Depuis cet été, le capitaine Anne Eeckhout a intégré pour trois ans, le National Support Element (NSE - Elément de Support National ) récemment créé au sein du CC-Air (commandement de la composante aérienne) d'Izmir (Turquie), en raison de la dissolution de la MMF (mission militaire française). Après quatre mois, elle nous livre ses premières impressions.
Vous avez récemment été mutée pour trois ans dans une structure otanienne, le CC-Air d'Izmir. Quelles raisons vous ont poussée à être expatriée en Turquie ?
Cne Anne EECKHOUT : J'ai toujours été volontaire pour une mutation à l'étranger. Vivre en tant qu'expatriée est une expérience nouvelle et enrichissante que je recherchais, quelle que soit la destination. Mon souhait était de travailler dans un contexte multinational. C'est pourquoi, j'ai perfectionné mon niveau d'anglais, par l'écoute assidue de podcast Internet, et par des voyages dans des pays anglophones. J'ai ainsi obtenu mon PLS (profil linguistique standardisé), le sésame pour une affection au sein de l'Otan.
En quoi consiste votre fonction au sein de la NSE française? Quels sont les objectifs de ce nouveau service?Je suis actuellement chef de la French NSE à Izmir. Cela signifie que je suis en charge du soutien financier et administratif des sous-officiers et officiers français de l'armée de l'air et de l'armée de terre, intégrés dans les états-majors de l'Otan d'Izmir et d'Istanbul. Nous faisons à la fois office de bureau administratif du personnel, de division finances matériel, de service déplacements, de bureau logement, de chancellerie, de bureau relations publiques et même de bureau de soutien technique. Le NSE est le relais unique entre les états-majors français et leurs militaires expatriés et insérés dans l'Otan.
Pour quelles raisons la MMF a-t-elle été dissoute l'été dernier ? La NSE a-t-elle pour but de remplacer cette ancienne structure ?Conformément à l'annonce de notre président de la République au sommet de l'Otan à Strasbourg, la France effectue son retour plein et entier dans les états-majors otaniens. Elle doit donc s'adapter aux standards Otan qui imposent notamment à chaque nation participante de se doter d'une NSE, lorsque le nombre de personnes insérées devient important. Les missions militaires françaises, entités purement franco-françaises, et seulement agglomérées aux structures Otan, n'avaient donc plus lieu d'être.
Après quatre mois passés dans une structure otanienne, quelles sont vos premières impressions ? Quel est votre premier bilan?
À mon arrivée au NSE, j'ai été marqué par la variété des uniformes et des grades des 18 nations présentes à Izmir. J'ai dû apprendre à reconnaître les uniformes et les positions des militaires de l'Otan, ce qui n'est pas chose aisée. Ensuite, je me suis immergée dans un univers professionnel où l'on ne parle qu'anglais. Les premiers jours furent bouleversants. Nous sommes amenés à utiliser plusieurs centaines d'acronymes Otan, que l'on assimile cependant assez rapidement. Par ailleurs, j'ai été impressionnée par l'accueil excellent des autres nations, et par leur curiosité envers notre pays et sa culture. La France a la côte. Très souvent, des soirées dites "nationales" sont organisées, une occasion pour découvrir une gastronomie et des coutumes très différentes des nôtres. Enfin, la Turquie est réellement un pays magnifique, et mise à part la barrière de la langue, ses habitants sont très accueillants.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs militaires qui seront mutés en 2010 dans une structure otanienne ?
Puisque les NSE existent maintenant, vous allez pouvoir les contacter avant votre départ de France, afin d'optimiser votre installation dans un pays étranger. Cette structure vous aidera et vous accompagnera dans vos démarches administratives indispensables à une affectation réussie hors métropole. Par ailleurs, travaillez votre anglais, tout en sachant qu'en immersion totale, les progrès seront significatifs. Soyez curieux, visitez les sites Internet qui abordent les questions de l'Otan, son organisation actuelle, ses implantations et son évolution au fil du temps. «Think NATO smart!»
Propos recueillis par Ariane Rabuteau, stagiaire au département éditions du SIRPA Air
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace