Armée de l’Air et de l'Espace
Le vendredi 15 janvier, au retour de Libreville, le chef du groupement de transport (CGT) donne les ordres du lendemain. La journée de samedi s’annonce chargée : décollage pour larguer 16 tonnes de fret dans la zone de Boulikessi, retour à Niamey pour embarquer le commandant de la Force (COMANFOR) et un détachement de sapeurs de la force Barkhane, réouverture du terrain de Gorom-Gorom, retour à Niamey avec le COMANFOR, nouvelle mission de livraison par air pour 11 tonnes de carburant dans la région de Boulikessi, récupération à Gorom-Gorom des éléments de Barkhane déposés quelques heures auparavant et enfin retour à Niamey.
Les deux largages seront alternés avec trois largages d’un A400M Atlas. Un véritable pont aérien sera établi dans le but de ravitailler l’un des groupements tactiques désert (GTD) au sol en lui livrant plus de 76 tonnes d’eau, de vivres et de carburant en une seule journée.
La préparation se termine vers 22 heures avec la publication des derniers éléments du Fragmentary order (FRAGO – ordre simplifié, normalisé, diffusé sous forme abrégée). Tous les points sont étudiés avec précision : axe et altitude de largage, localisation des menaces, météo, performances de l’avion sur le terrain de Gorom-Gorom, état de la piste, chronologie et coordination avec l’A400M Atlas.
Samedi matin à 7h00, l’avion décolle comme prévu. Le premier largage, préparé la veille, se déroule sans encombre. De retour juste à l’heure pour embarquer le COMANFOR et un détachement de sapeurs, le C-130J redécolle en direction du terrain de Gorom-Gorom avec deux objectifs : y déposer le commandant de l’opération Barkhane pour une réunion diplomatique et déployer des sapeurs spécialistes des infrastructures aéroportuaires pour étudier l’état de la piste en vue de rouvrir ce terrain. Une fois la réunion terminée, le COMANFOR est rembarqué en direction de Niamey.
La deuxième partie de la journée peut débuter, la soute est de nouveau chargée de palettes pour un largage, le C-130J s’élance à nouveau vers le front des opérations en cours. Alors que l’avion amorce sa descente vers la zone de largage, le contrôleur tactique avancé annonce la présence de deux hélicoptères MI-8 posés sur la zone, rendant impossible tout largage.
Il n’y a qu’une faible marge de manœuvre. En effet, afin d’être moins lourd pour pouvoir se poser puis redécoller de Gorom-Gorom à l’issue du largage, l’emport de carburant a été mesuré au juste besoin. Le vol au régime moteur d’endurance maximale permet de repousser le largage de quelques dizaines de minutes. Entre-temps, l’A400M Atlas assurant la dernière livraison sur la même zone est arrivé et s’est mis en attente derrière le C-130J. Les hélicoptères décollent finalement cinq minutes avant que le largage soit annulé par manque de carburant. Une annulation du largage aurait entraînée également celle de toute la mission, le chargement restant à bord étant incompatible avec les performances du C-130J sur la piste de Gorom-Gorom. La mission a donc finalement pu être accomplie dans son ensemble.
Le groupement de transport opérationnel a livré 76 tonnes de fret aux GTD engagés en opération avec deux vecteurs de transport d’assaut modernes, permettant à ces combattants de poursuivre leur mission.
Sources : EMA COM
Droits : EMA COM
