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Interview d'un anglophone confirmé

Mise à jour  : 12/10/2010 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Le général Patrick de Rousiers est le chef de la représentation militaire française auprès du comité militaire de l'Union européenne, à Bruxelles. Depuis le 1er décembre 2009, il est également à la tête de la représentation militaire auprès de l'Otan. Invité de marque à Ops Talk, une rencontre des professionnels de la formation en anglais aéronautique et des opérations militaires, le 31 mars 2010 à Tours, le général a tenu une conférence traitant de l'impact du retour de la France dans l'Otan sur la formation linguistique. Rencontre.

Mon général, quel état des lieux faites-vous de la maîtrise de la langue anglaise par les armées françaises, à Bruxelles?

Les militaires français des trois armées et de la gendarmerie mis en place dans les structures de l'Union européenne (UE) ou de l'Otan ont un niveau tout à fait satisfaisant, tant à l'écrit qu'à l'oral et c'est très important car l'anglais est la langue du quotidien, celle des échanges. S'il faut parler de progrès, ceux-ci devraient viser à une meilleure connaissance de l'environnement de chacun des pays avec lesquels ils sont amenés à dialoguer, car pour bien se comprendre, il faut se connaître. À l'avenir, avec la poursuite de notre engagement auprès de l'UE et avec la participation pleine et entière de la France dans les structures de l'Otan, ce sont près de 300 postes par an qui seront à honorer par des officiers et des sous-officiers français. Ils devront tous maîtriser l'anglais, écrit et oral, pour être capables de s'insérer et de remplir leur mission dans un milieu interallié où le français et l'anglais sont les langues officielles de travail donc celles des réunions formelles, mais où pour tous les jours c'est l'anglais !

Vous avez occupé des postes dans de nombreux pays, notamment au Canada, aux États-Unis et aujourd'hui, en Belgique. La langue anglaise est-elle uniquement, pour vous, un outil de travail ?

Non. L'anglais est au coeur de ma vie professionnelle et il est aussi présent dans ma vie personnelle comme pour chacun d'entre nous d'ailleurs. J'utilise cette langue pour surfer sur le net, pour parler régulièrement avec des amis rencontrés lors de mes séjours à l'étranger. C'est un aspect que je cultive en écoutant régulièrement des podcasts en anglais ou des chaînes de télévision anglophones.

Ce rapport privilégié avec la langue anglaise constitue-t-il un atout dans les fonctions que vous occupez à Bruxelles ?

Bien entendu. La particularité de Bruxelles est d'être un lieu où l'on bâtit des consensus en utilisant tous les moyens possibles à notre disposition pour interagir. Donc, m'enrichir de ces échanges en dehors de ma vie professionnelle constitue une plus-value immédiate pour mon travail au quotidien, qui consiste à argumenter et à dialoguer.

Quel est l'impact du retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan sur vos responsabilités?

Précédemment, j'étais le représentant militaire du chef d'état-major des armées auprès du comité militaire de l'Union européenne ainsi que le conseiller militaire de l'Ambassadeur placé auprès de l'UE. J'étais également responsable d'animer le réseau des officiers et sous-officiers insérés à l'état-major de l'UE ainsi qu'à l'agence européenne de Défense. La pleine participation de la France à l'Alliance atlantique a conduit à mettre en place une tutelle unique en charge de deux équipes, l'une dédiée à l'UE, l'autre à l'Otan. En effet, la France souhaite faire progresser en synergie, à la fois la politique de sécurité et de Défense commune et celle de l'Alliance atlantique. C'est un honneur d'occuper cette double responsabilité.

Propos recueillis par le sous-lieutenant Marianne Jeune


Sources : Sirpa Air
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace