La Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale a auditionné Gérard Longuet, mardi 3 mai 2011. Ce fut l’occasion pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants de présenter « une vision globale de l’action [du] ministère », selon ses propres termes.
Les membres de la Commission de la Défense nationale et des forces armées ont aussi bien entendu Gérard Longuet sur les opérations extérieures, la réorganisation du ministère, les industries d’armement – et en particulier les exportations des avions de chasse Rafale et de transport A 400M -, que sur les besoins des armées en drones, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mardi 3 mai 2011.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a entamé son intervention en déclarant que « Les promesses faites hier sont aujourd’hui des engagements tenus. Les parlementaires y ont été largement associés (…)».
La réforme du ministère de la Défense, « fondée sur la diminution des effectifs, le regroupement d’unités et l’organisation en bases de défense, s’est traduite par des mouvements spectaculaires » ; le ministre a rappelé que « l’effort demandé a été particulièrement difficile pour les personnels : réduction de 54 000 postes civils et militaires, fermeture de 82 unités, dont 20 régiments sur 110, et de 11 bases aériennes sur 37 ».
Mais il a tenu à « souligner » plus spécifiquement que « les dividendes de la réforme […] ont été totalement réinvestis au profit, d’une part, de la condition du personnel et, d’autre part, des équipements ».
« Pour ce qui est des réinvestissements dans des matériels nouveaux, on peut évoquer les VBCI – véhicules blindés de combat d’infanterie -, le canon Caesar, qui apparaît comme une réponse judicieuse aux besoins de soutien de l’infanterie, le VAB – véhicule de l’avant blindé – télé-opéré, qui est adapté aux combats dans lesquels nous sommes engagés, ou la mise en place de la tenue Felin – fantassin à équipements et liaisons intégrés -, dernier maillon de la numérisation du théâtre d’opérations », a précisé Gérard Longuet.
Le ministre a ajouté que des « véhicules d’ouverture d’itinéraire pour lutter contre les engins explosifs », ont également été mis en place pour les opérations en Afghanistan.
Concernant l’avion de transport A 400M, le ministre a souligner que « l’aéromobilité est un devoir absolu ». « C’est pourquoi l’arrivée de l’A 400M est très importante ».
Alors que le Rafale est actuellement employé dans le cadre des opérations en Libye, « l’on peut mesurer la différence entre un avion polyvalent, capable de faire de la reconnaissance, du combat aérien et de l’attaque au sol, et les systèmes concurrents qui font appel à plusieurs types d’appareil et ne permettent pas à certaines aviations alliées d’accomplir leur mission », a-t-il ajouté.
Gérard Longuet a ensuite dressé un bilan des opérations menées dans ce pays et plus particulièrement sur les « choix opérationnels en matière aérienne » : « si nous avons évité le pire à Benghazi, c’est parce que l’aviation française a pu agir avant que ne soient mêlés, dans les faubourgs de la ville, des blindés gouvernementaux et des forces insurgées… »
Néanmoins, le ministre a déclaré que « les opérations extérieures font apparaître deux faiblesses principales » : le fait que « nous ne disposons pas de drones d’observation Male – moyenne altitude longue endurance – de qualité suffisante », ainsi que, en matière de transport aérien, une flotte actuelle (Transall, Hercules) vieillissante dont l’entretien est très onéreux.
« Les Airbus A 400M seront donc les bienvenus – le premier appareil sera livré en 2013 […] Nous attendons avec impatience les [hélicoptères] NH90 car les Puma sont très anciens », a-t-il précisé.
Dans le domaine des industries de défense, le ministre a rappelé que « le contexte se caractérise par une baisse des crédits partout en Europe », notamment.
Cependant, « il faut maintenir l’investissement [en direction de l’innovation] en dégageant trois priorités pour la période 2011-2014 : la dissuasion […] ; la coopération avec le Royaume-Uni ; l’offre technique de la France à l’Otan dans le cadre de la défense antimissile balistique ».
Le ministre a terminé son intervention en évoquant le coût des opérations extérieures, estimant que « si les opérations [en Libye] devaient se prolonger, un problème de financement se poserait inéluctablement en fin d’année ».
Sources : Ministère des Armées