Armée de Terre
La sélection des chiens militaires est féroce. Pas question de se tromper dans le choix de l’animal. Le capitaine Patrick, du 132e bataillon cynophile de l’armée de Terre est responsable de l’achat de ces futures recrues à quatre pattes. La tâche n’est pas si simple, car il s’agit de trouver le chien ayant les qualités nécessaires pour une adaptation rapide à son futur emploi militaire.
Quelles races de chiens sont privilégiées pour le recrutement des chiens militaires ?
Notre cheptel est composé à peu près à 70% de bergers belges et à 30% de bergers allemands et hollandais. Ce sont les trois races de chiens qui présentent le plus de qualités par rapport à nos besoins. Un bon chien militaire est un chien courageux et sociable. Nous sélectionnons nos animaux sur ses qualités intrinsèques tels que le mordant et l’olfaction.
Le berger belge (race qui englobe les malinois, tervuerens et groenendaels) est un chien plus réceptif au dressage de par sa maturité plus précoce. A 10 mois, nous pouvons commencer à lui inculquer des savoir-faire comme un adulte. Dans le dressage il existe une véritable différence entre le berger belge et le berger allemand. Le berger belge est de caractère plus souple, il apprend vite et en cas d’erreur il est possible de reprendre le dressage. Le berger allemand à 10 mois est plus immature et de ce fait plus lent à l’apprentissage.
Comment s’organise le renouvellement du cheptel canin ?
Le 132e bataillon cynophile est responsable de l’achat des chiens destinés aux trois armées, mais aussi à certains ministères et administrations (douanes et certaines polices municipales). En 2016, nous avons ainsi fait l’acquisition de 232 chiens. Pour 2017, nous savons déjà que nous devons en acheter 345.
Nous recherchons des chiens mâles ou femelles âgés de 10 mois à 3 ans. Après un dressage initial, le chien est apte à remplir sa mission. Cependant tout au long de sa carrière il suivra un dressage complémentaire pour le perfectionner et l’aguerrir aux différentes situations.
La carrière d’un chien militaire est en moyenne de 6 ans. Ensuite, il fait l’objet d’une réforme. A partir de cet instant le maitre peut demander à acquérir l’animal avec lequel il a fait équipe.
Pour l’achat des animaux, nous possédons tout un réseau constitué de coordinateurs étrangers (allemands, hollandais, belges). Nous réalisons également des achats sur le territoire national auprès des particuliers et/ou des éleveurs.
Comment ces chiens sont-ils sélectionnés ?
A l’étranger comme sur le territoire national, les chiens font l’objet d’une première sélection, par nos sous-officiers acheteurs. Lors de cette phase les qualités caractérielles et intrinsèques de chaque chien sont évaluées.
Ils sont ensuite acheminés vers le bataillon pour effectuer une visite d’incorporation. Le vétérinaire contrôle les chiens : il inspecte leur dentition, leurs yeux et réalise des radiographies des hanches pour écarter ceux souffrant de dysplasie (malformation de la hanche qui se développe pendant la croissance de l’animal). Le cas des chiens qui ont reçus un avis défavorable du vétérinaire est étudié devant la commission d’achat. Au cours de celle-ci le chef de corps du bataillon, le vétérinaire, l’officier cynotechnicien et les sous-officiers acheteurs statuent sur les différents cas. Le chef de corps, président de la commission prend la décision d’acheter ou de refuser l’incorporation de l’animal.
Les chiens sélectionnés sont ensuite mis en quarantaine pendant 28 jours. Ils suivent alors tout un protocole de vaccination. Au terme de cette période, ils sont livrés à nos différentes « parties prenantes », pour être formés dans leurs futures spécialités : « intervention » ou « olfaction ». Leur carrière militaire peut ainsi débuter.
L’info en + :
La saisie d’un point, l’une des capacités d’intervention de l’armée de Terre, comprend une riche déclinaison de moyens dont les compétences sont à la fois variées et complémentaires : intervention rapide par aérocordage, fouille opérationnelle et de recherche, unités cynophiles. Ces moyens spécialisés lui permettent de détecter des corps, des explosifs dont des bombes artisanales, des téléphones, des indices permettant le renseignement et l’identification.
Droits : Armée de Terre 2022
