Commandement de l’espace : la ministre des Armées rencontre les premiers Aviateurs insérés au Centre spatial de Toulouse

Un moment historique. Voilà ce que vivent une poignée d’Aviateurs sélectionnés pour intégrer l’équipe « harpon » du Commandement de l’espace, nichée au sein du CST et dont la montée en puissance bat son plein. Créé en septembre dernier, le CDE monte en puissance, au cœur de l’écosystème spatial français. Outre les 220 Aviateurs répartis à Balard (direction), Lyon (COSMOS – Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux) et Creil (CMOS - Centre militaire d’observation par satellites), cinq officiers de l’Armée de l’air sont en effet immergés aux côtés des équipes du CNES, à Toulouse. Objectif : gagner en expertise dans le contrôle de satellites et préparer l’implantation de ce nouveau Grand Commandement de l’Armée de l’air, dont les effectifs annoncés s’élèvent à près de 500 personnes d’ici 2025. Ces dernières mettront en œuvre la politique spatiale militaire à travers trois missions : le renforcement des usages militaires actuels (observation, communications, recueil de renseignement), l’extension des capacités de connaissance de la situation spatiale et le développement d’une capacité d’action dans l’espace.

Six mois après la décision du président de la République d’« assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales », Florence Parly, ministre des Armées, s’est rendue auprès des premiers Aviateurs insérés à Toulouse. Accueillie par le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’Armée de l’air, et Jean-Yves Le Gall, président du CNES, la ministre a pu mesurer l’avancement des travaux menés entre les deux partenaires et présentés par le général Michel Friedling, à la tête du CDE. Construire ce commandement tout en gardant un œil sur l’avenir, tel est le défi de l’Armée de l’air. « Nous sommes tenus à un rythme soutenu, le contexte stratégique évoluant rapidement, tout comme nos ambitions », affirme le général commandant du CDE. Parmi les évolutions de ces premiers mois, figurent de nouvelles feuilles de route capacitaires, la préparation du premier exercice spatial français (prévu en novembre 2020), la création d’un Space Lab, véritable incubateur d’innovation, ou encore le renforcement de coopérations multinationales.

La signature d’un protocole de coopération entre le CNES et le ministère des Armées dans les semaines à venir est la prochaine grande échéance pour le CDE. « L’implantation du CDE au sein du CNES permet d’optimiser les synergies existantes et de renforcer cette stratégie spatiale de défense », affirme le CEMAA. Exemple probant de ce travail d’équipe, deux jeunes officiers œuvrent quotidiennement en équipe duale (CDE/CNES) depuis septembre 2019 : ils seront les premiers ingénieurs de mission de l’Armée de l’air aptes à opérer les satellites militaires français. En septembre 2020, quinze autres Aviateurs les rejoindront pour armer les postes du futur. L’un d’entre eux est actuellement en formation en Master ingénierie des systèmes spatiaux (SUPAERO). Un autre jeune officier, affectueusement surnommé « bébé espace », a quant à lui été affecté au COSMOS à sa sortie de l’École de l’air. Une première ! « J’en suis très satisfaite, confie Florence Parly, après avoir échangé avec chacun d’entre eux. C’est une décision récente et on sait désormais que ces officiers constitueront un point d’appui essentiel pour la montée en puissance du commandement de l’espace. » Et le général Friedling de conclure : « Nous avons la chance d’écrire une page de l’histoire et de vivre une très belle aventure humaine, ici, avec le CNES. »