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Perdu dans le ciel : assistance d’urgence d’un avion en perte de contact radio

Mise à jour  : 12/10/2020 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Mardi 29 septembre 2020, la section surveillance du Centre de détection et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars la pile est alertée par les centres du contrôle civil de la détresse d’un aéronef en provenance de la Belgique. En quelques secondes, la chaîne de défense aérienne est mobilisée.

      

Les opérateurs identifient l’aéronef en perte de communication et de fait perdu, un Yak-52. Le chef de salle transmet alors l’information au Centre national des opérations aériennes (CNOA) en proposant de déclencher un Rafale de la Police du ciel pour lui porter assistance.

Décollant de la base aérienne 113, le chasseur passe sous le contrôle de la cabine d’interception du Centre de détection et de contrôle (CDC) pour exécuter la mesure d’assistance en vol ordonnée par le CNOA. Malgré l’épaisse couche nuageuse qui rend la manœuvre délicate, il rejoint rapidement le secteur de l’avion en détresse et entre en contact avec son pilote.

Il est fréquent que l’avion à secourir ne soit pas du même gabarit que le Rafale : le pilotage prend alors tout son sens. Une adaptation est primordiale, qu’elle soit liée à la météo changeante ou au type d’aéronef. « Nous sommes formés pour ça. Nous utilisons notre bon sens aéronautique pour nous adapter à la situation à laquelle nous sommes confrontés », ajoute le capitaine Valentin.

La richesse du biplace offre la capacité au navigateur de soulager le pilote pour qu’il puisse se concentrer sur sa manœuvre. Le capitaine Valentin, navigateur officier systèmes d’armes (NOSA), nous confirme : « Le pilotage que Xavier a dû mettre en œuvre était compliqué, car le Rafale n’est pas prévu pour voler à une vitesse si basse. De ce fait, dans la cabine, tous les indicateurs étaient inutilisables, ce qui lui a demandé énormément de concentration. Pendant qu’il se focalisait sur son pilotage, j’étais là pour assurer la discussion avec le contrôle aérien militaire et l’aéronef. »

Le capitaine Xavier ajoute : « Durant notre formation de pilote, nous commençons sur des avions à hélices, ce qui nous permet d’avoir une idée des capacités de l’avion que l’on a en face de nous. »

L’équipage du Rafale guide le pilote du Yak-52 en patrouille serrée jusqu’à l’aéroport de Lille, prévenu pour pouvoir l’accueillir. L’atterrissage se fait sans encombre. Plus de peur que de mal, le naufragé se souviendra sans aucun doute de son « archange » du jour.

Pour beaucoup, l’action de l’équipage du chasseur peut paraître héroïque, mais eux ne le voient pas de cette façon. Lorsqu’ils sont en vol, il est important de faire abstraction de toute émotion. Au niveau de leur ressenti vis-à-vis d’une mission aussi technique, ils ont été unanimes : « Nous ne pouvons qu’être très fiers de notre travail d’équipe, chose qui a fait la réussite de la mission. On a ce sentiment d’appartenance à quelque chose de grand ! ».

Cette situation n’est pas inhabituelle, surtout en cette saison où les conditions météorologiques jouent un rôle déterminant dans la navigation aérienne. Que ce soient les contrôleurs aériens militaires des CDC, les opérateurs du CNOA, les pilotes et mécaniciens des escadrons de la permanence opérationnelle : chaque matin, les acteurs de la chaîne de défense aérienne garantissent la protection de l’espace aérien national et l’assistance aux aéronefs 24H/24.

Le lendemain, cette même chaîne a été réengagée pour porter assistance à un avion de ligne de type Embraer ERJ 145, en perte de contact radio, nécessitant un passage supersonique en région parisienne.

        


Sources : Armée de lair et de lespace
Droits : Armée de lair et de lespace