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« INIOCHOS » : « Cette première semaine est une franche réussite »

Mise à jour  : 22/04/2021 - Auteur : lieutenant Romain Bresson - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Retour sur la première semaine de l’exercice « Iniochos », en Grèce, qui s’est achevée, tandis que la deuxième semaine a débuté. L’occasion de dresser un premier bilan comptable, mais pas seulement. Les objectifs sont en effet nombreux pour cette première participation de l’armée de l’Air et de l’Espace à cet exercice organisé par l’Hellenic Air Force. Parmi ceux-ci, la participation à des missions d’envergure avec la présence d’une soixantaine d’appareils de sept nations : Grèce, Chypre, États-Unis, Israël, Émirats arabes unis, Espagne et France.

                          

Le détachement de l’armée de l’Air et de l’Espace, composé de 230 Aviateurs avec six Rafale et cinq Mirage 2000D, ainsi que celui de la Marine avec cinq Rafale M, a pu profiter des divers scénarios complexes et réalistes mis en place dans un cadre multinational. « Nous avons pour objectif de nous entraîner et de développer notre interopérabilité avec les différentes forces aériennes partenaires présentes sur la base d’Andravida. C’est ce que nous faisons depuis plus d’une semaine et nous constatons déjà des améliorations et les premiers effets attendus, livre le lieutenant-colonel Romain Barrois, directeur de l’exercice pour le détachement français de l’armée de l’Air et de l’Espace. Notre présence est aussi l’occasion de développer notre coopération et notre proximité avec les forces aériennes grecques plus spécifiquement. Notamment dans le cadre de la communauté Rafale, ils commencent à être formés et sont curieux, donc nous échangeons à ce niveau. » La France trouve ici l’opportunité de « démontrer un savoir-faire et une certaine crédibilité opérationnelle dans le cadre des missions d’Entry Force (entrée en premier) dans un environnement contesté, des frappes aériennes d’appui feu en conventionnel et du combat aérien ».

              

              

« En plus du travail avec les nations étrangères, nous avons la chance et le plaisir de pouvoir échanger et croiser nos cultures avec les équipages Rafale de la Marine nationale. Cela renforce le lien de la communauté Rafale sans oublier le travail avec les Mirage 2000D, précise le lieutenant-colonel. Nos relations avec les Grecs et les autres nations sont excellentes, même si travailler avec des personnes qui ont d’autres méthodes de travail c’est quelque chose qui s’apprend et se développe. » Au bout d’une semaine, les premiers résultats sont bien là : « J’ai vraiment pu voir la différence au terme de cette première semaine de travail, nous progressons de jour en jour en développant notre interopérabilité dans les domaines air-air, air-sol, ou encore sol-air. » En projetant six Rafale et cinq Mirage 2000D dans le cadre de l’exercice, l’armée de l’Air et de l’Espace démontre aussi « sa capacité majeure de projection de forces, une prérogative exigeante qui demande beaucoup de compétences et de spécialisation ».

                  

                           

Au sein du détachement français, « il y a des pilotes expérimentés, des chefs de mission, des chefs de patrouille, mais également des jeunes ». Un panel large de personnels qui bénéficient d’un exercice d’ampleur « avec beaucoup d’aéronefs dans les airs ». Ainsi, la préparation de missions de cette envergure « nécessite beaucoup d’heures de coordination avec les autres forces, cela prend du temps comme lors des stages du Tactical Leadership Program (TLP) à Albacete ». Un stage exigeant qui permet aux pilotes d’obtenir la plus haute qualification de Mission Commander (MC) et donc de mener des missions aériennes avec un dispositif d’ampleur composé de nombreux aéronefs français et alliés. « Nous retrouvons ici des gens que nous connaissons, car c’est un petit monde. J’ai eu le plaisir de croiser des collègues grecs avec qui j’ai été très proche lors du stage TLP, confie le lieutenant-colonel Romain Barrois. Le bilan de la première semaine est une franche réussite avec une centaine de sorties réalisées pour l’armée de l’Air et de l’Espace. Nous avons déjà de bonnes leçons qualitatives d’apprentissage avec nos alliés. La deuxième poursuit dans cette voie, pour pousser encore plus loin ce que nous sommes capables de faire dans les opérations de projection avec nos partenaires, n’importe où et n’importe quand. C’est l’essence de notre mission », termine-t-il.

                       

                

Au bilan de la première semaine d’exercice, les Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace ont effectué 67 sorties pour une centaine d’heures de vol. Tandis que les Mirage 2000D ont effectué 44 sorties en une soixantaine d’heures de vol dont quatre sorties de nuit. Soit 111 sorties au total pour les chasseurs de l’armée de l’Air et de l’Espace.

               

                                   

Le quotidien d’un participant à l’exercice « Iniochos » 

Le capitaine Johan, navigateur officier système d’armes de l’escadron 2/4 « Lafayette » nous emmène dans son quotidien lors de l’exercice « Iniochos » et nous dévoile une mission type. 

« Nous venons de réaliser une mission avec un Mission Commander (MC) français. La demande était de récupérer une partie du territoire qui avait été gagnée par l’ennemi. Pour cela, nous disposions de moyens dédiés dont six F-16 en charge de repousser la menace aérienne suffisamment loin afin que huit autres avions en mission de couverture aérienne rapprochée (CAS – Close Air Support ; utilisation d’avions de chasse pour appuyer des troupes au sol proches de l’ennemi) puissent soutenir les troupes au sol en détruisant des cibles identifiés pour leur permettre d’avancer. Ces huit avions étaient joués par quatre Rafale et quatre Mirage 2000D français. Tout commence par une phase de préparation de la mission où le MC guide et dirige son briefing de manière à atteindre les objectifs demandés. Des phases de préparation qui prennent de trois à six heures. À l’issue, nous établissons une tactique qui sera utilisée et déclinée en exécution. Ce plan d’action est ensuite préparé avec des briefings de mission au sein de nos patrouilles, entre Français. En vol, la mission dure entre 1h30 et 2 heures. Puis, au posé de celle-ci, nous effectuons la phase de débriefing qui dure, là encore, entre trois et six heures. Une journée type va finalement durer de 12 à 15 heures au total, ce qui nécessite beaucoup d’exigence. »


Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace