Depuis le 4 janvier 2010, l'armée de l'air assure sous le commandement de l'Otan et pour quatre mois, la police de l'air des pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie). Baptisée Air Baltic 2010, cette mission entraîne le déploiement de quatre Mirage 2000 C de l'escadron de chasse 1/12 «Cambrésis» de Cambrai qui assurent la sûreté aérienne de l'espace aérien des trois pays, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il s'agit du deuxième mandat que remplit la France puisque l'armée de l'air était déjà présente pour l'opération Balto d'avril à juillet 2007. Avec des conditions météorologiques extrêmes qui font descendre le thermomètre jusqu'à -28°C, le quotidien du personnel chargé de la maintenance et de la mise en oeuvre des avions est très rude.
Interview avec le sergent-chef Mathieu Ducrocq, 32 ans, mécanicien spécialisé en avionique et déployé depuis janvier sur la base aérienne de iauliai (Lituanie).
Quelles sont les conditions météorologiques auxquelles vous êtes confronté à iaulai?
Sergent-chef Ducrocq : Elles sont extrêmement difficiles. Depuis mon arrivée en janvier, je n'ai connu que des températures négatives. Dernièrement, durant une dizaine de jours, les températures ont stagné entre - 20°C et - 25°C, pour atteindre un creux de - 28°C. Les plaines sont continuellement enneigées mais heureusement, il y a peu de vent.
Quels désagréments ces températures peuvent-elles entraîner sur le matériel ?
Le gel constitue la principale difficulté. La moindre chute de température entraîne sur les avions des problèmes hydrauliques amenant parfois des problèmes de démarrage.
Justement, de quels aménagements disposez-vous pour protéger le matériel ?
Nos avions sont parqués dans des petites hangarettes bâchées et chauffées, ce qui limite considérablement les pannes. L'ensemble du matériel au sol n'est jamais laissé à l'air libre. Il est également protégé et bénéficie de petits chauffages d'appoint.
Pouvez-vous me définir brièvement l'une de vos journées types ?
Il n'y a pas une journée type mais plutôt deux types de journées. Premièrement, il y a la journée dite de permanence qui dure 24 h durant laquelle nous multiplions les permanences opérationnelles au travers de deux vols par jour, celui du matin et celui de l'après-midi. Puis, nous connaissons plus fréquemment des journées assez classiques avec les différentes formalités administratives à accomplir et les contrôles répétés du matériel. Durant cette journée, nous travaillons aussi à la remise en oeuvre du vol du matin et celui de l'après-midi. Ces journées sont pleinement complémentaires.
À vos yeux, quels bénéfices tirerez-vous de cette expérience lituanienne ?
J'avais déjà été missionné, en Lituanie, il y a trois ans. Une nouvelle fois, au travers de cette mission, j'ai gagné en expérience tant sur le plan professionnel qu'humain. J'ai pu également tester au travers de cette expérience, ma capacité d'adaptabilité dans des conditions hivernales extrêmes.
Propos recueillis par Elsa Clemencio, stagiaire au Sirpa air.
Sources : Sirpa Air
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace