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Le Pod Reco NG : la reconnaissance à l’ère du tout numérique

Mise à jour  : 14/01/2011 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

À l’occasion d’un voyage de presse, l’escadron de chasse 1/7 « Provence » de la base aérienne de Saint-Dizier a accueilli, le 13 décembre 2010, une douzaine de journalistes spécialisés dans le domaine de la Défense.

L’objectif de la journée consistait pour le groupe armé d’appareils photo à découvrir la nacelle de reconnaissance nouvelle génération, le Pod Reco NG, qui équipe les Rafale au

standard F3. Le lieutenant-colonel Loïc Rullière, commandant de l’escadron, ayant guidé les journalistes tout au long de la journée, ces derniers ont pu dans un premier temps mitrailler le Pod avionné sur un Rafale en présentation statique, puis assister à son décollage. Au cours d’une présentation technique entre les murs de l’escadron, ils ont ensuite échangé avec le lieutenant-colonel sur les qualités et capacités de cet équipement.

À la différence des anciens capteurs Omera et Presto qui fonctionnent uniquement en argentique, le Pod nouvelle génération réalise des prises de vue, de la vidéo et de la 3D (après traitement et reconstruction de l’image au sein de la station au sol) en numérique. Parmi les atouts de cette technologie : une transmission de données instantanée ou en différé, un stockage presque illimité et la capacité d’extraction fine d’informations grâce à des processus d’amélioration comme l’outil de redressement ou les bandes bi spectrales (visible et infrarouge). Le Pod Reco NG fonctionne ainsi de jour comme de nuit, à haute et moyenne altitude, à courte, moyenne ou grande distance et à grande ou très grande vitesse. Le géoréférencement de ses images, en outre, accélère énormément la constitution des dossiers d’objectifs et l’extraction rapide des coordonnées précises de n’importe quel point. « Ce système innovant est au service du renseignement national dans un monde incertain, résume le lieutenant-colonel Rullière. Cependant, les seules images brutes n’ont pas d’intérêt, à nous d’en faire du renseignement et plus particulièrement aux interprétateurs d’image (IP) et aux officiers renseignement ». Le travail d’équipe est fondamental dans la chaîne de la « reco’ ». En amont de la mission de reconnaissance, tandis que les officiers renseignement définissent l’objectif à ramener, les IP définissent les paramètres techniques à respecter pour l’atteindre. Les pilotes, quant à eux, établissent le meilleur compromis en fonction de différents éléments (météorologie, situation tactique…) pour réaliser au mieux la prise de vue. La nacelle, longue de cinq mètres et pesant presque une tonne, s’accroche sous le ventre du Rafale. La tête à elle seule représente 450 kilos, mais comme l’explique le chef du « Provence », « même si les pilotes ressentent son poids quand l’avion est encore à terre, une fois en l’air, ils ont les mêmes sensations que lorsqu’un bidon de kérosène est accroché ».

Projet commun à l’armée de l’air et à la marine nationale, le Pod Reco NG a répondu au besoin des deux états-majors, exprimé en 1997, de disposer d’un système de reconnaissance aérienne offrant des performances supérieures aux systèmes en service. Il s’agit d’un système de reconnaissance tactique complet interfacé avec le système local de préparation et de restitution de mission et avec le système d’aide à l’interprétation multi capteurs (SAIM). Destiné aux avions Rafale « air » et « marine » en standard F3, avec la capacité d’être mis en œuvre à partir du porte-avions Charles De Gaulle, son premier vol d’essai s’est déroulé en septembre 2004 pour aboutir à sa mise en service opérationnel le 8 novembre 2010. L’armée de l’air dispose déjà de sept nacelles sur les douze prévues. Les cinq restantes seront livrées fin 2012.

Texte : ltt Gradella

Photos : adj Amboise


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace