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Exercice « Casex » à Djibouti

Mise à jour  : 12/10/2010 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

L'exercice « Casex » bat son plein sous le soleil brûlant de la base aérienne de Djibouti. Partis à l'aube du jeudi 3 décembre 2009 de l'aéroport Charles-de-Gaulle, à Paris, dans des températures avoisinant les zéros degrés, la trentaine de militaires du centre de formation à l'appui aérien (CFAA) de Nancy ont atterri six heures plus tard sur un territoire à la saison hivernale bien plus clémente. Le but de leur mission ? Participer jusqu'au 21 décembre 2009 au stage de perfectionnement destiné principalement aux contrôleurs aériens avancés ou FAC ( Forward Air Controler).

Délaissant écharpes et pulls pour revêtir chèche, tenue de combat et lunettes conçues pour protéger de la poussière s'infiltrant partout, les futurs FAC effectuent des missions quotidiennes pour s'entraîner avant leur départ prochain pour l'Afghanistan. «L e choix de la base de Djibouti pour réaliser cet exercice est fondé sur la similarité de terrain qu'elle offre avec celui du théâtre afghan, explique le lieutenant-colonel Thierry Meunier, directeur de l'exercice et commandant le CFAA. Le climat, la topographie et le contexte interarmées fournissent des conditions d'entraînement idéales pour les FAC dans la démarche d'aguerrissement en vue de leur future destination

Pour apprendre à guider des avions de combat dans un environnement hostile, rien de mieux que l'immersion dans un contexte géographique similaire. Même en arrière saison, la corne de l'Afrique baigne ses habitants dans une chaleur de plomb atteignant les 35°. Quant au paysage djiboutien, tour à tour plat et uniforme, constitué de canyons découpés ou encore, de plaines chauves parsemées de collines identiques, il oblige les FAC à déployer des trésors d'ingéniosité. « Rien ne ressemble plus à une vallée qu'une autre vallée, à un rocher qu'un autre rocher», résume le capitaine Henry Moreno, officier coordinateur des moyens.

Transportant 20 à 30 kilos d'équipement (le casque lourd et matériel de transmission ou de guidage laser (50 en Afghanistan avec l'arme, les munitions et le gilet pare-balles de combat), les contrôleurs aériens se trouvent justement au beau milieu de ces plaines à l'occasion d'une sortie de deux jours sur le champ de tir Maryam. Répartis en trois équipes, ils sont confrontés à des scénarios complexes et réalistes, élaborés par les instructeurs du CFAA, au cours desquels ils contactent puis guident des Mirage 2000 D et C de l'escadron de chasse 3/11 «Corse». La difficulté pour les pilotes de chasse réside dans l'acquisition d'un visuel de leur objectif au sol. Le rôle des FAC, déployés à pied sur le terrain, consiste donc à reconnaître la menace et à la leur désigner au moyen de descriptions les plus précises possibles. Une fois la cible clairement identifiée par l'équipage, les FAC autorisent le tir. Les chasseurs délivrent alors leur armement (bombes d'exercice F4 ou tir canon). Quand le FAC annonce "cible détruite", le bilan de la mission est positif. Mais il ne s'agit que d'une sortie, d'autres suivront dont les difficultés iront croissant pour éprouver la résistance physique et psychologique des futurs contrôleurs aériens.

Certains des stagiaires présents à «Casex» sont déjà partis en Afghanistan. Ils savent ce qui les attend. Les autres ne peuvent que s'imaginer. Tous sont à la fois très motivés et conscients des enjeux d'une participation à un tel conflit. Le sergent Yann B., commando parachutiste de l'air (CPA n°20) fait partie de ceux qui se sont déjà frottés aux belligérants, mais pour autant, il considère «Casex» comme une plus-value certaine. « Djibouti est un magnifique «terrain d'entraînement» pour ses caractéristiques géographiques, explique-t-il. Le stress dû au danger n'existe pas et c'est ce qui est intéressant, car en s'affranchissant de ce stress, on peut se concentrer sur la technique et les outils eux-mêmes avec l'aide des instructeurs, et corriger quelques défauts

Au terme de l'exercice, les jeunes FAC rentreront en France, fourbus, mais forts de l'enseignement qu'ils auront intégré tout au long de ces 18 jours. Certains auront tout juste le temps de passer les fêtes de Noël en famille. Leur départ pour l'Afghanistan est prévu immédiatement après.

Reportage : Ltt Virginie Gradella


Sources : Sirpa Air
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace