Accueil | Air | Actus Air | Opération Barkhane : Exercice complexe CSAR au Tchad Air ... Actus Air | Opération Barkhane : Exercice complexe CSAR au Tchad

Opération Barkhane : Exercice complexe CSAR au Tchad

Mise à jour  : 07/06/2017 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Le 24 mai 2017, un exercice de recherche et sauvetage au combat (CSAR - Combat Search and Rescue) s’est déroulé sur le terrain d’Ati, à 300 km à l’est de N’Djamena (Tchad), accueilli par le groupement de soutien opérationnel du détachement air depuis la base aérienne 172 «Sergent-chef Adji Kosseï».

Afin de simuler l’éjection d’un équipage au-dessus du désert tchadien et de préparer un largage de parachutistes en toute sécurité, un C130 Hercules du groupement de transport opérationnel (GTO) a aérotansporté sur l’aérodrome d’Ati un équipage de Mirage 2000 du détachement chasse, les équipes de marquage et de protection de la zone de saut issues du détachement protection ainsi que l’indispensable soutien médical du pôle de santé unique de N’Djamena, comprenant véhicules et personnels.

À l’issue de ces préparatifs, un scénario complexe et établi à l’avance a été mis en œuvre par les équipes : l’équipage d’un chasseur de l’opération Barkhane s’éjecte dans la région d’Ati. Son équipier, «On Scene Commander»,  survole la zone afin de prendre contact avec les «survivors» (survivants), de s’enquérir de leur position exacte en zone hostile, de leur état physique, et d’effectuer des manœuvres d’intimidation (show of force) destinées à les protéger de toute action ennemie. L’équipier retransmet immédiatement ces informations au JFAC France (Joint Force Air Command – commandement de la composante air de la force interarmées) à Lyon, par l’intermédiaire du ravitailleur Boeing C135 de la base 101 de Niamey au Niger, venu en soutien de cette opération CSAR.

Simultanément, depuis N’Djamena, le poste de commandement interarmées du théâtre de l’opération Barkhane ordonne au JFAC France de planifier, puis de conduire une opération aérienne afin de sécuriser la zone et de récupérer au plus vite l’équipage en difficulté, dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes.Tandis qu’une planification d’urgence est coordonnée entre la métropole et le Tchad, l’ensemble des moyens disponibles sur la base aérienne est mis en alerte : les commandos de l’air, le GTO, le détachement de transit interarmées et le détachement chasse se préparent à intervenir.

Dès accord des hautes autorités militaires de la force Barkhane, il faut moins d’une heure pour qu’un avion de transport Casa décolle vers la zone d’éjection afin de larguer une chaîne SATER (secours aéroterrestre) et de parachuter une équipe aguerrie de commandos de l’air. Une seconde patrouille de Mirage 2000 décolle quasi simultanément pour maintenir une présence aérienne dissuasive au-dessus de l’équipage éjecté et sécuriser le largage des commandos. Une fois à terre et au terme d’une progression tactique, ces derniers procèdent à l’identification formelle des «survivors» et leur apportent les premiers soins tout en contribuant au guidage de la patrouille de Mirage 2000 en mission d’IECAS (In Extremis Close Air Support) pour assurer leur protection.

Dans un cas réel, la chaîne SATER permettrait aux survivants de se protéger, de s’hydrater et de se nourrir avant qu’ils puissent être récupérés. Une telle opération, dédiée initialement aux équipages tactiques des aéronefs de la force, pourrait également être déclenchée au profit de tout atterrissage forcé d’un appareil allié ou d’un des avions externalisés opérant à notre profit.

Parallèlement, conjuguant la volonté d’améliorer la visibilité et l’action de la force Barkhane sur le territoire tchadien aux exigences opérationnelles, une visite du C130 Hercules était organisée sur le tarmac de l’aérodrome d’Ati au profit d’une école locale, tandis que des fournitures scolaires étaient distribuées à l’initiative des aumôniers du fuseau Est.

Clôturant la phase finale de l’exercice à l’issue du largage réalisé à quelques mètres des plastrons, le Casa du GTO, renforçant le C130 Hercules, s’est ensuite posé à son tour à Ati, où l’ensemble du matériel et des hommes ont été embarqués pour le vol de retour sur la base Kosseï.

Répété régulièrement, cet exercice permet la mise en pratique de procédures complexes destinées à assurer la survie et la récupération rapide de nos équipages dans le contexte sécuritaire particulier et dans les conditions climatiques extrêmement exigeantes de la bande sahélo-saharienne. Il permet également de s’assurer de la parfaite réactivité de la chaîne interarmées d’alerte et de commandement dans un contexte au plus proche de la réalité.


Sources : BA 172
Droits : © Armée de l'air