La médaille de l’élite aéronautique
Modalités d’attribution
La médaille de l’Aéronautique permet de récompenser « la valeur professionnelle des personnels civils et militaires navigants ou non navigants, dépendant du ministère de la défense nationale et du ministère des travaux publics, des transports et du tourisme ainsi que le mérite des citoyens qui se sont distingués dans le développement de l'aviation civile ou militaire, des sports aériens, des usines de constructions aéronautiques et des ports aériens. » Pour toute proposition au titre de la valeur professionnelle, l’âge minimum requis est de 35 ans, couplé à une durée de services minimale de 15 ans. Ces conditions sont portées respectivement à 40 et 20 ans pour les propositions au titre des mérites acquis dans le développement des activités aéronautiques.
À titre exceptionnel, la médaille peut également être décernée « à toute personne ayant accompli, soit des prouesses en service aérien, soit un acte d'héroïsme, soit des travaux particulièrement intéressants pour le développement de l'aéronautique, ainsi qu'aux personnes victimes d'accidents graves en service ou à l'occasion du service. » (articles 1 et 2 du décret du 16 mai 1949 portant réglementation relative à la médaille de l’Aéronautique).
Enfin, elle peut également être décernée à titre posthume et à titre étranger. Dans ces deux cas, l’âge et la durée des services ne sont pas pris en compte.
Un conseil digne d’un ordre Si la médaille de l’Aéronautique n’est pas un ordre, elle est dotée, comme ces derniers, d’un conseil chargé de donner son avis sur toute proposition d’attribution de la médaille et veillant à sa discipline. Présidé de droit par le ministre de la Défense, il comprend notamment le directeur général de l’armement, le chef d’état-major de l’armée de l’air, un représentant du ministre des Transports et un représentant des compagnies de navigation aérienne. |
Les titulaires
Depuis sa création, la médaille de l’Aéronautique jouit d’un grand prestige dû, pour partie, aux conditions – très sélectives - de son attribution, conjuguées à son contingent restreint. En effet, celui-ci est limité à 275 médailles décernées annuellement, y compris à titre étranger, soit un total de 20 000 décorés depuis sa création. La médaille est attribuée à l’occasion de deux promotions annuelles, le 1er janvier et le 14 juillet. Contrairement à la plupart des décorations françaises, elle requiert une autorisation d’achat pour être acquise dans le commerce.
Accessible aux civils et aux militaires de tous grades, la médaille de l’Aéronautique peut également récompenser des personnes morales. C’est ainsi que l’École de l’air en 1956, l’École nationale supérieure de l’aéronautique (en 1959, à l’occasion du cinquantenaire de l’école), ou encore de l’École des pupilles de l’air en 1991 ont reçu cette décoration.
Enfin, en 1949, un contingent spécial de 80 médailles a été réservé aux étrangers « ayant rendu des services signalés à la cause de l’aviation française, notamment au cours de la guerre 1939-1945 ».
Des médaillés célèbres Parmi les médaillés de l’Aéronautique connus, on peut citer l’as de la Seconde Guerre mondiale Pierre Clostermann, ainsi que les généraux Andrieux et Ezzano, tous les trois compagnons de la Libération, de même que le général Valin, commandant les Forces aériennes françaises libres, et le général Pouyade, commandant de la célèbre escadrille « Normandie-Niémen ». Les spationautes Patrick Baudry et Jean-Loup Chrétien ont eux aussi reçu cette décoration. Plusieurs femmes ont également reçu cette prestigieuse médaille, dont Suzanne Janin, pilote d’hélicoptère en Indochine, et le médecin général inspecteur Valérie André. Des marins, tels que l’amiral Philippe de Gaulle et l’amiral Guillaud, ont également reçu la médaille de l’Aéronautique. Enfin, l’actuel chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Mercier, ainsi que ses prédécesseurs, dont le général Douin, grand chancelier de la Légion d’honneur de 1998 à 2004, sont aussi titulaires de cette décoration. |
On le voit, la médaille de l’Aéronautique reste, 70 ans après sa création, une récompense prestigieuse pouvant rivaliser avec les distinctions honorifiques françaises les plus reconnues.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
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