Le général Abrial en visite officielle à Paris

Jeudi 27 mai 2010, le général d'armée aérienne Stéphane Abrial, Commandant Suprême Allié pour la Transformation de l'Otan (SACT), dont l'État-major est basé à Norfolk aux Etats-Unis, a donné une conférence de presse organisée au centre d'accueil de la presse étrangère, au Grand Palais, lors de sa visite officielle à Paris.

C'est décontracté et le visage souriant qu'apparaît le général Abrial dans la salle de conférence. À ses côtés, son équipe d'officiers supérieurs, qui le suit dans tous ses déplacements. Avec l'aisance oratoire qui le caractérise, le général entame un discours face à la trentaine de journalistes et dresse un premier « bilan », après neuf mois à la tête d'un des deux commandements suprêmes de l'Otan.

« Plus d'un an après la décision du président de la république de la réintégration de la France dans la structure militaire intégrée de l'alliance et seulement neuf mois après ma prise de fonctions, il est encore un peu trop tôt pour dresser un véritable bilan, mais je tenais à échanger avec vous aujourd'hui», précise le général au début de la conférence de presse.

Certains avaient annoncé, après la nomination du général Abrial, en septembre dernier, que la France avait hérité d'un poste symbolique. « Il y a effectivement un très fort symbole dans la présence d'un général européen sur le sol américain et d'un amiral américain sur le sol européen. C'est un symbole visible du lien transatlantique », affirme le général. Cependant, «j'ai pu constater que ce poste va bien au delà des symboles. Je suis impliqué dans l'ensemble des réformes importantes en cours dans l'Otan. Des dossiers cruciaux m'ont été confiés».

Au cours de son discours très attendu par la presse, le général a insisté sur les axes d'efforts prioritaires. Tout d'abord, un des points qui lui est cher : « l'ACT doit s'imposer comme un laboratoire d'idée au profit de l'Otan, insiste-t-il. Les opérations pour moi, c'est l'Alpha et l'Omega du commandement de la transformation. Il s'agit, à court terme, d'apporter notre soutien aux opérations en cours mais aussi de préparer les forces des pays membres pour qu'elles puissent s'adapter aux menaces, aux défis aux crises de demain et d'après-demain». Autres axes d'efforts développés dans ses propos, « identifier et traiter les lacunes capacitaires de l'Alliance par un dialogue approfondi avec le monde de l'industrie» sans oublier de «développer la coopération avec les partenaires comme l'organisation des nations unies et l'union européenne ». Enfin, quatrième axe d'effort essentiel: « au sein des nations où s'effectue la transformation, il me semble important de capitaliser ce qui existe pour une meilleure mise en réseau des idées et des compétences».

Dans cette période marquée par le sceau du changement, le général Abrial prend à bras le corps les dossiers qui incombe à la transformation. Il confie à la fin de son allocution : « je rencontre de la part des américains une écoute et un réel intérêt vis-à-vis de ce commandement de l'Otan. Je crois profondément qu'être un Européen en dehors de la chaîne de commandement américaine est un véritable atout». Il conclut, « les français, quelques soit leur niveau de responsabilités au sein de l'Otan, ont été bien accueillis. Notre expérience historique et culturelle est très bien appréciée».

Reportage Lieutenant Charline Redin