Préparer le terrain : le renseignement en milieu aquatique

Créé en 2015, le groupement d’aide à l’engagement amphibie (GAEA) s’appuie sur un constat simple : la nécessité de disposer d’une unité interarmes de circonstances, modulable et aguerrie, pour permettre aux forces débarquées d’obtenir du renseignement à fin d’actions immédiates. Le général Nicol, commandant de la 6^e BLB explique ainsi le rôle du GAEA : « Nous bénéficions de la capacité des équipes de reconnaissance de plage et des forces avancées de la Marine nationale pour mener l’opération amphibie proprement dite [...]. Mais le chef d’une unité interarmes doit avoir une vision claire des premiers kilomètres alentour, dans tous les compartiments de terrain, pour prendre la bonne décision tactique. La modularité du GAEA, sa petite taille et sa capacité d’infiltration sont autant d’atouts pour obtenir une information fiable, immédiate et exploitable dans un temps très court ». Le GAEA est intégré dans le groupement tactique interarmes, et lui permet d’être renseigné par ses propres moyens avant et pendant le débarquement des forces. Il participe donc activement à la préparation opérationnelle des forces terrestres.

Mise en place du GAEA

Interarmes, le GAEA est placé sous les ordres du commander landing force, le commandant des opérations terrestres dans le cadre des manœuvres amphibies. La 6^e et la 9^e BIMa, les deux brigades à vocation amphibies de l’armée de Terre, ont travaillé de concert pour s’accorder sur l’emploi et la formation de cette nouvelle entité. Elle est composée d’environ 150 hommes, issus d’unités variées : trois sections d’aide à l’engagement débarqué de régiments d’infanterie, deux pelotons des régiments de cavalerie, plongeurs et militaires de la fouille opérationnelle spécialisée du régiment de génie, équipe de guidage aérien et de coordination des feux des régiments d’artillerie, transmetteurs, et spécialistes santé en fonction du besoin.

Le GAEA s’entraîne au sein des brigades durant 18 mois, période entre deux cycles de projection. L’entraînement est composé de modules spécifiques (tir, infiltration, transmission, santé, photo, identification, etc) ainsi que de formations individuelles et collectives. Le GAEA participe également de façon systématique aux exercices amphibie, ce qui lui permet de prendre toute sa place au sein des brigades.

Un appui tactique lors d’opérations amphibies

Le GAEA joue un rôle essentiel : il favorise l’arrivée en premier sur une zone de débarquement. Il effectue un travail préparatoire de reconnaissance et de déminage terrestre de la plage et de ses environs afin d’évaluer les zones sur lesquelles les chalands vont débarquer, et permettre ainsi la mise à terre des militaires et de leurs véhicules en toute sécurité. Le groupement est également en mesure de renseigner sur la praticabilité des axes qui seront utilisés à l’issue du débarquement. Il apporte un appui tactique spécifique lors d’opérations amphibies. Les zones concernées sont les zones littorales, mais également les zones fluviales et portuaires. Le GAEA a la capacité de mettre en œuvre ces missions rapidement (généralement en moins de 96 heures).

Le GAEA est ainsi capable d’agir de manière autonome, en toute discrétion, et d’acquérir un renseignement de proximité. Il répond à un besoin qui était essentiel : « c’est un atout indéniable pour le commandant de brigade ou le chef du GTIA. La maturité du groupement est presque atteint », souligne le général Nicol. Après sa mise en place et sa formation, l’objectif est maintenant le déploiement en opération du groupement, prévu dès 2020.