Il pose la casquette après 43 ans de service

À peine âgé de 15 ans, il entre dans l’armée de l’Air, le 19 avril 1977, en tant qu’apprenti mécanicien à l’École d’enseignement technique de l’armée de l’Air (EETAA) de Saintes, puis signe son contrat d’engagement un an plus tard. Jeune et déjà passionné d’aéronautique, il ne mesure pas encore la portée de son engagement qui le conduira vers une carrière remarquable. En effet, 43 ans après, le 14 janvier 2021, il « pose la casquette » lors d’une traditionnelle cérémonie des couleurs, sur la place d’armes de la base école de Rochefort, au sein de laquelle il a œuvré durant 14 ans.

Afin de marquer son adieu aux armes et saluer son parcours, le général de brigade aérienne Alain Boullet, commandant la base école de Rochefort, a présidé cette cérémonie mettant à l’honneur cet officier dont le sens de l’engagement et le parcours au sein de l’institution constituent un exemple. Cette cérémonie toute particulière a également été ponctuée par le passage d’un Rafale de la 4^e Escadre de chasse de la base aérienne 113 de Saint-Dizier, fleuron des Forces aériennes stratégiques et clin d’œil à la première base aérienne sur laquelle le commandant a débuté sa carrière de mécanicien aéronautique.

Un parcours d’exception 

Issu de la spécialité mécanicien « systèmes électroniques bord », aujourd’hui renommée « mécanicien avionique », il entame sa carrière sur Jaguar au sein de la base aérienne 113 de Saint-Dizier, sur laquelle il restera neuf ans, et participera à plusieurs missions en opérations extérieures. Il sert ensuite sur la base aérienne 120 de Cazaux pendant sept ans et œuvre sur Mirage IV P, Mystère 20 et Alphajet en tant que chef d’équipe, avant de rejoindre la base aérienne 705 de Tours, sur laquelle il prend la responsabilité d’adjoint puis de chef d’atelier. Il se souvient de nombreux faits marquants dans sa carrière, dont un en particulier. En 1994, alors qu’il était en opération extérieure au Tchad, il dépanne un Mirage IV P, permettant à cet avion de pouvoir redécoller et poursuivre sa mission. Fierté et émotion se lisent en transparence sur son visage, à la remontée de ce souvenir.

En 2001, sa carrière prend un nouveau virage avec l’accession à l’épaulette d’officier. Il est alors affecté à l’Atelier industriel de l’aéronautique de Clermont-Ferrand, en tant que chef de la cellule logistique sur Alphajet puis sur Tucano.

Fort d’une expérience complète sur différents types d’appareils et reconnu pour son expertise dans le domaine de la maintenance aéronautique, il rejoint la base école de Rochefort en 2006, où il occupe successivement des postes liés au domaine de la formation. L’école a ainsi bénéficié de sa grande culture aéronautique et de l’étendue de son expérience opérationnelle, en donnant aux élèves le meilleur de ce qui peut être enseigné dans ce domaine technique. Cet officier consciencieux a l’espoir de susciter auprès des jeunes Aviateurs le même intérêt qu’aura représenté pour lui l’aéronautique militaire française.

Avec l’humilité et une once de réserve qui le caractérisent, il conclut ainsi : « Pour le petit arpète que je suis, cette journée est une magnifique reconnaissance. » La suite, il l’imagine avec sa famille et en voyages, mais avec un sens du service toujours immuable, puisqu’il confie vouloir œuvrer au profit du domaine associatif. Parce que le travail acharné et le mérite sont aussi synonymes de distinction et de progression, le commandant Jean-Claude aura bénéficié d’un escalier social exceptionnel, permis notamment par l’armée de l’Air et de l’Espace.