Les expérimentations se succèdent pour SCORPION, programme structurant qui renouvelle et accroît les capacités de combat des groupements tactiques interarmes de l’armée de Terre. Après « SCORPION IV » au printemps, le dernier exercice du cycle d’expérimentation s’est déroulé aux écoles militaires de Saumur du 2 au 10 novembre dernier. Pour la deuxième fois, des régiments ont été intégrés à l’exercice.
SCORPION V s’inscrit dans une succession d’exercices visant à tester le futur GTIA SCORPION. Après les exercices JANUS en 2014 et 2015, SCORPION III la même année et l’exercice SCORPION IV en avril dernier, SCORPION V est le cinquième entraînement du genre, avec pour objectif de tester par la simulation les innovations du programme. Ces exercices successifs permettent ainsi de consolider progressivement la doctrine exploratoire de SCORPION, de tester les hypothèses d’emploi tactique des futures unités et d’étudier l’emploi du GTIA SCORPION dans différentes situations : engagement contre un ennemi conventionnel, irrégulier, hybride, en coalition, en zone urbaine, etc. Comme l’a souligné lors de cet exercice le lieutenant-colonel André, chef de la doctrine du programme, SCORPION V est comparable à un véritable « incubateur » d’idées venues directement du terrain et des utilisateurs.
En effet, pour la deuxième fois, l’originalité de l’exercice consistait à inclure dans la réflexion les forces terrestres, dont le 3e RPIMa et le 515e RT, En associant ces régiments, le CDEC dispose ainsi d’un retour concret, d’une vision « terrain » ; qui plus est, cette participation de régiments permet de faciliter l’appropriation de SCORPION par les forces. Dès 2021, un premier GTIA SCORPION devrait en effet être déployé en opération.
Un des éléments clés du programme SCORPION réside dans l’intégration de tous les systèmes d’information existants en un seul. Ainsi, pour la première fois, les participants ont pu utiliser le SICS, le système d’information de combat Scorpion, permettant de faciliter les échanges parmi les différentes unités composant un GTIA.
Pour le lieutenant-colonel André, « SICS est vraiment l’élément majeur d’évolution dans le système SCORPION » car il est utilisable par tous les combattants, toute arme confondue. Le commandant Jean-Luc, du 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP), a pu tester le SICS lors de la simulation : « SICS est un système très intuitif qui permet de connaître en permanence la position de l’ensemble des mobiles qui sont engagés sur le terrain. Un des gros avantages est de contribuer à donner aux chefs nos capacités de coordination qui sont largement démultipliées ».
Les nouvelles technologies apportent la possibilité de mieux connaitre et comprendre la situation du terrain. Ainsi, lors de cet exercice Scorpion V, les militaires « joueurs » ont pu tester la caisse à sable numérique, version dématérialisée du dispositif traditionnel indispensable pour planifier les opérations et accélérer le combat. Pour le capitaine Rolland, du 1er RHP, cette nouvelle méthode « permet d’avoir à la fois une cartographie très précise et une utilisation très facile pour présenter des ordres à ses subordonnées. C’est un outil à la fois pratique et qui fait gagner du temps aux combattants ».
SCORPION V s’inscrivant dans une succession d’expérimentations, à ce jour, il est encore trop tôt pour tirer un retour d’expérience de cet exercice. Si le « jeu » s’est déroulé sur deux fois quatre jours, l’exploitation des enseignements s’étale quant à lui sur plusieurs semaines. Prochaine étape : au premier trimestre 2017, l’exercice « SCORPION VI » s’intéressera aux aspects aéromobiles avec la mise en œuvre d’un GTIA SCORPION à dominante aviation légère de l’armée de Terre. L’étape 1 du programme SCORPION (2014-2025) suit donc son cours ; elle devra être poursuivie dans son étape 2 (2020-2025) pour garantir à la force terrestre les outils de la supériorité opérationnelle de l’armée de Terre sur tout le spectre du combat moderne.
Droits : Armée de Terre 2016
L’info en + :
Points marquants de Scorpion V :
- l’utilisation pour la première fois de SICS ;
- l’expérimentation logistique qui a été au cœur des travaux.Dans un contexte de rupture stratégique, la France doit impérativement maintenir très haut le niveau de son outil militaire. C’est toute l’ambition que porte le nouveau modèle de l’armée de Terre bâtie sur une logique triennale et tridimensionnelle : trois années pour concevoir (2015), mettre en place (2016) et mettre en œuvre (2017) ; trois dimensions pour organiser (avec « Au contact), outiller (SCORPION) et orienter (avec Action Terrestre Future).
L’info en + :
Points marquants de Scorpion V :
- l’utilisation pour la première fois de SICS ;
- l’expérimentation logistique qui a été au cœur des travaux.Dans un contexte de rupture stratégique, la France doit impérativement maintenir très haut le niveau de son outil militaire. C’est toute l’ambition que porte le nouveau modèle de l’armée de Terre bâtie sur une logique triennale et tridimensionnelle : trois années pour concevoir (2015), mettre en place (2016) et mettre en œuvre (2017) ; trois dimensions pour organiser (avec « Au contact), outiller (SCORPION) et orienter (avec Action Terrestre Future).