. Je n'avais jamais approché un avion mythique comme le Mirage 2000. J'étais comme un gamin, en Afghanistan. J'y ai rencontré des pilotes provenant de bases aériennes mythiques pour moi. C'était une chance extraordinaire de pouvoir discuter avec eux. Je voudrais, au travers de cette émission, expliquer la complexité du travail des aviateurs. Je veux montrer aux Français que l'on possède une technologie de pointe, parmi les meilleurs du monde. L'armée de l'air a beaucoup changé. Nous avons une armée d'élite qui ne se plaint pas malgré les restructurations récentes. Je pense que l'on ne met pas assez nos armées en valeur. C'est pour ces raisons que je réalise, depuis huit ans, des émissions comme celle-ci. Certains aviateurs ont été étonnés que des stars viennent à leur rencontre. Aux Etats-Unis, c'est assez courant mais ce n'est pas trop dans la culture française.

Vous étiez, lors de votre séjour, aux côtés du général Jean-Paul Palomeros, chef d'état-major de l'armée de l'air. Quel a été votre sentiment ?

J'ai connu beaucoup de généraux, mais le général Palomeros est celui qui m'a le plus impressionné par l'humanité qu'il dégage. Il était inquiet pour ses hommes ; dont il est vraiment proche. Il occupe un poste, à un moment difficile pour les armées. Il sait adapter un langage de circonstance. Toute l'équipe de la production a, elle aussi, été impressionnée par sa simplicité, sa sincérité. Il a toujours le mot juste. Sa présence est légitime, il sait de quoi il parle !

Qu'allez vous faire à votre retour en France ?

Dès mon retour, je vais appeler les parents des aviateurs que j'ai rencontrés en Afghanistan. Je veux leur dire à quel point leurs enfants sont courageux et formidables.

Propos recueillis par le lieutenant Charline Redin


Sources : Sirpa Air
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace