Entraînement avec la liaison 16 à Mont-de-Marsan

Jeudi 3 juin, dans l'enceinte du centre d'expériences aériennes militaires (CEAM) de la base aérienne de Mont-de-Marsan, les regards sont rivés sur un écran de projection. Devant les personnalités civiles et militaires présentes, une situation tactique en trois dimensions s'exécute en temps réel. Les aéronefs modélisés en 3D, le paysage, les frontières, les systèmes de défense sol-air… Autant d'éléments qui poussent le réalisme de la restitution de l'exercice. Lorsqu'un opérateur zoome sur le Cougar de l'aviation légère de l'armée de terre (ALAT) se dirigeant vers le pilote éjecté, les visiteurs sont surpris par la qualité du rendu.

Il s'agit, en effet, de l'exercice «ACTI L16» qui s'est déroulé du 1er au 3 juin, à Mont-de-Marsan. Organisé conjointement par le CEAM et le groupe CS (communication & systèmes), «ACTI L16» vise à favoriser un entraînement réaliste d'aéronefs équipés de la liaison 16 (L16), standard de liaison de données de l'Otan pour la transmission et la réception d'informations tactiques entre des unités militaires. Ainsi, des Rafale, des Mirage 2000 D, des Mirage 2000 RDI, des Mirage 2000-5 et des hélicoptères de l'ALAT ont pris part à un scénario qui est monté progressivement en puissance, jusqu'au niveau d'une mission de recherche et de sauvetage au combat (Resco).

Le système «Solstice» équipe le Training Range Control Center (TRCC), centre opérationnel de commandement et de contrôle (C2) dédié à la zone. Il assure la conversion et l'émission en liaison 16 des informations de situation aérienne ainsi que le dialogue entre le C2 et les aéronefs. «Solstice» est optimisé pour la fonction de Range Training Officer (RTO), officier chargé de la coordination de la mission. Ce dernier valide les concepts tactiques grâce à un suivi en temps réel. Il valide les tirs en direct et « injecte » des événements ciblés, pour offrir des conditions d'exécution de mission complexes très réalistes.

« Cet exercice préfigure un Air Warfare Center à la française, annonce le général Huret, commandant le CEAM . C'est une brique de base pour créer un futur centre d'entraînement et un pôle de compétence de liaison de données tactique.»

Reportage: Adjudant Jean-Laurent Nijean