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Exercice d'évacuation de ressortissants au Tchad

Mise à jour  : 12/10/2010 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Les 17 et 18 novembre 2009, un exercice, baptisé «Kouri», s'est déroulé sur la base 172 de N'Djamena, au Tchad. Son scénario fictif, imprégné d'un fort degré de réalisme, a permis à tous les acteurs potentiels d'une crise de se préparer à y faire face: les aviateurs, les ressortissants, les autorités consulaires mais aussi, la cellule de commandement de la force. "Kouri" a également été l'occasion de tester l'ensemble des composantes du dispositif Epervier.

Mardi 17 novembre à 5h05: les téléphones retentissent les uns après les autres dans les chambres. L'alerte est donnée, le plan de ramassage a été activé. Les 900 militaires des éléments français au Tchad (EFT) sur la base aérienne 172 «Sergent Adjii Kosseï» s'activent comme dans une ruche. En moins de 30 minutes, ils auront tous rejoint leur poste. Chacun joue un rôle précis et s'attelle immédiatement à la tâche: distribution et perception de l'armement et des munitions; relève de la garde par une section de marche; montage du centre d'évacuation (CENTREVAC); mise en configuration «appui feu» des Mirage F1; blindage ou encore, mise en place de leurres sur le C160 Transall.

07H30: la tension est palpable au centre opérationnel interarmées de théâtre (COIAT). Le colonel Dominique Laugel, commandant adjoint la force Epervier et chef d'état-major interarmées des EFT, lance le premier point de situation. Le tableau est brossé de la situation politique et tactique, de la disponibilité des moyens opérationnels, logistiques, de transmission ou encore, du climat général dans lequel devra prendre place la communication externe de la force. D'autres points de situation suivront à 11h30 et 17h30. Au fil des heures, des nouvelles affluent: les affrontements dans l'Est du pays se multiplient, les rebelles se dirigent vers la capitale N'Djamena, où la situation empire de plus en plus (jets de pierre, manifestations, affrontements…).

13h00: les autorités françaises déclenchent le niveau d'alerte 3 qui ouvre la voie au regroupement des ressortissants français sur les points prédéfinis sécurisés par les EFT. Auparavant, l'ambassade de France leur avait recommandé de restreindre leurs déplacements (niveau 1), puis de rester chez eux (niveau 2).

Mercredi 18 novembre, 06h00: la décision de transférer les ressortissants vers le CENTREVAC de la base tombe (niveau 4). Les ressortissants présents au point de regroupement de la cité LAMY sont évacués en véhicules blindés vers la base. Ils y rejoignent ceux qui y sont parvenus d'eux-mêmes, traversant le centre d'évacuation où s'effectuent l'ensemble des opérations d'accueil, d'administration et de soutien, préalables à l'évacuation. Vient enfin le moment d'être dirigé vers l'escale. Une trentaine de ressortissants français civils volontaires jouent le jeu pour les besoins de la manoeuvre: tantôt apeurés, tantôt sereins, animaux domestiques dans les bras et enfants à la main, ils embarquent à bord du C160 Transall, qui décolle. Cette fois-ci le vol ne durera que 20 minutes, la destination étant Douguia, une commune située à 70 Km au nord de N'Djamena.

13h00: soulagement général. L'évacuation s'est bien déroulée. Les ressortissants reviennent sur la base aérienne à bord du C160.

15h00: la manoeuvre touche à sa fin. Le personnel des différentes unités rejoint la base. Les tentes, le CENTREVAC et le centre opérationnel interarmées de théâtre sont démontés.

Texte: Sous-lieutenant Sabrina Pawlak, officier de communication sur la base de N'Djamena.


Sources : Sirpa Air
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace