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Barkhane : focus sur les missions d’appui aérien rapproché (CAS)

Mise à jour  : 27/11/2018 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Qu’ils partent de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey ou du détachement stationné à N’Djamena, les Mirage 2000D et C de la force Barkhane assurent régulièrement des missions d’appui aérien rapproché, dites de «CAS» (Close Air Support), au profit des troupes au sol. L’appui aérien rapproché représente, en effet, 95% des missions conduites par les détachements chasse de l’Armée de l’air engagés dans l’opération.

Les missions de CAS peuvent prendre différentes formes : réalisation d’un «show of presence», qui consiste à manifester sa présence par un passage en altitude au-dessus des troupes, «show of force», qui est un passage encore plus dissuasif à très basse altitude et très grande vitesse, voire par l’exécution de frappes sur des objectifs identifiés ou la collecte de renseignement. L’appui de la composante aérienne est essentiel à la conduite des opérations terrestres de la force Barkhane, mais aussi aux forces partenaires locales lorsque ces dernières le sollicitent, parfois sous très faible préavis.

Depuis la BAP de Niamey, les capitaines Julien (pilote) et Adrien (navigateur officier systèmes d’armes) exposent la chronologie d’une mission d’appui aérien et en dénombrent les acteurs : 

  • Étape 1 : chargé de guider les avions depuis le sol sur une zone d’intérêt, le contrôleur aérien avancé (JTAC – Joint Terminal Attack Controller) définit l’armement nécessaire, le type d’ennemi présent sur zone, la fréquence et le point de rendez-vous.
  • Étape 2 : l’ensemble de la manœuvre aérienne est coordonné depuis le poste de commandement interarmées de théâtre stationné à N’Djaména, au Tchad. L’ordre de vol est ensuite donné aux équipages, prêts à décoller sur alerte, 24h/24 et 7j/7 ou déjà en vol par un changement de mission. Au départ de Niamey, les avions décollent dans la majorité des cas en patrouille mixte : un Mirage 2000C et un Mirage 2000D, deux aéronefs dont les capacités sont parfaitement complémentaires.
  • Étape 3 : sur zone, depuis le sol, le JTAC assure le guidage des avions de chasse, prêts à réagir en fonction de la situation tactique au sol, souvent évolutive, et des ordres donnés.

Par exemple, après un premier «show of force», si l’ennemi garde une posture hostile et agressive, une frappe peut être envisagée, avec usage de munitions adaptées à l’effet militaire recherché. Ce type de mission, d’une durée moyenne dépassant les quatre heures, nécessite plusieurs ravitaillements en vol. Une opération minutieuse conduite de concert par les équipages des Mirage et du C-135 ravitailleur.

Sur la base aérienne projetée de Niamey, l’alerte tenue par les équipages et les équipes de mécaniciens sol est permanente. De jour comme de nuit, le couple chasseur-ravitailleur offre une très grande réactivité et la capacité de s’affranchir des distances sur une zone désertique aussi vaste que l’Europe. Le succès des missions aériennes de Barkhane repose également sur l’action complémentaire d’aéronefs à «forte valeur ajoutée» qui conduisent des missions indispensables de renseignement, de ravitaillement en vol et de commandement aéroporté (drones Reaper, C-135, Atlantique 2). Barkhane, tout comme les forces partenaires locales, peut ainsi compter sur un dispositif aérien toujours prêt à intervenir, très réactif, adaptable aux différents types de missions.


Sources : État-major des armées
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