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Nourrir les forces à tout prix

Mise à jour  : 22/02/2013 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICOD

Après une longue carrière dans la Marine nationale, Jean-Marie G. travaille depuis octobre 2012 à N’Djamena, au Tchad, comme chef d’exploitation pour l’Économat des armées. Responsable de la restauration des effectifs de la force Epervier, il a vu sa mission prendre de l’ampleur depuis le déclenchement de l’opération Serval, au Mali.

Sur le camp de Kosseï, au Tchad, la mission principale du chef d’exploitation consiste à répondre au mieux aux besoins des troupes dans le domaine de la restauration collective (approvisionnement, confection et distribution). Mais pour Jean-Marie G., sa mission va au-delà. Il veut que les personnels retrouvent dans leur assiette un peu « de chez eux ». Militaires français ou employés locaux (la base en compte 90%), chacun a le droit à des égards particuliers. « On manage des gens avec des cultures  très différentes, mais nous savons nous adapter. »

Depuis le déclenchement de l’opération Serval, l’approvisionnement est également devenu plus compliqué. Les commandes arrivent par avion, ce qui peut prendre jusqu’à trois semaines. Si des fournisseurs locaux sous contrat pourvoient aux besoins en épicerie, fruits et  légumes, il est plus difficile de proposer du poisson et de la viande au menu. « Mais le dimanche, nous nous faisons une obligation de proposer un "petit plus". Le  repas dominical reste important malgré la guerre ! Et on se creuse toujours la tête pour établir des menus aussi attractifs que possible. »

Etre disponibles et réactifs

La qualité de la nourriture est dépendante d’une bonne gestion et d’une connaissance précise des effectifs. Le site de Kosseï est un lieu de passage pour une partie des forces françaises qui, depuis le déclenchement de l’opération Serval, rejoignent Bamako via le Tchad. Avant l’opération, le site comprenait 900 personnes. Depuis le 11 janvier les effectifs fluctuent chaque jour, en fonction des transits. En février 1 300 personnes sont prévues sur la base lors de la relève de l’opération Épervier. Jean-Marie et son équipe « naviguent donc à vue ».  Ils doivent faire preuve d’adaptabilité : « Nous sommes disponibles et réactifs. D’ailleurs, une astreinte téléphonique a été mise en place, pour répondre à tout moment aux besoins des hommes. » Aujourd’hui, le service de restauration ne tient plus compte des horaires de travail officiels. Il confectionne des repas de jour comme de nuit, par exemple pour les pilotes qui reviennent sur le site de Kosseï une fois leur mission effectuée au Mali.

Opérationnels mais respectueux des normes sanitaires

En dépit des difficultés conjoncturelles, il n’est pas question pour Jean-Marie d’être moins vigilant sur l’hygiène et la traçabilité des produits. De même, il faut respecter les normes spécifiques imposées dans les armées. Par exemple, les bouteilles d’eau des pilotes doivent être munies de tétines et les sachets repas emportés dans les avions doivent être faciles d’ouverture, lors de vols opérationnels de longue durée, les produits en sauce sont remplacés par des barres énergétiques, moins fragiles et plus pratiques à consommer.

Pour le chef d’exploitation, l’intérêt de sa mission est là : « S’occuper du moral des hommes en prenant soin de leur estomac ! »


Sources : Ministère des Armées