D'aucuns pourraient penser que dans l'espace aérien c'est chacun pour soi. Eh bien non ! Au quotidien, les services de police du ciel français et suisses œuvrent main dans la main pour assister les aéronefs en détresse et s'assurer du bon respect des règlementations aéronautiques. En témoigne la récente visite du général Vincent Cousin, commandant la Défense aérienne et les opérations aériennes.
Premier accord de coopération de Police du ciel en Europe
En Europe, le premier accord de coopération dans ce domaine entre pays limitrophes a été signé entre la Suisse et la France en 2004.
Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il s'est avéré indispensable de disposer de plus de profondeur stratégique pour assurer la protection dans la troisième dimension. En effet, à 900km/h, il ne faut que sept minutes à un avion de ligne pour aller de Genève à Lyon. Or, attendre de découvrir qu'un aéronef est dans une situation anormale au moment où il franchit une frontière, peut mettre en péril la sécurité des passagers voire celle de nos citoyens sur le plancher des vaches. Il est donc d'intérêt mutuel de connaitre bien en amont des frontières certains éléments contextuels. On ne parle pas du contrôle des aéronefs, c'est à dire de leur « guidage », mais bel et bien de tous les faits relevant de la sûreté et de l'assistance dans le ciel.
Évoluer et s'adapter pour protéger toujours mieux
Notre monde évolue perpétuellement: même si les lois de la physique sont toujours les mêmes, les nouvelles technologies modifient la façon dont les aéronefs volent (par exemple, on fait dorénavant abstraction des antennes de radionavigation depuis l'arrivée du GPS). Malheureusement, les menaces aussi. Il est donc indispensable de tirer régulièrement des leçons des éventuelles situations rencontrées pour faire évoluer et adapter les moyens ainsi que les procédures. Être interopérable entre alliés, pour faire face à des menaces et protéger ne s’improvise pas.
Le général Cousin en visite en Suisse
En France, le Premier Ministre délègue la direction générale des opérations aériennes au commandant de la Défense aérienne et des opérations aériennes, fonction tenue par le général Vincent Cousin.
Le général Cousin rend visite ce jeudi 28 janvier au chef des forces aériennes suisses, le divisionnaire Bernhard Müller.
Lors de leur rencontre, ils aborderont, entre autres, le partage des données de détection et d’identification appelées Recognized Air Picture, les exercices réguliers « Swatch » et l’évolution des procédures relatives à l’accord transfrontalier.
La posture permanente de sûreté aérienne
En France, le général Cousin est assisté par un nombre restreint d'officiers supérieurs et généraux, qui occupent la fonction de Haute autorité de défense aérienne (HADA) et assurent, au besoin, le lien direct avec le Premier Ministre. Cette chaîne de commandement et d’engagement courte met en œuvre un dispositif d’intervention évolutif en fonction de la situation.
L’armée de l’Air et de l’Espace est ainsi responsable en toutes circonstances de la défense aérienne au-dessus du territoire national. Cette mission de défense du territoire, appelée posture permanente de sûreté aérienne (ou « police du ciel ») est permanente et prioritaire. Elle comporte trois volets : détecter, identifier et intervenir si une situation anormale se présente dans le ciel national. Ce sont près de 400 personnes qui œuvrent au quotidien, hors dispositif particulier. En 2020, en dépit de la crise sanitaire, l’armée de l’Air et de l’Espace a traité 560 situations anormales dans le ciel français dont certaines en lien avec ses voisins européens.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace