À l’occasion des 80 ans de l’appel du 18 juin, une cérémonie, dirigée par le président de la République, s’est tenue au mémorial de la France combattante du Mont-Valérien. Cette année, les commémorations ont eu lieu au sol, mais également dans les airs.
« Il y a 80 ans, après la bataille de France, avant la bataille d’Angleterre, deux voix s’élevaient de Londres. Deux refus de la résignation et de l’asservissement. Deux regards lucides sur l’avenir des événements. Le même jour, le 18 juin 1940, Churchill et de Gaulle firent tonner les mots de la Résistance et de l’espoir »
Emmanuel Macron, le 18 juin 2020, depuis Londres
Le 18 juin 1940 est une date forte en symbole. Elle représente les origines de la Résistance, à travers le célèbre appel à continuer le combat du général de Gaulle. La journée du 18 juin 2020 célèbre, à la fois, le 130e anniversaire de la naissance du général, les 80 ans de l’appel du 18 juin et les 50 ans de sa mort.
Cette année, Emmanuel Macron a présidé la cérémonie d’anniversaire de l’allocution du général de Gaulle, diffusée depuis Londres en 1940. À cette occasion, le chef de l’État était accompagné, du Premier Ministre, de Florence Parly, ministre des Armées, du général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des Armées (CEMA) et du général d’armée aérienne Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’Armée de l’air (CEMAA). Les commémorations ont eu lieu au mémorial de la France combattante, situé à proximité de la forteresse du Mont-Valérien. Inauguré le 18 juin 1960 par le général de Gaulle, ce monument fut érigé par Félix Brunau, architecte des bâtiments civils et palais nationaux, en mémoire aux massacrés et fusillés de la Seconde Guerre mondiale.
Un événement fort de sens pour la délégation d’élèves de première année de l’École de l’air présente au Mont-Valérien. En effet, depuis l’année dernière, ils arborent la fourragère verte et noire de l’Ordre de la Libération. Ces derniers ont été décorés dans le cadre d’une reprise de compagnonnage, en hommage à la première escadrille française de chasse (EFC1). Escadrille française au sein de la Royal Air Force (RAF), l’EFC1 voit le jour à la fin de l’année 1940. Constituée de six Aviateurs de la France libre, dirigés par le sous-lieutenant James Denis, elle réalise des missions de combat et de soutien aérien.
Dirigés vers l’Égypte, les pilotes suivent un entraînement à Ismaïlia en février 1941 avant d’être affectés, le 15 mars, au 33 Squadron de la RAF, en Grèce. L’unité française embarque à bord de chasseurs Hurricane britanniques et participe activement à la défense de la ville d’Athènes. Néanmoins, ces derniers sont contraints de quitter la Grèce, pays dans lequel les officiels français étaient davantage favorables au régime de Vichy. Les Aviateurs français regagnent leurs bases en Afrique. Après un passage à Alexandrie, les pilotes arrivent à Tobrouk, en Libye, et y affrontent les troupes germano-italiennes. Leur mission est d’attaquer les ennemis au sol mais sont très souvent en infériorité numérique. Le 9 avril 1941, ils prennent officiellement le nom d’escadrille française de chasse n°1.
Après la bataille de Tobrouk, l’EFC1 participe à la bataille de Crète et à la campagne de Syrie. Elle réalise des missions de protection de convois maritimes. Le 21 juin 1941, l’escadrille devient la première unité militaire à être décorée de la croix de la Libération. Par la suite, l’EFC1, qui comptabilise 17 victoires en 165 missions, est déplacée au Liban, où elle sera dissoute au profit du groupe de chasse « Alsace ».
En vol, l’Armée de l’air a marqué cette journée de commémoration de son empreinte, avec dans son aile la Royal Air Force. La Patrouille de France et les Red Arrows, son homologue britannique, ont laissé dans le ciel de Paris leur panache tricolore, mêlant ainsi les deux drapeaux pour n’en faire qu’un. Dans l’après-midi, c’était au tour des Anglais d’emmener la Patrouille de France au cœur du ciel londonien
« Mes camarades, Aviateurs des groupes “Alsace”, “Ile-de-France”, “Normandie-Niémen”, “Lorraine”, “Bretagne”, ou détachés dans les rangs de la Royal Air Force, vous répondiez, jour après jour, pour la patrie humiliée, jusqu’à l’heure de sa victoire. Désormais que passe le temps, que s’étale la médiocrité, que déferlent d’autres soucis, rien n’effacera de la gloire de la France ce que vous lui avez offert. »
Charles de Gaulle, 18 juin 1952
Sources : armee de lair
Droits : armee de lair